Le temps des inquiétudes

Depuis le 16 Novembre 2008, soit presque deux mois, l’OL n’a engrangé que 6 points sur 18. Plus proche d’un parcours de reléguable que de champion, les Lyonnais commencent à montrer de sérieuses lacunes. Sur ses huit derniers matchs, dont la moitié disputés à domicile, l’Olympique Lyonnais n’a connu que deux victoires, les deux à l’extérieur (à Florence 1-2 et Caen 0 - 1). Pire, en Ligue 1, après 540 minutes de jeu, les Gones n’ont su inscrire que 3 buts soit un but tous les 2 matchs ! Le plus alarmant à ce jour est sans aucun doute le manque de jeu pratiqué par l’équipe. L’équipe est désunie, manque cruellement de fluidité et de collectif. La venue de Lorient samedi soir (1-1) n’a fait qu’accentuer les lacunes observées fin 2008.

Prenons les chantiers de l’OL les uns après les autres. En défense, le manque vient essentiellement des arrières latéraux. Outre les blessures de Clerc et Réveillère, Grosso ne tient pas son rang et recommence à choisir ses matchs. Son irrégularité se paye cash comme samedi soir lorsqu’il a laissé Vahirua aller centrer pour Abriel. Gassama est encore trop juste et Mensah, même en charnière centrale n’est pas au niveau attendu. Le recrutement d’un latéral polyvalent est aujourd’hui une évidence. Au milieu, un seul homme se démarque, Toulalan. Mais son omniprésence autant à Lyon qu’en EDF se ressent de plus en plus, notamment face à Lorient. Au rang des incompréhensions et des valeurs incertaines Keita et Santos tiennent leur place, depuis bien trop longtemps. Makoun n’est plus que l’ombre de lui-même, le retour de Bodmer n’en n’est que plus attendu. L’une des interrogations du milieu de terrain reste l’utilisation des joueurs à leur bon poste. Aujourd’hui, Delgado, Ederson et Pjanic sont axiaux de métiers et jouent pourtant la plupart de leur temps de jeu sur les ailes. Le jeu en fait les frais, tout comme la fluidité et le collectif de l’équipe qui n’arrive plus à animer le secteur offensif. Dans une autre catégorie, celle des désabusés, Juninho et Govou n’arrivent plus à se motiver au sein de l’hexagone. Seul l’Europe trouve grâce à leurs yeux vis-à-vis d’un championnat glané depuis sept ans. Ils font face aujourd’hui à un mal bien français, la haine envers les vainqueurs. Seul Kim Kallstrom semble sortir du lot rendant le plus souvent une bonne copie. En attaque, Piquionne reste un troisième choix et Fred n’y arrive pas ou plus. Le brésilien a entériné son divorce avec le public Lyonnais samedi. Il ne joue plus que pour servir Benzema et semble même avoir régressé techniquement. L’aspect privé prend la place sur le professionnel et Fred à depuis trop longtemps la tête au Brésil. Enfin, Karim Benzema rentre dans un mutisme inquiétant. Le mal qui ronge son capitaine le contamine peu à peu et le serial buteur commence à réfléchir sérieusement à son avenir, surtout en fonction du parcours de Lyon en Ligue des Champions, comme il a pu le confier au 10 Sports. Depuis plusieurs matchs déjà, son visage à la fin des rencontres n’est pas un bon présage et si le Gone doit à chaque fois se créer la totalité des occasions pour les mettre au fond, il risque fort de se lasser.

Pour la première fois depuis des années, les 6 premiers du championnat se tiennent en 6 points. Lyon est plus faible et a plus de concurrents. Ainsi, au soir de la prochaine journée de Ligue 1, l’OL pourrait se voir occuper la place de 3ème. Tout simplement inconcevable. Claude Puel n’a pas su instaurer l’esprit collectif et l’allant qu’il manquait l’an dernier, au contraire. Le recrutement devra être à la hauteur des ambitions affichées par le club pour retenir ses meilleurs joueurs et tout simplement faire face à la concurrence. C’est un fait, les recrues ne font plus la différence comme par le passé. Abidal, Malouda, Essien, Diarra… acquis une misère et revendu au quintuple, ont fait progresser le club de manière spectaculaire. Depuis deux ans, les recrues déçoivent pour ne pas dire dépriment. En 2002, Jean-Michel Aulas disait gagner une coupe d’Europe « d’ici à trois ans » (source L’Equipe du 16/09/02), il est maintenant temps de se donner les moyens de ses ambitions.

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