OL – Académie : la difficulté de réussir ses projets scolaires et sportifs

Lorsqu’un jeune joueur intègre le centre de formation de l’OL, il a pour objectif de décrocher un contrat professionnel. Cependant, il y a un aspect important que de nombreux espoirs lyonnais semblent oublier : le projet scolaire. Mais est-ce si facile de réussir à concilier école et football de haut niveau ?

Pour beaucoup des jeunes pousses qui fréquentent, aujourd'hui, le Groupama Training Center de l’OL, seulement une poignée réussira à obtenir un contrat professionnel et à faire du football leur métier. Pour les autres, ils pourront espérer intégrer les rangs d’un club amateur et devront surtout trouver un nouveau métier. Or, la plupart des joueurs du centre de formation ne mesurent pas l’importance des études.

Une volonté d’accompagner les jeunes

C’est en effet, le constat de Patrick Berthet, responsable de la scolarité à l’OL  : « La porte est beaucoup plus fermée du côté sportif que du côté scolaire ce qu’un certain nombre de jeunes n’ont pas l’air de comprendre. » En effet, une partie des joueurs du centre de formation ont tendance à ne penser qu’au football, mettant leur avenir en danger s’ils ne parviennent pas à percer : « Pour moi, il faudrait améliorer l’implication des élèves, des parents et faire disparaître un bon nombre d’agents, nous confie Patrick Berthet. Ce manque d’investissement rend le double projet déséquilibré. » Pour les convaincre, il affirme user de tous ses pouvoirs avec plus ou moins de réussite : « On discute avec eux. On n’arrête pas de leur expliquer que l’école c'est important, on veut leur faire comprendre cela. Malheureusement, on a parfois l’impression que l’on s’adresse à un mur. »

« L’école passe avant le football »

Une prise de conscience que le responsable de la scolarité à l’OL essaie de transmettre comme le confirme Quentin Joubert. Ancien membre du centre de formation où il a passé une année lors de la saison 2007-2008, le gardien de but se rappelle : « Franchement, on nous poussait pour réussir en cours, assure-t-il. Avant chaque entraînement, le coach nous demandait si ça s’était bien passé à l’école ou s’il y avait des trucs à signaler. »  Celui qui a côtoyé notamment Corentin Tolisso et Anthony Martial lors de son passage à l’OL rajoute : « L’école passait avant le football pour eux, il pouvait arriver qu’on loupe un entraînement si on avait trop de devoirs. » Une manière de pousser les joueurs à trouver une porte de sortie pour ceux qui échoueraient dans le football. « On peut leur proposer d’abord de rebondir dans un club partenaire, à l’image de Bourg-en-Bresse Péronnas. Ensuite, il y a une possibilité d’ouvrir d’autres portes dans d'autres équipes pour qu’ils y fassent des essais», assure Patrick Berthet qui occupe ce poste à l'OL depuis sept années.

« L’OL n’a pas fait tous les efforts pour m’aider »

Pour autant, il nous affirme que ce n’est pas difficile d’allier les deux projets (scolarité et sport de haut niveau) : « Ce n’est pas compliqué, c’est uniquement une question d’organisation et de volonté. » Une affirmation contestée par certains joueurs qui ont vécu cette expérience. A l'image du défenseur central Sébastien Faure, formé à l’OL : «J’ai dû faire un choix entre le côté sportif et scolaire bien avant d’avoir signé professionnel, lâche-t-il. Le problème c’est qu’à partir de la saison 2007-2008 où j’étudiais en 1ère STG, j’ai commencé à aller en équipe de France U17 et on partait au minimum une semaine tous les mois. » Un programme chargé donc qui a forcé celui qui a joué notamment pour les Glasgow Rangers à favoriser le football plutôt que les études. « L’OL n’a pas fait tous les efforts pour m’aider, même si de mon côté je n’ai pas tout donné non plus, concède-t-il lucidement. Pour moi quand le joueur part de nombreuses semaines sur une année, c’est à eux de mettre en place quelque chose de particulier pour ces joueurs. Mais j’ai conscience que ce n’est pas aussi simple. »

Pour Patrick Berthet, la donne n’est pourtant pas compliquée : « J’ai des exemples sous les yeux qui prouvent que la bonne volonté de certains entraînent la réussite et que la mauvaise volonté des autres entraînent des échecs, indique le responsable de la scolarité à l’OL . C’est d’une simplicité absolue. J’ai d’ailleurs un exemple avec Corentin Tolisso qui est en équipe de France et qui a réussi un Bac ES avec mention. Le mercredi matin, il allait en cours au lieu d’aller sur le terrain alors qu’aujourd’hui tout le monde double le mercredi matin. C’est une preuve que le projet scolaire est dévalorisé par rapport au projet sportif et que l’on pourrait faire beaucoup mieux avec une plus grande implication de tout le monde. »

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