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OL : Caïazzo (ASSE) a-t-il raison de réprouver la politique salariale de l'OL ?

Président du conseil de surveillance de l'ASSE depuis six ans, Bernard Caïazzo était hier l'invité du Canal Football Club. L'occasion pour lui de justifier les choix faits à Saint-Etienne, et d'en profiter pour tacler l'OL. 

La rivalité sportive, toujours plus d'actualité chaque saison tant l'ASSE côtoie l'OL au classement, vient pimenter la rivalité historique entre les deux clubs rhône-alpins. Dans ce contexte, attaquer verbalement son rival est une coutume appréciée des supporters. L'occasion de gagner quelques points de sympathie, à n'en pas douter. Hier soir, Caïazzo rappelait et justifiait la politique menée par les dirigeants stéphanois depuis plusieurs saisons. Le "salary cap" (salaire maximum ne pouvant être dépassé par aucun salarié) instauré au club a été abordé. Et Caïazzo s'est dit satisfait : "un joueur sait qu’il va pouvoir payer ses impôts grâce aux primes de classement ; on a transféré le risque sportif aux joueurs" en leur donnant un salaire fixe plafonné à 90.000 euros, auquel s’ajoute des primes de résultats. Avant de comparer ce système à ce qui se fait du côté de Lyon : "avec Gourcuff, ils n’ont pas été particulièrement satisfaits de ce que cela a pu leur coûter. Je ne sais pas si avec Valbuena et ses 500.000 euros par mois, ils sont extrêmement satisfaits."  Provocation, évidemment. Mais, au fond, n’a-t-il pas raison ?

Oui, cette transparence évite une course aux augmentations

Premier point essentiel : tous les joueurs de l’ASSE savent que les salaires sont plafonnés à 90.000 euros. Ce plafond freine automatiquement les prétentions salariales de l’effectif, et surtout des jeunes éléments. Difficile, en effet, d’imaginer un jeune joueur enchaînant quelques bons mois demander 90.000 euros quand un international touche ce montant. Les augmentations salariales sont, de fait, plus douces. Ce qui évite une certaine course aux augmentations salariales, chose qu’a pu connaître l’OL cet été. Souhaitant conserver la majorité des joueurs issus du centre de formation qui se sont imposés comme éléments importants de l’effectif l’an dernier, Jean-Michel Aulas a dû sortir le chéquier. Avec les polémiques que cela a pu créer par la suite : moins d’investissement sur le terrain, problèmes d’egos, tout y est passé… De la même façon, indexer les salaires sur les performances, en y joignant des primes de résultats, est une méthode incitative qui a fait ses preuves dans tous les milieux professionnels, tous secteurs mélangés. Un système d’ailleurs très largement utilisé par bon nombre de clubs français, sans pour autant que l’idée leur soit venue de fixer un salary cap, pourtant séduisant au final.

Non, c’est un frein au développement

Le revers de la médaille se situe au niveau du développement du club. Afin d’assurer la croissance d’un club professionnel, il faut pouvoir retenir les meilleurs joueurs. Dans un contexte de « foot business » omniprésent, et sauf rares exceptions de joueurs attachés au club comme à leur famille, l’aspect financier est primordial. Fixer un salary cap revient à s’exposer à un risque de fuite des talents. Caïazzo l’a admis lui même hier soir : « Matuidi et Payet, on ne pourrait pas leur donner le salaire qu’ils ont actuellement ; on fait avec nos moyens. » Un aveu d’impuissance. L’ASSE ne peut conserver ses meilleurs éléments de manière à pérenniser une colonne vertébrale solide avec laquelle construire sur la durée. Une stratégie que l’OL peut suivre. En ne s’imposant aucune limite, le club olympien peut s’adapter en fonction des prétentions de ses joueurs, et des offres que ces derniers peuvent recevoir. L’OL peut également proposer des salaires attractifs aux joueurs désirés.

Et s'il fallait trouver un juste milieu ?

L’OL peut se le permettre grâce à ses résultats économiques récents. Si le modèle économique lyonnais a tendance à se transformer depuis quatre ou cinq ans, sa puissance financière reste importante. Elle s’explique par ses résultats sportifs (sept titres consécutifs, des épopées en Ligue des champions), les droits télévisuels qui y sont attachés et les plus-values importantes réalisées lors de la vente de joueurs impressionnants (Essien, Diarra, Malouda, Benzema…). Pour autant, cette flexibilité salariale a ses travers. Comme le rappelle Caïazzo, la politique lyonnaise n’a pas toujours été couronnée de succès. Aujourd’hui encore, conséquences des manœuvres estivales, les gros salaires sont sujets à interrogation. Peut-être que le board lyonnais lui-même s’interroge sur l’évolution à donner à cette vision des choses.

15 commentaires
  1. Avatar
    lyonnais974 - lun 28 Mar 16 à 16 h 15

    Chaque club fait avec ses moyen pour un club comme st Étienne 90 000e par mois c'est déjà très bien vu leir puissance financière le fonctionnement lyonnais est bien différent et doit le reste sa permet a des joueur d'y voir une progression salariale et sportive et donne de l'attractivité au club. . Après que les choix de recrutement soit bon au pas c'est autre chose. .si tu signe beric a 90 000 par mois et qu'il met pas un pied devant l'autre c'est la même que Valbuena tt n'est que proportion

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    sanpris - lun 28 Mar 16 à 16 h 28

    tous reportage de ce monsieur!debouche sur l ol!!qu il gere son club comme bon lui semble!!!on voit le spectacle qu il en decoule!!

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    Tempo - lun 28 Mar 16 à 16 h 45

    Ah le salaire... en France c'est une question philosophique. Cela ne touche pas que le sport mais l'ensemble de la population.
    Est-ce qu'un politique est trop payé lorsqu'il cumule des indemnités, des primes, des forfaits de toutes sortes (conseille département, régionaux, généraux,... d'anciens (? ministres, exécutif local,...), salariés de partis politique, de députés Européens et autres fonctions sans parler de diverses expertises, droit d'auteurs,... et autres avantages pour la famille. Certes ce n'est pas de la politique mais est-il normal de voir Madame Saal qui est recasée après avoir dépensé 40 000 de taxi. Un placard doré... parce qu'elle a fait l'ENA?
    Pour en revenir au commentaire de Monsieur Caïazzo, est-ce qu'il se permet de faire ce commentaire parce que lui justement il ne peut pas aller au-delà de cette barre des 90 000 € et avec regrets?
    En tout cas cette question mérite d'être posée.
    Ce qui est choquant à Lyon, ce n'est pas de payer des footballeurs excessivement cher lorsqu'ils sont bons et apportent un plus. En revanche ce qui est vraiment choquant à Lyon c'est de payer des fortunes certains joueurs moyens notamment très jeunes, qui n'ont encore rien gagné, qui ne sont pas des leaders, qui n'ont pas forcément de marge de progression et sans aucune garantie de résultats ou de performances. Pourquoi ne pas demander des indicateurs de perf. à ces joueurs? Sélection en équipe de France; indicateurs de performances sur un challenge sportif, un nombre de match, des ventes de maillots,,... plutôt que de signer des chèques en blanc et mettre tout le monde relativement au même niveau?

  4. janot06
    janot06 - lun 28 Mar 16 à 17 h 14

    Qu'ils s'occupe de ses fesses celui-là et qu'il nous fiche la paix ! Est-ce qu'on vient lui parler des caisses noires de Rocher ?

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    Slaimer - lun 28 Mar 16 à 17 h 29

    Moi ça ma fait assez rire, c'est un peu comme l'OM tu as l'impression qu'ils ont pas de plan ps d'avenir proche comme loin.
    Il y a énormément de "si" dans ses propos, de j'aimerai. On sent une impuissance à pouvoir encore élever le club.
    Il sait que l'OL a prit une bonne longueur d'avance et ça doit le rendre tout vert :p
    Il va sûrement avoir un big 3 en ligue 1 dans les années a venir et les clubs comme l'OM et l'ASSE ne le supporte pas trop.

  6. Altheos
    Altheos - lun 28 Mar 16 à 20 h 08

    Il suffit de faire un "vrai" salary cap, à la NBA :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Plafond_salarial_NBA

    le salary cap de Sainté ne tient pas compte de l'ancienneté et de l'expérience.

    Avec le système NBA, on maintient tout en évitant les dérives. On se demande vraiment pourquoi l'UEFA ou la FIFA ne l'ont jamais instauré.

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      fandelol - mar 29 Mar 16 à 0 h 53

      C'est clair que ça empêcherait beaucoup de dérives. Et faudrait également des limites pour les montants des transferts.
      Après, faut aussi bien contrôler ce qui vient derrière (revenus des pubs, primes, clauses dans les transferts....)
      Parce que là ça devient vraiment du grand n'importe quoi le marché des transferts. Si t'es sur un joueur et qu'un club anglais est aussi dessus tu sais directement que tu ne pourrais pas t'aligner sur le plan financier.

    2. OLVictory
      OLVictory - mar 29 Mar 16 à 8 h 46

      Parce que la FIFA n'a aucune droit de contrôle des fédérations nationales. elles sont indépendantes et décident elles-mêmes de la façon dont elles gèrent leur championnat professionnel. La FIFA contrôle la coupe du monde mais ne peut pas instaurer de règles de gestion des clubs pour leur championnat domestique.
      Mettre en place un salary cap pour 30 équipes et un millier de joueurs, ce n'est pas le même travail que de le faire pour l'ensemble de la planète et pour le sport le plus populaire. Je pense que la tâche est simplement infaisable vu la diversité des situations et de la différence de culture des personnes concernées.

      1. OLVictory
        OLVictory - mar 29 Mar 16 à 9 h 00

        Et l'UEFA a encore moins de pouvoir sur les fédérations, elle n'en a aucun.

  7. OLVictory
    OLVictory - mar 29 Mar 16 à 8 h 59

    Saint-Etienne est dans une impasse économique, leur Salary Cap est une bonne réponse à leurs revenus limités, mais malgré ce qu'on entendait ce n'est pas la solution pour tout.Leur niveau ne cesse de baisser.
    L'OL a subi des dérives inquiétantes de son budget salarial. La proportion de revenus versée aux joueurs est bien trop importante pour pouvoir rentrer dans des règles de gestion saines. C'est un jonglage permanent.
    A ce jour aucun club en L1 n'arrive à rester dans le TOP 3 avec une autonomie de revenu, c'est impossible en France.
    L'OM vit grâce aux dons de MLD.
    Le QSG, ben comme son nom l'indique.
    Monaco vivait sur l'argent d'un mécène, et depuis peu sur des transferts à l'honnêteté douteuse.
    Pour l'OL, les deux actionnaires ont décidé de sortir par le haut de cette mauvaise gestion, en trouvant de nouveaux revenus grâce à un stade privé. Ils ont eu bien de la chance de tomber sur un des hommes politiques parmi les moins sectaires de France. Mais pendant cette période de transition, le temps d'épuiser les recours abusifs, les actionnaires ont comblés les déficits. Encore des pertes.
    Le seul "partenaire" du foot qui gagne de l'argent c'est l'état. Avec les impôts et les charges sociales, il encaisse un max de blé et il met les clubs en grande difficulté économique et en position de faiblesse par rapport à leurs concurrents internationaux. C'est malheureusement dans le foot comme ailleurs en France, seules les entreprises les plus profitables s'en sortent, les autres rament et coulent parfois, entraînant avec elles une hausse du chômage.

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    Sony07 - mar 29 Mar 16 à 11 h 10

    La réponse est dans la question : et s'il fallait trouver un juste milieu ?? c'est sur que sainté fait avec ses moyens, mais nous nous sur-payons des joueurs qui ne jouent pas toujours ... le juste milieu serait un mix avec un salaire moyen (pour des footeux) de l'ordre de 150 K€ par mois avec des primes qui pourraient doubler ce salaire ne fonction du nombre de matchs joués, du temps de jeux, des résultats de l'équipe.... un peu à l'image d'un commercial qui a un fixe plus des primes à la vente. Ce système permettrait d'ajuster la masse salariale en fonction des résultats et motiverait les joueurs.

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      Balthazar - mar 29 Mar 16 à 13 h 14

      Le salaire moyen en ligue 1 est d'environ 45/50K€ mensuel.

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    Nuav - mar 29 Mar 16 à 11 h 34

    Autant je suis pas super fan des rémunérations trop variables, mais dans le cas des footballeurs, les revenus du club sont directement en fonction de leurs performances, et c'est quasiment du x2 entre une 2 ème et 4 ème place. Donc je trouve bien et juste le système de l'ASSE, et je pense que tous les clubs en France devraient s'en inspirer, avec un gros variable en fonction des performances de l'équipe, et un cap différent selon les clubs.
    Après il me semble qu'il a dit des choses intéressantes sur les impôts en France mais malheureusement y'a pas de solution idéale là dessus.

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    johnnyboysgum - mer 30 Mar 16 à 11 h 23

    Bonjour,

    Je vous ai fait un petit tableau sur le salary cap.
    En gros j'ai pris les budgets de chaque club, j'ai pris comme reference l'asse et j'ai étendu le même ratio pour que cela corresponde aux budjets de chacuns des clubs de ligue 1.
    J'ai enfin mis une dernière colonne pour etendre le concept de caiazo qui n'a pas appliquer le principe d'augmentation de son salary cap qui est resté à 90 000 € alors que son budget a augmenté de 36%.

    Nous voyons bien qu'en mettant la même règle que caiazo l'ol aurait un salary cap comprit entre 225 et 300 K€ ce qui correspond grosso modo à ce que fait aulas en terme de salaires.

    Club Budget Evolution sur un an Salary cap Salary cap indexé
    1. Paris SG 490 = 648 529,41 € 882 000,00 €
    2. AS Monaco 250 + 90M€ 330 882,35 € 450 000,00 €
    3. Olympique Lyonnais 170 + 55M€ 225 000,00 € 306 000,00 €
    4. Olympique de Marseille 125 + 20M€ 165 441,18 € 225 000,00 €
    5. Lille OSC 70 + 5M€ 92 647,06 € 126 000,00 €
    6. AS Saint-Etienne 68 + 18M€ 90 000,00 € 122 400,00 €
    7. Girondins de Bordeaux 60 + 5M€ 79 411,76 € 108 000,00 €
    8. Stade Rennais 43 + 3M€ 56 911,76 € 77 400,00 €
    9. Montpellier HSC 42 + 2M€ 55 588,24 € 75 600,00 €
    10. OGC Nice 40 = 52 941,18 € 72 000,00 €
    11. FC Nantes 38 + 6M€ 50 294,12 € 68 400,00 €
    12. Stade Reims 31 + 1M€ 41 029,41 € 55 800,00 €
    13. FC Lorient 30 – 6M€ 39 705,88 € 54 000,00 €
    13=. Toulouse FC 30 – 2M€ 39 705,88 € 54 000,00 €
    15. SM Caen 26 = 34 411,76 € 46 800,00 €
    16. EA Guingamp 25 = 33 088,24 € 45 000,00 €
    16=. SC Bastia 25 + 3M€ 33 088,24 € 45 000,00 €
    18. SCO Angers 24 + 13,5M€ 31 764,71 € 43 200,00 €
    19. ESTAC Troyes 23 + 10M€ 30 441,18 € 41 400,00 €
    20. Gazelec Ajaccio 14 + 9,5M€ 18 529,41 € 25 200,00 €

    1. Avatar
      johnnyboysgum - mer 30 Mar 16 à 11 h 24

      dommage que ça ne garde pas la mise en page désolé.

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