OL : défense d'entrer ?

L'OL vient à peine de terminer sa préparation que se profile déjà ce tour préliminaire de la Ligue des champions ce mardi face au Grasshopper de Zurich. Si les matches amicaux nous offrent quelques points positifs, un secteur reste sujet à discussion : la défense. Car par rapport à l'an dernier, l'arrière-garde lyonnaise a été renouvelée à plus de 50%. Mais elle est loin de la stabilité nécessaire pour l'Europe.

Depuis la reprise, il est beaucoup question du secteur offensif lyonnais. Avec l'arrivée de Danic, et les interrogations autour de Grenier, Lisandro et Gomis, les supporters s'inquiétaient de la puissance offensive de l'OL. Or, le secteur qui a le plus bougé à l'intersaison, c'est bien la défense.

Anthony Lopes débutera la saison dans les buts à la place de Vercoutre, en convalescence.Le poste de gardien est particulier, et il faut du temps de jeu pour s'imposer, surtout à son âge. A droite, l'historique Anthony Réveillière s'en est allé, remplacé par l'international portugais Miguel Lopes. Là aussi nous attendons de voir ce joueur qui découvre notre championnat si particulier. Dans l'axe, si Bisevac s'impose comme le patron de la défense, il devra faire sans son compère des Balkans Dejan Lovren, parti en Premier League. Le néo champion du monde Samuel Umtiti devrait le remplacer, mais il sera suspendu pour la première journée, tout comme Bakary Koné. D'où la solution Gueida Fofana, qui recule d'un cran. Enfin, à gauche, Dabo reste une valeur sûre, même si Rémi Garde ne cache pas son envie de recruter un joueur à ce poste. En tout cas, rien n'est consolidé, pour preuve les matches amicaux.

Un système défensif à trouver

Sur les quatre matches amicaux disputés par les Gones, le coach a aligné trois fois la même défense : M. Lopes, Bisevac, Fofana, Dabo. Si le repositionnement de Fofana peut surprendre, c'est en fait un choix très pragmatique de la part de Rémi Garde. En effet, Umtiti revient tout juste du mondial U20 et surtout il sera suspendu pour le premier match de championnat contre Nice, tout comme Koné. Cette situation devrait se reproduire quelques fois dans la saison, et avec la perte de Lovren, le technicien rhodanien est obligé de s'adapter. Malgré cette continuité dans le quatuor défensif, l'OL a pris cinq buts en quatre matches. Certes, l'équipe est en préparation et monte en puissance avec pour objectif la double confrontation face aux Suisses, mais les interrogations concernant l'arrière-garde sont légitimes.

Il arrive souvent qu'un milieu défensif passe en défense centrale, comme l'espagnol Javi Martinez devrait le faire au Bayern avec l'arrivée de Guardiola. Mais le précédent lyonnais à ce sujet n'a pas laissé de bons souvenirs. On se souvient de la volonté de Claude Puel d'imposer Mathieu Bodmer dans l'axe central, lui le milieu offensif de formation, dans la même lignée que Laurent Blanc dans les années 1990. Avec Fofana, la défense rhodanienne gagne en relance.

Cependant, il manque souvent de l'agressivité et du sens tactique défensif à ce genre de joueur. Le placement est très important, car un central doit se trouver à la même distance de son compère de l'axe que de son latéral, pour respecter l'alignement défensif et jouer le hors-jeu. Or, la capacité de relance ne compense pas la qualité première du défenseur central : le duel homme à homme. De plus, et on l'a observé contre le Real notamment, dès que Lyon perd le ballon très bas, la défense est tout de suite en difficulté, ne se reposant que sur un seul central de métier (Bisevac). Outre les individualités, le problème semble ailleurs.

Un bloc déséquilibré ?

Avec Miguel Lopes, le jeu de l'OL a tendance à pencher à droite. Le latéral monte beaucoup, propose et joue assez juste, ce qui est positif. Ses dédoublements avec Lacazette offrent des solutions de centre pour le Portugais ou permettent au Français de repiquer dans l'axe en s'aidant de son appel. Mais en cas de contre, le système de jeu lyonnais n'est pas fait pour couvrir les montées de Lopes. Dans le triangle du milieu, celui à droite (Malbranque) ne comble pas le trou en défense puisque lui-même participe au jeu. D'autant plus que Gonalons est seul en 6 et qu'il ne peut être partout à la fois. Alors cela est très bien pour le jeu offensif, mais cela s'avère donc préjudiciable pour l'équilibre défensif de l'équipe.

Quand Guardiola est arrivé à Barcelone en 2008, les Blaugranas avaient le même problème. Par tradition dans ce club, les latéraux montent à chaque action, et les milieux participent à la construction. Le technicien catalan décida par conséquent de mettre Eric Abidal à gauche pour laisser Daniel Alves aux avants postes. Surtout, le 6 (Yaya Touré, puis Busquets) devait automatiquement redescendre d'un cran, et les deux centraux s'écarter pour occuper la largeur. Et si les deux latéraux montaient, le système passait de 4-3-3 à 3-4-3, l'équilibre étant donc maintenu.

Nouveaux joueurs, nouveau système

L’Olympique lyonnais pourrait faire de même, avec Gonalons qui aiderait en défense, ce qui laisserait le champ libre à Lopes et ne bouleverserait pas le bloc équipe. Une autre solution, mais qui changerait la tactique de l'OL, serait de passer à deux milieux défensifs, avec Fofana (ou Mvuemba) aux côtés de Gonalons. Toutefois, cela serait trop risqué : un bloc trop bas, moins de jeu vers l'avant, ainsi qu'un effectif limité pour un éventuel turn over. Enfin, il faut rajouter la faculté d'adaptation du gardien à cette nouvelle défense, et vice versa.

Nouveaux joueurs, nouveau système. Les Lyonnais devront vite se régler pour être compétitif en championnat et en Europe. De la défense dépendra la bonne tenue de l'équipe rhodanienne.