(Photo by LOIC VENANCE / AFP)

Gérald Baticle (Angers) : "Je ne suis pas inquiet pour l'OL"

À la veille de la rencontre entre Angers et l'Olympique lyonnais, Gérald Baticle, l'ancien entraîneur adjoint de l'OL et désormais coach principal du SCO, a accepté de répondre à nos questions.

Olympique-et-lyonnais.com : Vous retrouvez l’OL pour la première fois depuis votre départ du club. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Gérald Baticle : Dans un bon état d’esprit. On sait que c’est une grosse équipe. C’est l’une des grosses écuries du championnat et c’est toujours un grand match à jouer, à préparer. On a beaucoup de motivation à accueillir l’OL, à rejouer dans notre stade pour la première fois de la saison et en plus, se rajoute le fait de pouvoir évoluer devant notre public qui fait son retour. Cela fait beaucoup de premières.

Est-ce particulier de débuter une nouvelle aventure devant son public face à son ancien club ?

Oui, c’est particulier maintenant et peut-être encore à 2h du coup d’envoi. Mais plus on va se rapprocher du match, plus l’esprit de compétition va l’emporter. Tout ce qui est sentiment ou autre va s’effacer devant l’envie de bien faire.

Quels souvenirs gardez-vous de votre période lyonnaise ?

J’ai passé 10 ans à l’OL et j’ai beaucoup de souvenirs. Je vais en sortir trois : l’année avec Rémi Garde, l’année avec Bruno Genesio lorsque l’on part de très loin et que l’on bat Monaco (6-1) à deux matches de la fin et dans cette période-là, je pense aussi à l’entrée dans le stade (9 janvier 2016, victoire 4-1 face à Troyes), qui est un immense souvenir avec Alexandre Lacazette comme premier buteur. Je m’en souviens comme si c’était hier. Les premières sont toujours importantes. Je vais dépasser mon quota mais le dernier, c’est quand même le Final 8. On est en phase finale de la Champion’s League. On est en plein confinement, on se retrouve confiné au bout de l’Europe, au Portugal, c’est très particulier. On est entre nous pour vivre l’un des plus hauts moments de l’histoire du football. Cela reste, pour diverses raisons, l’un de mes moments forts de mon passage à l’OL. On atteint les demi-finales et très longtemps dans le match on croit à l’égalisation face au Bayern.


"La période avec Bruno est celle où on m’a donné le plus de responsabilités"


On sait que vous avez adressé, par mail, un message de remerciement aux salariés du club...

J’avais envie de le passer parce qu’humainement on peut penser de l’extérieur que c’est une grosse entreprise, un peu froide. Mais au final, de l’intérieur, le côté sportif est très chaleureux, très humain avec des relations fortes.

Vous avez vécu des bons et des mauvais moments aux côtés de Bruno Genesio. Avez-vous retenu quelque chose de cette période en gérant le management intérieur et extérieur ?

La période avec Bruno est celle où on m’a donné le plus de responsabilités. Bruno a pris de la hauteur, il a pris des responsabilités auprès de l’équipe. Après, lui gérait l’équipe, le staff et toutes les composantes du club dans le relationnel. J’ai pu prendre des responsabilités mais également l’observer et observer tous les entraîneurs que j’ai connu. Et puis, sa manière de gérer quand tout va bien, que l’on est en confiance et qu’il ne faut pas basculer dans l’excès de confiance. Je l’ai vu gérer des conflits, des crises. C’est du management et c’est important. Pour moi, c’était riche d’enseignements.


"Je n'en ai jamais voulu à personne"


Que vous a-t-il manqué pour passer numéro 1 à la tête de l’OL ?

Alors, je ne peux pas vous dire. Il faudrait demander aux personnes qui ont pris les décisions. Je n’en ai jamais voulu à personne. Je pense qu’à chaque fois que l’on établit un profil, il me manquait quelque chose pour rentrer dans ce profil.

Vous en aviez l’envie ?

Sur la fin, ce n’est pas que j’en avais envie mais je me sentais de plus en plus prêt. J’aurais eu la proposition, je ne l’aurais pas refusé. Au début, on se dit qu'on n’a pas les armes pour endosser d’aussi grosses responsabilités. À la fin, je me sentais plus armé mais il faut voir aussi les moyens humains mis à votre disposition. Je n'en ai jamais voulu à personne car je sais que ce sont des gens brillants et quelque part, ils vont faire les bons choix.


"C’est aux joueurs d’être en adéquation avec ce qu’on leur demande"


Vous avez bien connu Rayan Cherki. Comprenez-vous les remarques émises par Peter Bosz, qui demande plus d’efforts au jeune Lyonnais. N’est-ce pas un sujet qui touche tous les jeunes joueurs actuels ?

Je ne suis pas là pour juger un entraîneur ou un technicien. Lui, il l’a sous les yeux. Moi, je l’ai quitté et j’ai maintenant mes joueurs à gérer et je me garderais bien de donner mon avis sur les propos d’un autre technicien. Après, c’est un discours que j’entends depuis 30 ans. La nouvelle génération sera plus compliquée à gérer que l’ancienne. Chacun ses problèmes avec sa génération et il faut s’adapter, trouver les armes pour les nourrir, pour leur donner le bon professionnalisme et les rendre meilleurs et efficaces. Evidemment que c’est aux joueurs d’être en adéquation avec ce qu’on leur demande.

Comment se sont déroulées vos premières semaines à la tête du SCO ?

On était dans la préparation athlétique et moi plutôt dans l’observation de la vie de groupe, non pas des joueurs car je les connaissais déjà, mais plutôt dans la découverte des infrastructures, du club et de l'effectif. J’ai également réfléchi à savoir ce que l’on pouvait modifier et garder afin d’avoir un fonctionnement optimal.


"Produire le meilleur jeu possible"


Vous avez eu des débuts rêvés la semaine dernière avec la victoire 2-0 à Strasbourg

Oui, ce sont des bons débuts dans une rencontre avec du rythme où l’on a su conserver la victoire. C’est un match où l’on a décelé des axes d’améliorations car heureusement à la fin de la première journée du championnat, il n’y a pas une équipe qui est prête. Il y a des formations qui gagnent, d’autres qui font des nuls, mais toutes sont dans une phase de préparation. On fait six semaines pour se préparer et les quelques matches suivants doivent nous préparer pour le restant de la saison.

Quelles sont vos ambitions cette saison à la tête du SCO ?

Produire le meilleur jeu possible, d’être conquérant et d’aller chercher le maintien, si possible le plus rapidement possible.

Un mot sur votre ancienne équipe. L’intersaison a été agitée avec un changement d’entraîneur, des départs. Comment voyez-vous la saison pour l’OL ?

Je la vois bien. Au final, c’est dans la continuité. L’effectif a peu bougé, une grande partie du staff est restée avec une nouvelle partie qui est arrivée et un nouvel entraîneur qui a déjà fait ses preuves, qui a une méthode. Il y a déjà des automatismes entre les joueurs sur l'aspect de la vie humaine, du jeu. Maintenant, il faut créer un équilibre entre toutes ces composantes mais il y a tellement de qualités individuelles, collectives dans le groupe et des moyens humains dans les infrastructures pour bien travailler, que l’Olympique lyonnais va encore faire une grande saison, va performer. Je ne suis pas inquiet pour l'OL. Je lis à droite à gauche qu’il y a des sujets d’inquiétudes, mais l’OL a toujours su faire face, toujours su répondre présent.

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