SCO - OL : d’Angers dans les airs mais plus seulement

Angers accueille Lyon dimanche (beIN Sports 17H) au stade Raymond Kopa. Une rencontre importante pour l’OL qui n’a remporté qu’un seul de ses cinq derniers matchs en Ligue 1. Face à lui, une équipe du SCO classée 11e qui a su faire évoluer son jeu depuis son accession dans l’élite au printemps 2015.

Le samedi 5 décembre 2015, Angers était venu gâcher la fête pour la dernière de l’OL en Ligue 1 à Gerland. Un doublé de la tête de Cheikh N’Doye, sur coup franc puis sur corner, avait terrassé Hubert Fournier et ses hommes. L’entraîneur sera d’ailleurs écarté quelques semaines plus tard au profit de son adjoint Bruno Genesio. A l’issue de la partie, les Angevins s’installaient provisoirement à la deuxième place du classement. Une récompense pour le promu de l’époque qui avait surpris son monde avec une forte propension à se montrer efficace sur coups de pied arrêtés. Aujourd’hui la donne a changé, Stéphane Moulin a apporté d’autres idées directrices à son équipe, sans toutefois renier ce qui fonctionnait. Et ça paye. Le SCO est toujours dans l'élite et pointe actuellement à la 11e place du classement, quatre points derrière l’OL, 7e et trois devant Lille, 18e et barragiste.

Le SCO n’a pas peur des gros

Bordeaux (2-2), Marseille (1-1), Lille (1-1), Saint-Etienne (1-1), Nice (2-2), aucune de ces cinq équipes, prétendantes à des places européennes en fin de saison, ne sont parvenues à prendre les trois points face à une équipe d’Angers difficile à bouger. « Le début de saison est plutôt satisfaisant quand on voit la gueule des équipes en face, juge Arnaud Galinat suiveur des Angevins pour Ouest-France. Ces nuls sont assez satisfaisants même s’il y a une part de frustration contre l’ASSE, un match qui aurait pu être gagné, face à l’OM qui a galéré pour arracher le nul, et à Nice où ça se joue sur un penalty plus ou moins généreux et un but contre son camp ». Face aux Aiglons, Stéphane Moulin avait réservé une surprise à son homologue Lucien Favre pour tenter de déjouer les pronostics. « Il a sorti un 5-4-1 du chapeau. Ça a super bien marché puisqu’ils ont mené 2-0 en première mi-temps », relève notre confrère qui avait vu venir un coup du coach avec ses collègues lors d’un entraînement pendant la semaine. Seule erreur de parcours, la défaite à domicile face à Metz (0-1), « un gros accident inexplicable que même les joueurs n’ont pas trop compris, d’autant que l’équipe s’était bien préparée », dixit le journaliste. Autrement, Angers a su profiter d’une visite à Amiens lors de la deuxième journée pour s’imposer 0-2. Onzièmes avec huit points, son début de saison pourrait basculer du bon côté en cas de succès face aux Lyonnais. Pour cela, le coach pourra compter notamment sur le retour de suspension d’Enzo Crivelli, arrivé cet été dans le Maine-et-Loire.

Un secteur offensif remanié, un milieu décisif

Le mercato a été mouvementé du côté du SCO avec un remaniement d’une partie de son secteur offensif. Cheikh N’Doye, Famara Diedhiou et Nicolas Pepe, trois joueurs majeurs de l’équipe sont partis. Enzo Crivelli est arrivé pour être le buteur du club. Il est « fidèle à lui-même, bâtant mais trop nerveux, ça s’est vu contre Saint-Etienne. Angers ne pourra pas voir son attaquant principal suspendu tous les quatre matchs », prévient Arnaud Galinat. Baptiste Guillaume a également débarqué. « C’est assez compliqué pour lui, il a été décisif face à Bordeaux mais il n’est pas tout le temps dans le bon tempo, il collectionne souvent les mauvais choix ou le geste de trop. Il n’a pas saisi sa chance contre Metz pour montrer qu’il y avait de la concurrence au poste de pur neuf », reprend notre confrère. Si les deux recrues comptent une réalisation chacune, c’est Karl Toko-Ekambi qui est l’attaquant le plus prolifique (2 buts). Il partage la tête du classement des buteurs d’Angers avec son maître à jouer Thomas Mangani. Le milieu de terrain, qui aurait pu quitter le club cet été, forme avec la recrue Angelo Fulgini (1 but) une paire de relayeurs essentielle à l’équipe. « Dans le 4-3-3, ils sont les métronomes de l’équipe et distribuent de bons ballons », glisse le suiveur. Valeur sûre de Ligue 2 et international espoirs français, Fulgini a été transféré en provenance de Valenciennes. C’est en partie avec son profil que le SCO a pu élargir sa palette tactique.

Un jeu diversifié

« Romain Thomas me disait récemment qu’il ne fallait pas que l’équipe ne dispose que d’un seul projet de jeu, qu’elle soit prévisible ou stéréotypée. Lorsqu’il en aura besoin Angers se servira des coups de pied arrêtés avec la puissance qu’apportent Traoré, Pavlovic, Thomas ou Coulibaly », explique le journaliste pour Ouest-France. Stéphane Moulin avait surpris beaucoup d’équipes lors de son arrivée en Ligue 1, mais il savait certainement que cette tactique aurait ses limites dans le temps. Il a su faire travailler son groupe afin qu’il dispose de plusieurs armes et cela se voit aujourd’hui. Sur les neuf réalisations du SCO depuis le début de la saison, six sont intervenues dans le jeu. Certaines suite à des actions développées sur le côté suivies d’un centre. D’autres suite à des récupérations hautes et des transitions rapides vers l’avant. « Ça joue de plus en plus, on voit moins ce jeu direct où il y avait des ballons envoyés dans la boîte. Le mérite revient à Moulin qui compose avec les budgets et les joueurs qu’il a, et qui arrive à gagner des matchs ». Une évolution, de la diversité dans l’animation, mais les Angevins n’ont pas totalement renié ce qui faisait leur force. Contre le LOSC et l’OGCN, Coulibaly (corner) et Pavlovic (coup franc indirect) ont marqué sur des coups de pied arrêtés. La saison passée contre l’Olympique lyonnais, c’était une nouvelle fois Cheikh N’Doye qui s’était illustré au stade Raymond Kopa, de la tête sur... corner. L’OL devra donc se méfier, d’autant plus qu’il n’est pas intraitable sur ces phases arrêtées. Si l’arrivée de Marcelo est bénéfique dans ce secteur, cela n’a pas empêché les Rhodaniens d’encaisser des buts de Guingamp suite à un coup de pied de coin, et de Dijon sur un coup franc indirect. La concentration devra être de mise et prendre le pas sur la fatigue. Alors que Nabil Fekir et ses coéquipiers ont joué jeudi soir, Angers lui a eu tout le temps de se reposer depuis son dernier match à Nice vendredi dernier.