Dans un long entretien accordé à France Football, que nous vous présentons en deux parties, l'entraîneur lyonnais présente les objectifs de l'OL pour cette saison, parle de son mode de fonctionnement.
Votre recrutement est-il terminé ou éprouvez vous encore des besoins à certains postes ?
Puel : Il y aura peut-être encore des ajustements. Des joueurs vont peut-être partir, d'autres vont peut-être arriver. Mais il y aura peu de mouvements, parce que le groupe est déjà de qualité.
Avez vous tiré de précieux enseignements de vos matchs d'avant-saison ?
Puel : Oui, j'ai relevé une progression intéressante. Le côté négatif, c'est qu'on a dû bâtir deux groupes différents et donc organiser deux préparations distinctes, à cause du retour différé des Internationaux. Le côté positif, c'est que ça m'a permis de faire le point sur les jeunes pousses du centre et de leur donner du temps de jeu en les intégrant au groupe professionnel. Pour la plupart, ils retourneront en CFA, mais ils auront au moins touché du doigt le haut niveau, et savent qu'on gardera un œil sur eux.
Vous avez essayé plusieurs systèmes de jeu lors des matchs de préparation. Où va votre préférence ?
Puel : Je n'en ai pas vraiment. Je pars du principe qu'on doit être compétitif dans plusieurs systèmes de jeu. On doit être capable de changer d'organisation au cours d'un match, pour garder un résultat ou pour aller le chercher. On ne peut pas s'arrêter à un seul schéma. Contre le Partizan Belgrade (3-1), par exemple, on a joué dans une sorte de 4-4-1-1, ce qui était assez nouveau, dans la mesure où les joueurs ont été habitués à évoluer en 4-3-3. Ils ont pris du plaisir et des repères intéressants. C'est important qu'ils puissent sentir qu'ils ne sont pas tributaires d'un seul système ou de la titularisation de certains joueurs.
Karim Benzema, qui s'est plaint ces deux dernières années de devoir parfois jouer sur un côté, sera-t-il aligné dans l'axe ?
Puel : Dans un souci de complémentarité, il peut être éventuellement amené à jouer côté gauche, pour repiquer vers le centre, notamment dans un système en 4-3-3. Mais rien n'est arrêté. L'important avec Karim, c'est de l'utiliser avec ses qualités de percussion. Dans les 25 derniers mètres, il est très adroit, il est capable de très vite enchaîner. On a vu à travers ses premiers matchs, que, quand il se disperse moins, quand il revient moins souvent chercher des ballons, il est beaucoup plus utile aux avant-postes. Il perd moins d'énergie et gagne en efficacité.
Connaissez-vous déjà votre capitaine ?
Puel : Pour moi, il y en a au moins deux. Il y a Juni et il y a Cris. Des joueurs comme ça le sont naturellement.
Ce qui veut dire que vous comptez réellement sur Juninho, qui a trente trois ans et demi ?
Puel : Oui, je pense qu'il a encore les qualités nécessaires pour jouer à un très haut niveau. Peut-être pas pour enchaîner tous les trois jours, c'est évident, mais il est important pour le groupe. Il peut être encore décisif cette saison, et je compte bien sûr sur lui. S'il est bien dans la tête, il sera bien sur le terrain.
Ne craignez-vous pas la réaction des joueurs qui ne bénéficieront que d'un faible temps de jeu ?
Puel : On va faire tourner l'effectif et essayer de donner du temps de jeu à tout le monde. Au mois d'août, on ne jouera qu'un seul match par semaine, donc il y aura peut-être un peu moins de rotation que par la suite. La difficulté consistera à garder le groupe mobilisé pour les échéances futures. On veillera à ce que personne ne lâche en cours de route parce qu'on aura besoin de tout le monde.
Comment s'y prend-t-on dans ces cas-là ?
Puel : C'est de l'attention. On essaye de respecter tout le monde, d'être le plus honnête possible, même si un joueur, quand il ne joue pas, ressent souvent ça comme une injustice.
Est-ce un domaine que vous maîtrisez bien ? A Lille, certains de vos anciens joueurs vous ont parfois reproché un manque de communication...
Puel : Cela fait partie maintenant du métier d'un entraîneur, mais ce n'est jamais évident. C'est toujours une remise en question, il n'y a pas de recette miracle. Il faut déjà avoir un fonctionnement qui soit clair pour tout le monde. Après..."
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