Bordeaux – OL (Photo by ROMAIN PERROCHEAU / AFP)

Bordeaux - OL (2-2) : un changement de système inefficace

Pour enrayer la spirale négative de son équipe, Peter Bosz a voulu changer son système tactique dimanche sur la pelouse de Bordeaux (2-2). Cette modification n’a pas apporté les réponses souhaitées et les joueurs ont semblé par moments perdu.

Après la déroute face à Reims mercredi (1-2). Peter Bosz voulait changer les choses. Terminé le 4-2-3-1, mis au placard pour le déplacement à Bordeaux dimanche (2-2). Pour la première fois sur cet exercice, l’Olympique lyonnais a évolué dans un système à trois défenseurs centraux, Jason Denayer (remplacé par Damien Da Silva), Jérôme Boateng et Castello Lukeba. L’objectif était de renforcer l’axe de l’arrière-garde, souvent pris à défaut depuis le début de la saison. Cela permettait en plus de libérer les pistons avec une couverture supplémentaire dans leur dos. 

Malheureusement pour l’OL, cela ne s’est pas passé comme prévu. Les attaquants bordelais ont régulièrement faussé compagnie à leurs adversaires, à l’image de Hwang Ui-jo et d’Alberth Elis. Anthony Lopes a dû à plusieurs reprises sortir le grand jeu, surtout en fin de rencontre. La différence s’est faite notamment entre les centraux excentrés et Boateng, avec des passes des milieux girondins pour les éléments offensifs partis dans la profondeur. Sur les côtés, Malo Gusto a vécu une mauvaise soirée malgré son activité, et Emerson a été invisible en première période, avant de se montrer un peu plus par la suite, sans réussite néanmoins. 


Une animation offensive brouillonne


Offensivement, les Rhodaniens ont affiché un mauvais visage, avec un Lucas Paquetá isolé en pointe, un Xherdan Shaqiri invisible hormis sur le corner gagnant pour Denayer et un Houssem Aouar trouvé entre les lignes, mais peu aidé par le manque de solutions à ses côtés. Car le problème est là avec ces hommes. Aucun n’a la faculté de prendre la profondeur pour étirer le bloc adverse et apporter un mouvement supplémentaire pour attirer la défense afin d'offrir de l'espace à ses partenaires. Résultat, les coéquipiers de Thiago Mendes ont souvent buté dans l’axe de la charnière bordelaise. La solution aurait pu venir des pistons comme le début de deuxième période l’a suggéré, mais l’Olympique lyonnais n’a pas suffisamment appuyé là-dessus.   

Après cette nouvelle contre-performance, Peter Bosz a justifié ce changement de tactique par des profils plus adaptés. Ce qui interroge d’ailleurs sur pourquoi ce système n’a pas été essayé avant dans la saison. “À mon avis, on était trop ouverts lorsqu'on perdait le ballon, a expliqué l'entraîneur. On a changé quelques éléments car il nous manque des éléments spécifiques pour le 4-2-3-1. Ce soir (dimanche), la plupart des joueurs ont joué dans leur meilleure position.

Visiblement, Paquetá ne fait pas partie de cette catégorie. Le Brésilien n’est pas à l’aise en numéro 9, même si le coach affirme qu’il peut y évoluer. Lui ne veut pas s’y installer et surtout, il est assez clair que son utilisation à ce poste nuit à sa formation. Les prestations de l’ancien Milanais se dégradent au fur et à mesure de ses apparitions à la pointe de l’attaque rhodanienne. Islam Slimani a beaucoup enchaîné et Moussa Dembélé n’était pas prêt, il n’a pas beaucoup d’entraînements avec le groupe. Il a besoin de retrouver le rythme. Il a fait une bonne entrée, il a donné de l'énergie. On a déjà vu Lucas bien jouer avant-centre, a insisté le Néerlandais. Il peut jouer là, mais c'est un milieu, oui."


Et maintenant, quel schéma pour l'OL ? 


3 mois après le début du championnat, ces balbutiements interpellent. S’il est logique de voir Bosz modifier sa structure de jeu suite aux récents mauvais résultats et performances, la disparition des promesses entrevues en septembre reste mystérieuse. Malgré tout, l’OL doit avancer et outre la tactique, certaines attitudes plombent le club. "Je ressens de l'énervement, de la tristesse, un mélange de plein de sentiments négatifs. On était devant, on avait fait le plus dur, on se fait rejoindre à 2-2. Et on est presque sur le point de perdre le match en fin de rencontre, a constaté Lopes. Il va falloir vite remédier à pas mal de choses. On se doit de faire beaucoup plus. On est douzièmes de Ligue 1, ce qui est totalement inadmissible lorsqu'on est à l'Olympique lyonnais. Il va falloir trouver les choses rapidement. Il nous reste quelques parties pour finir la première partie de saison positivement. On ne peut pas revenir en arrière, le mal a été fait."   

Maintenant, qu'adviendra-t-il de ce 3-4-3 ? Avec la possible longue absence de Denayer et les pépins physiques de Sinaly Diomandé, Bosz va-t-il maintenir ce schéma de jeu ? Les prochains jours nous le diront bien assez vite, puisque le septuple champion de France (2002-2008) a rendez-vous jeudi avec les Glasgow Rangers en Ligue Europa, puis dimanche à Lille. Beaucoup d’interrogations entourent désormais l’ex-technicien de l’Ajax d’Amsterdam, et lui aussi doit se poser des questions. Pour le club, il serait bon qu’il trouve rapidement les réponses.  

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