OL : comment mieux desservir le Groupama Stadium

Avec le développement de l’Est lyonnais, le temps tourne. Certains n’hésitent pas à rappeler au monde politique les promesses qui avaient été faites sur la densification des transports en commun lourds dans l’Est et la question du tramway 365 jours par an au stade de l’OL, à l’image de Jean-Michel Aulas.

Le patron de l’Olympique lyonnais a fait le pari d’un développement de l'Est lyonnais, en y implantant son stade. Aujourd’hui, Jean-Michel Aulas estime qu’"il y a deux besoins au moins : une connexion qui avait été prévue entre la gare du Groupama Stadium et le réseau Sytral pour que cette liaison événementielle devienne permanente, et la nécessité d’avoir une liaison qui permettrait de relier Eurexpo, le Groupama Stadium et Saint-Exupéry". En dehors des événements, ce sont 1000 personnes par jour qui se rendent au stade, un chiffre amené à doubler, au minimum, avec l’arrivée du pôle de loisirs en 2018, le raccord avec Eurexpo permettrait également à l’Olympique lyonnais de remplacer les actuelles navettes bus entre les parkings relais qui y sont situés, et le stade. Pour Xavier Pierrot, stadium manager de l’OL, une nouvelle desserte va dans le sens des évolutions : "On veut alléger la circulation autour de la Part-Dieu, ça passera par le développement de la gare TGV de Saint-Exupéry, sous-exploitée, et un transport qui ne soit pas Rhônexpress." Olivier Ginon, le patron de GL Events, appuie lui aussi sur une liaison entre Eurexpo, qu’il dirige, Saint-Exupéry et le stade. "C’est indispensable, économiquement, pour une ville comme Lyon", affirme-t-il. Le public qui se rend aux salons au parc des expositions via l’aéroport ne peut y accéder directement. À proximité, on retrouve aussi d’immenses zones industrielles qui ne sont desservies par aucun transport en commun lourd.

Aulas, avocat de poids pour l’Est

Si l’on se réfère au contrat, une desserte Saint-Ex, le stade, Eurexpo en dehors de Rhônexpress est tout bonnement impossible. Pour Jean-Michel Aulas, il va cependant falloir trouver une solution : "Aujourd’hui, on se cache derrière un accord. Si le Sytral gère au détriment de Rhônexpress en transportant un certain nombre de personnes à Saint-Exupéry, il doit contribuer à la perte de ressources de la concession. C’est ça qui est étonnant, pour ne pas dire aberrant." "Ce que je reproche aujourd’hui, poursuit-il, c’est qu’on ne saisisse pas l’opportunité de la privatisation de l’aéroport, récupéré en partie par Vinci, pour régler ce problème. Lors de l’inauguration du terminal 1, j’évoquais la situation avec le patron de Vinci, cette discussion peut avoir lieu aujourd’hui. Vinci est ouvert avec le Sytral pour trouver une solution." Aulas assoit son argumentaire : "Si on veut une cohérence politique, il faut agir. Il suffit de regarder le PLU : on va avoir 25 000 m2 de surface commerciale de l’autre côté du périphérique ; il va y avoir des centaines de logements qui vont se construire. Ne pas se préoccuper du sujet du tram, ce n’est plus faire une erreur, c’est pécher." Jean-Michel Aulas se dit prêt aujourd’hui à venir autour de la table des négociations : "On paye déjà pour que les gens viennent au Groupama Stadium. On est prêt à aider, soit par l’investissement, soit par un abondement pour les gens qui viennent au stade : par exemple, dans le prix du billet, qu’une partie soit affectée au transport en commun. Le plus dur est fait, il y a la gare. Il reste la liaison entre le stade et Eurexpo, chiffrée à 40 millions d’euros, et une connexion pour aller récupérer le tracé de Rhônexpress sur une partie doublée, ça ne dépasse pas les 15 millions d’euros. Pour un peu plus de 50 millions, on trouve une solution pour le développement de l’Est lyonnais."

"Le tramway, c’est aussi une manière de ne pas aller droit dans le mur"

Sur sa lancée, Jean-Michel Aulas va plus loin dans le développement de l’Est : "On avait imaginé une liaison en télécabines qui partirait du Groupama Stadium pour aller dans un premier temps au Grand Large, puis en bordure de parc de l’autre côté du lac, où il pourrait y avoir des parkings relais. Ça permettrait de toucher les gens de Genève et de l’Ain." Rhônexpress se veut rassurant : "Nous collaborons avec le Sytral depuis plusieurs années sur l’infrastructure partagée avec le T3 et les navettes qui desservent le Groupama Stadium. Rhônexpress n’a jamais été et ne sera jamais un frein au développement de l’Est lyonnais. Rhônexpress voit un grand intérêt au développement de cette zone et travaille avec ses équipes sur des études complémentaires pour accompagner la croissance de la fréquentation des différentes lignes de tram." Avec le déclassement de l’A7, l’Est va devenir l’une des portes d’entrée majeures de Lyon, et les Grand-Lyonnais attendent les infrastructures qui leur permettront de ne pas prendre leur voiture et nourrir le flot continu du contournement Est. Pour Xavier Pierrot, "le tramway, c’est aussi une manière de ne pas aller droit dans le mur".

Florent Deligia

1 commentaire
  1. Avatar
    La_Guillotiere - sam 30 Déc 17 à 19 h 57

    Avec le T5 qui va à Eurexpo, cela semble si simple de prolonger vers le stade.
    Espérons que le Rhoneexpress ne va pas nous plomber pendant des décennies.

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