Cherki, Kalulu, Gusto et Barcola ont tous été formés à l'OL Académie
Cherki, Kalulu, Gusto et Barcola ont tous été formés à l’OL Académie

Cherki, Kalulu, Barcola, Gusto… la fierté de l'OL Académie en Bleus

Ce jeudi, ils seront quatre joueurs passés par l'OL Académie à porter les couleurs de l'équipe de France contre l'Espagne. Une tradition qui ne s'est pas perdue malgré le recul des résultats à Meyzieu.

Comme le disait si bien le rappeur Rohff dans l'un de ses albums, ils sont "la fierté des nôtres". Ce jeudi soir, au moment du coup d'envoi entre la France et l'Espagne à Stuttgart, nombreux seront les formateurs de l'OL à avoir un petit sourire ou une petite larme au moment de lire les noms couchés sur la feuille de match. Pour cette demi-finale de Ligue des Nations, l'Académie sera clairement en force avec quatre joueurs passés par Tola Vologe et Meyzieu : Bradley Barcola, qui a pris un abonnement chez les Bleus, Malo Gusto qui signe un retour remarqué et les deux petits nouveaux que sont Rayan Cherki et Pierre Kalulu.

Quatre joueurs plus ou moins de la même génération, qui ont foulé les mêmes pelouses et souvent fait du mal ensemble pendant toutes ces années de formation. Se retrouver en équipe de France chez les A ressemble presque à un aboutissement. Aussi bien pour les joueurs que ceux qui les ont formés et développés. C'est notamment le cas d'Amaury Barlet, qui n'a pas caché sa fierté. "On les forme avant tout pour arriver en pros, mais les voir à ce niveau-là, c'est forcément gratifiant. Et frustrant en même temps de se dire qu'on n'a pas réussi à les garder."

À Stuttgart, Cherki sera l'unique Lyonnais portant encore la tunique de l'OL. Et encore, cela ne devrait plus être qu'une question de jours ou de semaines, tout au plus. Si le club lyonnais a enfin pu mettre un terme à sa disette d'absence d'internationaux chez les Bleus, quatre ans après Léo Dubois, il y a forcément cette petite pointe de regret de ne pas voir ces gamins du cru représenter leur club formateur. Avec, pour tous, une fin d'aventure au goût amer, si ce n'est Cherki qui risque de partir avec toutes les louanges possibles et inimaginables après sa saison réussie. Le temps des regrets passés, leur ancien formateur qu'est Barlet n'oublie pas de noter que l'Académie a formé cette saison "deux champions d'Europe (Barcola et Gusto) et le meilleur passeur et jeune de Ligue Europa (Cherki), ce n'est pas rien".

Il est vrai que cela permet au centre de retrouver quelques lettres de noblesse, dans un environnement loin d'être propice aux résultats collectifs ces dernières saisons et aux multiples changements dans l'encadrement. Même si rien n'a été officialisé, Amaury Barlet quittera d'ailleurs son poste au 30 juin et laissera derrière lui presque quinze ans de souvenirs et d'anecdotes. Alors forcément, au moment de devoir parler des quatre internationaux, il ne fallait pas être pressé.

L'entraîneur actuel des U17 a eu la chance de les côtoyer à différents moments de leur formation, même si la période de préformation a été celle où il a le plus encadré ceux qui se retrouvent aujourd'hui ensemble au château de Clairefontaine. "Bradley et Pierre sont ceux qui ont eu une explosion sur le tard. Kalulu s'est vraiment investi à 100% dans le foot après avoir eu son bac. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien qu'il explose en U19 sous les ordres de Stéphane Roche. Mais, c'est un joueur qui n'a jamais été mis en avant à l'OL."

L'ayant notamment eu chez les U13, Barlet avait déjà remarqué les qualités de "leadership, d'anticipation et de lecture du jeu" du Turinois. Un joueur en avance dans l'intelligence de jeu, mais qui a donc éclos sur le tard, sans jamais avoir sa chance en pros. Un choix aussi bien du club que du joueur, conscient qu'il serait loin dans la hiérarchie à l'époque des Rafael, Tetê et autres. Ce départ à l'AC Milan avait fait du bruit entre Rhône et Saône, mais "tous ces joueurs ont eu la chance de pouvoir compter sur un entourage au top et ça aide à percer."

Quand certaines familles devaient pousser pour ne pas voir le rêve s'envoler, d'autres ont été confrontées à la starification très rapide. Sans trop de suspense, il est forcément question de Rayan Cherki, porté aux nues dès son plus jeune âge à l'Académie. Un modèle qui l'a longtemps desservi chez les pros avec une arrivée précoce. Pourtant, à Meyzieu, "il avait une avance morphologique. On lui mettait toujours le plus costaud à l'entraînement et même pendant les matchs." Attendu au très haut niveau, très jeune, Rayan Cherki a pu en décevoir plus d'un jusqu'à ces dix-huit derniers mois.

Pourtant, Amaury Barlet assure qu'il a toujours été le joueur que les supporters ont pu observer ces derniers temps. "C'est un amoureux du ballon. À l'époque, on arrivait en bus, il rentrait à peine dans les vestiaires, il mettait juste ses crampons et filait sur le terrain et pendant 10-15 minutes, il faisait des jongles pendant que les autres se préparaient. Il a toujours eu ce rapport spécial au ballon". Un romantisme qui n'a pas toujours été facile à gérer, car "Rayan est très exigeant avec lui-même, mais aussi avec les autres. Il a fallu gérer l'affect et lui faire comprendre certaines choses. Mais on l'a vu cette année avec certains, il a besoin d'être proche pour pouvoir donner."

Avec Malo Gusto, arrivé à l'Académie plus tard que les autres mais "qui était déjà un athlète hors norme qu'on a repositionné piston droit pour voir plus haut", Pierre Kalulu, Bradley Barcola et Rayan Cherki, l'OL a quatre exemples de "parcours et d'éclosion complètement différents. Bradley n'était même pas titulaire en 17 Nat. La préformation a été compliquée, car il n'était pas développé physiquement et voulait trop compter sur sa vitesse. Du coup, il était tout le temps hors-jeu (rires)". Toutefois, à l'heure de trouver un dénominateur commun qui a favorisé le passage du monde infantile à celui des adultes, Amaury Barlet en ressort un. Non pas la qualité de la formation et des éducateurs, mais le "passage par la Youth League. La plupart de ceux qui ont performé dans cette compétition ont ensuite réussi au-dessus".

Les quatre internationaux français font partie de ce moule avec un quart de finale en 2019 pour Cherki et Kalulu aux côtés de Maxence Caqueret et le même destin pour Barcola et Gusto, un an plus tard en plein Covid-19. "Cette compétition est un accélérateur de performance et un bon indicateur. Il faut que l'OL la retrouve rapidement", concède Amaury Barlet. Un passage obligé pour retrouver une Académie compétitrice même si c'est un peu le serpent qui se mord la queue. Néanmoins, ce jeudi soir, les jeunes du centre auront quatre exemples à suivre. Quatre internationaux venus de Lyon par "la force du travail" et qui font aujourd'hui la fierté de leurs éducateurs "qu'ils n'oublient pas, même après leur départ."

6 commentaires
  1. RBV
    RBV - jeu 5 Juin 25 à 9 h 55

    On aurait pu avoir une sacrée équipe quand même…

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    Sonny03 - jeu 5 Juin 25 à 10 h 07

    Tout le monde est tombé sur Bradley mais il a bien fait d'aller à Paris et l'OL a bien été rémunéré pour ça.

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  3. Avatar
    JEANO - jeu 5 Juin 25 à 10 h 37

    Je suis l'OL depuis 35 ans et avec le recul on voit bien que si le club avait recherché de la stabilité il aurait pu franchir une étape dans la performance sportive, regardez le nombre de joueurs qu'on a laissé partir prématurément (SARR, BARCOLA, GUSTO, MENDY, O'BRIEN, GUIMARAES, LUKEBA, BENZEMA, TERRIER, BARD, KALULU et j'en oublie certainement.
    Evidemment les transferts ont permis au club d'avoir de meilleures infrastructures mais l'ambition de créer un grand complexe sportif et de loisirs a pesé sur l'équilibre global et donc sur l'équipe première.

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    1. Avatar
      Philippeb - jeu 5 Juin 25 à 15 h 49

      Ce qui a pesé sur L'OL autant financièrement que sportivement c'est la concurrence de clubs qui n'ont pas de contrainte financière. Avant tout le PSG qui depuis 13 ans rafle presque tous les titres français, mais aussi Marseille avec Dreyfus puis MC Court, Monaco qui vit dans un autre monde, et épisodiquement d'autres comme Nice ou Rennes.
      Le modèle de l'OL, qui consistait à générer ses propres revenus, est devenu difficilement tenable, il n'aurait fallu faire aucune erreur, il y en a pas mal depuis 2019, et depuis deux ans c'est bien pire. Mais où en serait l'OM par exemple si MC Court n'avait pas remis des centaines de millions d'euros ?

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        JEANO - jeu 5 Juin 25 à 17 h 50

        C’est vrai que ca joue certainement aussi mais il me semble que JUNINHO avait pointé le fait que le sportif passait au second plan.
        Le financement du stade et de ce qui l’entoure était de plus en plus difficile à tenir et JM.AULAS comme ses associés voulaient retirer un bon prix de leur investissement, peut-être surévalué.

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    Philippeb - jeu 5 Juin 25 à 18 h 08

    Je pense que cette analyse est complètement fausse.
    La meilleure preuve est évidente : Textor a suivi exactement vos conseils ces deux dernières années il a vendu des actifs immobiliers et financiers ( Arena 160, OLReign 50, OL feminin) pour investir massivement sur des joueurs ( 200 M€ environ avec une balance très favorable aux achats sur les ventes) . Résultat : c'est la ruine. Évidemment vous allez me dire : les choix de joueurs n'ont pas été bons. Eh oui il ne faut pas se tromper su t'es pas prêt à boucher les trous avec tes sous, sinon t'es mort. Et même si les choix des joueurs avaient été bons les finances auraient été mal.
    Moi, j'en reviens toujours aux mêmes conclusions : dans le foot français les investisseurs perdent tous de l'argent, surtout s'ils essaient d'être dans les meilleurs. Les joueurs te ruinent.

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