OL - OM, un gage de spectacle

3,33. C'est en moyenne le nombre de buts inscrits dans chaque OL-OM. Dimanche (21h), l'Olympico risque une nouvelle fois de faire des étincelles. Les Lyonnais, deuxièmes, veulent distancer des Marseillais, troisièmes, qui sont revenus à 3 points le week-end dernier.

5-5 en 2009, 8-0 en 1997. Les jeunes comme les moins jeunes se souviennent de ces Lyon-Marseille exceptionnels. Des matchs dans lesquels l'enjeu ne tue pas le jeu. Hormis le 0-0 de décembre 2008, les 41 autres confrontations ont fait tremblé les filets. Mais pourquoi tant de spectacle offensif ? Fleury Di Nallo, auteur de 222 buts avec l'OL entre 1960 et 1974, a sa petite idée : "J'attendais avec impatience ce match, l'OM était l'équipe la plus aimée en France. C'est un match particulier, il y avait une effervescence et toujours beaucoup de gens qui regardaient le match". Le "petit Prince de Gerland" est rejoint dans son analyse par Ghislain Anselmini (1991-1993 puis 1994-1998). "C'est une ambiance particulière qui ne s'explique pas. On doit être à 110%" , explique-t-il. Avant de souligner un autre point important : "Il y avait une vraie rivalité aussi pour savoir qui était la 2e ou 3e ville de France. Aujourd'hui, on peut de plus en plus le comparer à un derby". Mais Robert Duverne, entraîneur adjoint de l'OL en charge de la préparation physique n'est pas de cet avis : "C'est un match à part. Mais ça ne peut pas être considéré comme un derby. C'est un autre classique." 

"On peut se laisser emporter par l'ambiance"

Si le 5-5 de 2009 avait fait le bonheur des médias et des supporters, les deux entraîneurs de l'époque ne s'étaient pas réjouis de la prestation de leurs joueurs. Eric Carrière, ancien meneur de jeu de l'OL de 2001 à 2004, tente de trouver une explication à ce scénario rocambolesque : "L'engouement est tellement important si bien que quand on est joueur, on peut se laisser emporter par l'ambiance et presque en oublier l'aspect tactique. Chacun veut montrer qu'il est supérieur à l'autre donc ce n'est pas surprenant de voir des scores incroyables". Lors du 4-0 du 23 janvier 2002 auquel a participé le désormais consultant de Canal +, Sidney Govou avait envoyé une reprise de volée mythique dans les buts de Fabien Barthez. Fleury Di Nallo, se souvient aussi de l'une de ses réalisations : "Il y a eu un match ou j'avais marqué de loin. Ça été mon seul but en dehors des 18 mètres de toute ma carrière et on l'avait emporté à Gerland".

"Ces matchs débouchent toujours sur des scénarios spéciaux"

Mais le match le plus marquant de ces 20 dernières années est le très célèbre 8-0 de 1997. L'OM des Kopke, Galtier, Roy et Libbra avait été ridiculisé en 55 minutes dans une ambiance exceptionnelle. "Ils avaient honte. Ça a été un match incroyable. Personnellement, je n'ai que de très bons souvenirs", prend plaisir à raconter Ghislain Anselmini. Si ces confrontations donnent souvent lieu à des rencontres débridées ressemblant à des matchs anglais, les entraîneurs doivent rester vigilants. "C'est un peu le problème : ces matchs débouchent toujours sur des scénarios spéciaux", souffle Robert Duverne, arrivé en 1990 à l'OL. Les supporters qui ont acheté leur précieux sésame peuvent se rassurer : "Dans le vestiaire on n'avait pas besoin de se motiver. Motiver, nous l'étions directement avant ce match", conclut Di Nallo, qui n'aura pas manqué de le faire savoir aux Lyonnais cette semaine.

Crédit photo : @Franck Pennant / Panoramic