Carrière évoque l'OL, sans regrets

Au cours d'une interview réalisée par le site Internet Hors Format, Eric Carrière est revenu sur son parcours de footballeur et a bien entendu évoqué son passage par l'Olympique Lyonnais (2001-2004). Il avoue notamment que le prix de son transfert très important pro l'époque (80 millions de francs) lui a mis une grande pression et qu'une blessure en 2002 a scellé son sort.

Le manque de confiance et la peur sont des paramètres que l’on oublie d’évoquer lorsque l’on analyse la prestation d’un joueur. Vous confirmez avoir connu ces sentiments ?

E. C : Oui, mais c’est le cas pour tous les joueurs. Je peux même te dire qu’aujourd’hui, lorsque je commente un match, je vois le joueur qui a peur. Cela se ressent au niveau du jeu. Pour l’avoir vécu, quant on commence à rater plusieurs contrôles faciles… C’est le manque de confiance, la peur de mal faire, de perdre le ballon. On a plus de chance de le perdre dans cet état d’esprit plutôt qu’en étant actif. Tout le monde l’a vécu un jour. Sauf que dans ce milieu, il ne faut surtout pas le dire. J’ai été acheté à Lyon pour 80 millions de francs (NDLR : A ce jour, il s’agit encore du dix-huitième transfert le plus important réalisé par un club de L1). Ce montant, c’est comme une chape de plombs qui te tombe sur les épaules. Je n’avais pas demandé d’être acheté 80 millions. Il fallait que je sois à un certain niveau et j’avais peur de décevoir les espoirs placés en moi.

Vous voulez dire que le joueur ressent parfaitement le poids de son transfert ?

E. C : Oui, oui. En particulier l’attente des gens. Plus tu vas haut, plus cette attente existe, plus les médias sont exigeants, plus les supporters sont exigeants. Si, en étant international, tu fais le même match qu’un jeune joueur qui débute, l’analyse ne sera pas la même. A l’image de Javier Pastore.

Ce qui aurait pu entrainer une réaction différente de votre part, c’est que lors de chacune de vos sélections, vous avez été très performant sous le maillot Bleu...

E. C : Tant mieux (rires) ! Je préfère sortir comme ça plutôt qu’en ayant été médiocre. Je termine ma carrière internationale sur un doublé. Je pense qu’on est peu dans ce cas-là (rires). A cette époque, je suis en grande forme à Lyon. Et puis vient un match à Sedan, le dernier de l’année civile, en 2002. Je me fais bien attraper, volontairement d’ailleurs, par M’Bami. Sans que les ligaments croisés soient touchés, je charge un peu. Je passe les vacances en souffrant et dès la reprise, je ne suis pas bon. Cette situation durera trois, quatre mois. Je suis moyen, j’ai toujours mal. Je n’ai jamais retrouvé le niveau qui avait été le mien en début de saison. C’est aussi une période où la concurrence s’accroit au milieu avec Essien, Diarra et toujours Juninho. J’ai moins joué par la suite et je ne suis donc pas reparti en équipe de France.

A Lyon, on vous excentre un peu.

E. C : À gauche, à droite.

Diriez-vous que, plus que pour n’importe quel autre joueur, votre positionnement sur le terrain pouvait influer sur votre rendement ?

Je suis un joueur qui a besoin de toucher beaucoup le ballon.

Et, donc, d’être au cœur du jeu...

Tout à fait, sinon je n’ai pas de sensations. Si je touche le ballon une fois toutes les deux minutes, ce n’est pas suffisant et ça entrainera plus de déchet dans mon jeu. Par contre, si je touche souvent le ballon, je deviens dangereux. C’est pour ça que le rôle de neuf et demi, juste derrière l’attaquant, était intéressant. C’est là où m’a positionné Paul Le Guen.

À l’été 2004, vous signez à Lens qui est alors réputée comme étant une équipe très physique.

Oui, l’idée était alors de changer cela.

Vous étiez la première pierre de l’édifice.

C’est ça. Nicolas Gillet, Hilton et Jérôme Leroy sont ensuite arrivés. C’est principalement Gervais Martel qui est venu me voir et qui m’a convaincu. Je ne jouais plus beaucoup. Je voyais bien que Diarra et Essien étaient très costauds. Juninho était toujours très fort. J’ai donc choisi un nouveau challenge auprès de Gervais qui a une vraie capacité à fédérer autour de lui. J’avais été charmé et je ne regrette pas d’être parti là-bas. C’est plus la façon dont tout s’est goupillé qui a été difficile. En 2004, on a bien débuté avant de s’effondrer. Très vite, l’équipe a décidé d’arrêter de jouer. Ça, c’était très fort. Quand tu entends ça dans un vestiaire…

Retrouvez l'intégralité de l'interview sur www.hors-format.net

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