L'OL dans l'arène madrilène (presse)

Le 10 mars 2010, une journée décisive pour l'Olympique Lyonnais. Une journée peut-être bientôt gravée dans toutes les mémoires footballistiques. Ce matin la presse française est en ébullition : L'OL va-t-il réussir l'exploit et arracher la victoire au Real Madrid?

Les gros titres de la presse quotidienne sont unanimes et ne manquent pas de superlatifs pour qualifier l'ampleur de l'événement : « L'immense défi des Lyonnais » (Aujourd'hui en France), « Ce serait un exploit galactique » (L'Equipe), « Pour entrer dans l'Histoire » (Le Progrés). Si les Lyonnais gagnent ce soir, ils écriront une belle page dans l'histoire de leur Club, qui espère enfin briller sur le plan international. Mais pour donner un grand coup de patte dans la compétition européenne, ils vont devoir éliminer l'un des mastodontes du continent, sur son propre terrain, et dans l'enfer du « majestueux, immense, vertigineux » stade Santiago Bernabeu.

« L'enfer », un autre mot qui apparaît plusieurs fois : « c'est que promet le Real Madrid à l'équipe Lyonnaise » écrit ainsi Christian Lannier dans Le Progrès. Et la presse madrilène comme les joueurs du Real ne sont pas en reste, chacun y va de sa petite phrase assassine pour mettre en garde les joueurs Lyonnais : « Nous allons gagner 3-0 » clame le défenseur Sergio Ramos, « Lyon va voir qui commande à Santiago Bernabeu » provoque l'attaquant vedette Cristiano Ronaldo. Mais le journal L'Equipe s' interroge sur cette « bravade médiatique » et Vincent Duluc écrit « si les galactiques étaient aussi sûrs que cela de leur fait, ils n'auraient pas besoin de mettre en scène pareil enfer ». Certes le prestige et la qualité de jeu de l'équipe Madrilène ne sont jamais remis en question par les journalistes français, mais l'exploit des Lyonnais est possible, et désormais les joueurs de l'OL ne semblent plus être les seuls à y croire. Ainsi face à l'arrogante assurance du Real Madrid, le capitaine de L'OL Cris affiche, dans L'Equipe, une humilité et une tranquillité sereine: « On est passé de 80-20 pour eux avant l'aller, à 60-40. Il faudra défendre modestement, « comme des petits », comme on dit au Brésil, et attaquer « comme des grands ». »; « s'ils sont en confiance nous aussi! » ajoute-t-il dans une interview pour Aujourd'hui en France.

Pourtant, les joueurs Lyonnais affrontent ce soir des adversaires de taille, tels que le redoutable prodigue Cristiano Ronaldo, « trois semaines qu'il à ce but de l'aller sur l'estomac et qu'il est entré en combustion » écrit Guy Roger pour L'Equipe; ou encore le plus discret mais tout aussi dangereux franco-argentin Gonzalo Higain, auquel Le Progrès consacre une pleine page au titre significatif : « Higain surgit toujours ». En revanche, L'Olympique Lyonnais pourra compter sur l'absence du milieu défensif Kabi Alonso, « l'exemple du joueur indispensable à une équipe » selon l'expert Raynald Denoueix dans L'Equipe; ainsi que sur le faible niveau de jeu du Ballon d'Or 2007 Ricardo Kaka, « décevant depuis le début de la saison ».

L'OL est désormais en position d'outsider confiant, qui a repris de l'assurance et qui compte bien se servir de ce nouvel état d'esprit pour tout tenter ce soir. « On devra se montrer aussi solide qu'à l'aller » insiste Claude Puel, utiliser l'esprit d'équipe, « l'ambiance et l'amitié » retrouvées lors de la trêve avec le stage en Tunisie, et surtout proposer du vrai jeu. L'équipe Lyonnaise « peut se montrer agressive et disciplinée, se projeter rapidement vers l'avant sans jamais perdre l'équilibre. Le temps jouera pour l'OL : plus les minutes passeront, plus la résistance lyonnaise aura une chance de faire passer dans les rangs madrilènes la peur d'un échec retentissant sous les yeux de l'Europe tout entière ».

Car l'enjeu est tout aussi important pour le Real Madrid, qui a dépensé plus de 250 millions pour accueillir à domicile la finale de la Ligue des champions. « Ce n'est pas seulement le Real Madrid que nous affrontons » explique Jean-Michel Aulas dans Le Progrès, mais tout le système footballistique, puisque selon lui « l'UEFA préfèrerait voir le club espagnol se qualifier ». Ainsi en plus de réaliser un exploit historique, l'Olympique Lyonnais se verrait bien bousculer le monde du football européen.

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