1993 : Sainté surprend l'OL

Il s'agit du dernier derby où l'enjeu n'était pas seulement régional mais également comptable. 27ème journée du Championnat de D1, l'Olympique Lyonnais (9e) reçoit l'AS Saint-Etienne (6e) à Gerland. Seulement deux points séparent les deux rivaux. Les lyonnais veulent sortir du ventre mou et de leur côté, les Verts croient encore à une qualification en Coupe d'Europe.

Gilles Rousset et Rémi Garde sont bien sûr présents. Dix-neuf années, ils se doivent encore se souvenir du dernier revers de l'OL à Gerland face aux Verts avant que Dimitri Payet n'arrache le 100e derby la saison passée. Pascal Despeyroux, milieu défensif stéphanois, se rappellera toujours de son premier OL-ASSE : « Cela fait partie des très grands moments que j’ai pu vivre avec Saint-Étienne. Ce fut phénoménal. ASSE – OL, c’est un autre monde. C’est le seul derby à l’anglaise du championnat. Je sais qu’il ne faut pas dire ça mais les deux clubs sont tellement proches géographiquement qu’on pourrait penser qu’ils appartiennent à la même ville. »

"ASSE-OL, c’est un autre monde"

À l'époque, le derby est une obsession. La pression est également là à l'entraînement, même quatre jours avant la rencontre. « Dès le premier jour de la semaine, à l’entraînement, on sentait une effervescence particulière chez les supporters. C’est dingue. A tel point qu’on pouvait penser avoir réussi sa saison si on avait réussit dans les deux manches du derby » se souvient Despeyroux. Le match se déroule donc le vendredi 26 février 1993, et l'OL va se casser les dents toute une mi-temps sur l'arrière-garde stéphanoise. « Nous avions été redoutables défensivement, explique Pascal Despeyroux. D’habitude milieu axial, j’avais été décalé à droite afin de prendre en charge Franck Gava, le Juninho de l’époque. J’avais souffert mais je pense avoir réussi à le contrecarrer ». Et pour cause, Lyon ne trouve pas la faille devant 39 883 supporters lyonnais qui ne s'attendent pas encore à voir leurs protégés craquer.

Mais au retour des vestiaires, Saint-Etienne est écoeurant d'efficacité. En dix minutes, les Verts vont plier le match. Gérald Passi fusille Rousset des 20 mètres (66') avant que Sylvain Kastendeuch ne fasse le break sur penalty (75'). Le score en restait là. Abattus, les lyonnais assistaient impuissants à l'explosion de joie stéphanoise. À l'époque, Orange Sport n'existait pas, et Canal + retransmettait en direct l'allégresse des Verts, jusque dans les vestiaires. « Je sautais sur les tables en scandant 'Mais, ils sont où, mais ils ont où les Lyonnais ?' C’était un truc de fou." Les dirigeants de l'OL qui avait prévu un feu d'artifice à la fin de la rencontre font profil bas et garderont leurs fusées pour plus tard.

Le lendemain matin, les joueurs de l'ASSE avaient même eu droit au Champagne au décrassage. Ils ne le savaient pas encore, mais les Verts venaient de remporter leur avant-dernière victoire contre l'OL avant de connaître 16 années de disette.

Vendredi 26 février 1993
OL 0-2 ASSE
27e journée du championnat de France de 1ère division, saison 1992-1993
Stade Gerland : 39883 spectateurs
Arbitre : M. Veniel
Buts : Gérald Passi (66e) et Sylvain Kastendeuch (75e, sp)
Avertissements : Garde (57e) à l’OL, Despeyroux (50e), Lambert (54e) à l’ASSE
OL : Rousset, Fugier (puis Abou 67e), Flachez, Péan, N’Gotty, Billong, Deplace, Garde, Gava, Debbah, Delamontagne.
ASSE : Bell, Deguerville, Kastendeuch, Cyprien, Moreau, Passi (puis Pagal 86e), Lambert, Despeyroux, Moravcik, Luhovy (puis Mendy 57e), Cuervo.

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