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OL - Djamel Benlamri : "Nous sommes des privilégiés"

Même s’il n’a pas encore beaucoup joué sous ses nouvelles couleurs, le défenseur central Djamel Benlamri, 30 ans, a été rapidement adopté par son nouveau club et les supporteurs lyonnais. L’Algérien, qui découvre l’Europe sur le tard, entend bien s’illustrer avec le maillot de l’Olympique lyonnais. Confessions.

Racontez-nous votre parcours… Vous avez toujours voulu être footballeur ?

Djamel Benlamri : Le football, c’est ma vie. J’y ai toujours joué. En Algérie, à mon époque, il n’y avait pas d’académies, alors j’ai commencé à jouer en bas de chez moi puis j’ai intégré le club du NA Hussein Dey, situé dans un quartier d’Alger. J’ai joué quatre à cinq ans là-bas puis je suis parti à la JS Kabylie (Algérie) pendant quatre ans et demi. J’ai ensuite passé une saison à l’ES Sétif (Algérie) avant de rejoindre l’Arabie saoudite (Al-Shabab Riyad) où je suis resté 5 ans. J’ai de la chance d’être aujourd’hui à l’Olympique lyonnais. Je n’ai pas les mots pour dire à quel point je suis content d’être ici.

Vous aviez dans l’idée de jouer un jour en Europe ?

Absolument pas. Je ne vais pas mentir, jusqu’ici j’avais choisi des clubs par rapport à l’argent. Quand j’étais en Arabie saoudite, je gagnais très bien ma vie. Là-bas, il n’y a pas de pression, on jouait un match par semaine… C’était très tranquille. Après la Coupe d’Afrique des nations (remportée en 2019 par l’Algérie), j’ai pensé différemment. J’ai vu mes amis de la sélection qui évoluaient pour la plupart en Europe, j’ai affronté durant cette CAN un attaquant comme Sadio Mané (international sénégalais qui joue à Liverpool) et j’ai répondu présent donc je me suis dit : “Djamel, réveille-toi, tu peux jouer en Europe.” J’ai eu un déclic, je me suis remis en question et j’ai atteint cet objectif en signant dans un grand club comme l’OL.

Comment avez-vous su que l’OL souhaitait vous recruter ?

C’est mon agent qui m’a parlé de l’intérêt de l’OL. C’est vraiment lui qui a fait le boulot, d’ailleurs, je le remercie, car il a beaucoup travaillé pour moi. Il ne me lâche pas (rires), il m’appelle tout le temps pour savoir si je me suis bien entraîné, bien reposé. C’est une aide précieuse.

Lorsque vous avez reçu la proposition de l’OL, avez-vous pris le temps de la réflexion ?

J’ai dit oui sans même réfléchir (sourire). Tout le monde connaît l’Olympique lyonnais. En Algérie, on suit beaucoup le championnat français et puis, à titre personnel, j’ai pas mal d’amis qui jouent en France. Si on effectue un retour en arrière, à l’époque, on entendait plus parler de l’OL que du PSG car Lyon gagnait des titres… 7 de suite… L’Olympique lyonnais était suivi et très apprécié en Algérie.

Lors de cette fameuse belle époque lyonnaise, il y avait un défenseur brésilien Cris qui était surnommé le “Policier”… À Lyon, tout le monde dit que vous lui ressemblez…

Je le connais de nom, je l’ai vu jouer. C’est un profil que j’aime car c’était un combattant, il était dur, il était à l’aise sur le terrain. En revanche, il n’a pas de cheveux, alors que moi, regardez, il m’en reste encore un peu (éclats de rire). Je ne suis pas trop sur les réseaux sociaux mais des amis m’ont envoyé les remarques des supporteurs sur WhatsApp. Cela m’a fait plaisir. J’ai de la chance d’être comparé à un tel joueur.

“Djamel, réveille-toi, tu peux jouer en Europe.”

Aux entraînements et lors des matches, vous vous donnez toujours à fond. D’où vient cette rage de vaincre ?

À mes débuts, quand j’étais enfant, je n’étais pas défenseur, je jouais milieu de terrain. Bon, je l’avoue, je n’étais pas trop technique pour jouer au milieu (sourire). Cette rage, comme vous dites, je l’exprime uniquement sur le terrain car sinon je suis quelqu’un de gentil, de calme. Quand je joue un match, dans ma tête, c’est comme si je disputais la finale d’une coupe. Si on me dit que c’est un match normal, ça ne me va pas, pour moi ça n’existe pas. Je suis un défenseur et je n’ai pas droit à l’erreur. Je dois rester concentré et tout donner. Quand je vois un attaquant arriver, je me dis : “Lui, il ne doit pas passer, il ne doit pas toucher le ballon.” C’est comme si quelqu’un entrait dans ta maison pour te cambrioler… C’est une métaphore mais cela symbolise bien ce que je pense en tant que défenseur central. Aujourd’hui, je suis un joueur de l’OL et les gens attendent plus de moi. Les dirigeants m’ont fait confiance et je dois le leur rendre en étant performant.

"A l'OL, les jeunes sont très forts"

Dans votre approche du football et votre parcours personnel, vous nous faites penser à Juninho… Il était très lucide sur la chance qu’il avait de gagner de l’argent en jouant simplement au football…

Les joueurs de football ont de la chance. Il y a de nombreuses personnes qui travaillent plus que nous, qui ont des métiers difficiles et qui sont moins valorisées. Il ne faut pas oublier d’où l’on vient. Comme je le disais, je ne suis pas trop sur les réseaux sociaux mais j’ai tout de même un compte Instagram. Par ce biais, à mon arrivée, un jeune footballeur qui joue en U12 à l’OL m’a envoyé un message… Il était heureux que je lui réponde. On se doit d’être des exemples pour les enfants, les gens. Parfois, on peut l’oublier mais il faut toujours garder en mémoire que nous sommes des privilégiés. Avant d’être joueurs professionnels, nous avons été des enfants et nous aimions approcher les footballeurs. Dans la vie, de manière générale, il faut être gentil avec les autres.

Votre entraîneur, Rudi Garcia, dit que vous avez au sein du vestiaire un rôle de “grand frère” auprès des jeunes joueurs. C’est quelque chose qui vous plaît ?

Bien sûr. Il faut leur parler et les conseiller mais je le fais sans les juger. Eux aussi peuvent m’apprendre des choses utiles. À l’OL, les jeunes comme Melvin (Bard), Maxence (Caqueret), Rayan (Cherki) sont très forts. J’espère ne pas en avoir oublié mais il y en a tellement de bons (rires). Sincèrement, je trouve qu’ils sont intelligents, travailleurs et très investis. Ils savent ce qu’ils veulent.

Vous avez signé un contrat d’un an plus une année optionnelle. On imagine que votre objectif est de rester à l’OL ?

Comme j’aime à le dire : je ne suis pas venu à Lyon pour faire du tourisme. Je veux jouer des matches, rendre la confiance qui m’a été donnée… Je vais tout faire pour rester ici.

2 commentaires
  1. JUNi DU 36
    JUNi DU 36 - mar 24 Nov 20 à 19 h 45

    Ça c'est sur et tant mieux pour lui car quand on voit comment des migrants ce sont fait massacrés encore hier soir par les policiers à Paris c'est une honte, j'ai honte de ce pays, de ce gouvernement, de ce Darmanin, de tous ces rasciste pourris jusqu'à la moele. Un jour ça leur retombera dessus, il y aura une justice. Ils ont même défoncés des journalistes, des avocats, des observateurs de la LDH. Je suis abasourdi par tout ça. Comment on peut déchirer une toile de tente, jeter et vider les sacs de ces pauvres gens qui n'ont déjà pas grand chose 😱 Ce sont pas des humains ces gens là, honte à eux 🤮🤮🤮

  2. JUNi DU 36
    JUNi DU 36 - mar 24 Nov 20 à 19 h 46

    OK je suis censuré 👎

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