OL : ses premières impressions, sa manière d’entraîner, ses attentes sur la présaison... Sylvinho se dévoile

Le nouvel entraîneur de l’Olympique lyonnais, Sylvinho a accordé son premier entretien à la presse dans le cadre du stage de Tignes. Bien plus agréable qu’il n’y paraissait lors de sa présentation, le technicien brésilien n’a éludé aucun sujet.

Avec R.B, notre envoyé spécial à Tignes.

Quelle est votre première impression sur l’équipe ?

Sylvinho : Ma première impression vis-à-vis de l’équipe est très bonne. Le groupe est de qualité, avec de très bons joueurs. L’équipe démontre de belles qualités physiques. Mais le plus important pour moi, c’est que les joueurs lisent dans mes yeux le désir de travailler différemment, de progresser. Comme je l’ai dit précédemment, je ne pense pas que le football se résume simplement à l'aspect technique, tactique et physique. Ils doivent voir en moi un leader, et doivent comprendre qu’ils sont là pour inspirer les gens. Quand ils entrent sur le terrain, ils ont 90 minutes pour tout donner. S’ils comprennent cela - et je pense que c’est le cas, alors la première étape se déroule bien.

Après avoir tant attendu pour obtenir un tel poste, est-ce un rêve d’être aujourd’hui l’entraîneur de Lyon ?

Bien sûr. Même en ayant travaillé deux ans aux côtés de Roberto Mancini à l’Inter Milan, deux ans aux côtés de Tite pour la sélection nationale brésilienne, et en ayant participé à une Coupe du monde et à la préparation de la Copa America, être entraîneur de l’OL est un rêve devenu réalité car c’est un poste complètement différent. Je suis donc très heureux, et prêt à mettre en place mon travail.

Quelle est votre position concernant deux de vos joueurs, Nabil Fekir et Anthony Lopes ?

Ce sont deux grands joueurs. Deux très, très grands joueurs. Fekir est incroyable, il est au-dessus du lot d’un point de vue technique. Je lui en ai d’ailleurs parlé directement. S’il peut jouer dans un 4-3-3 ? Il peut jouer dans un 4-3-3, un 4-4-2, un 4-2-3-1… Il peut tout faire !

Il y a beaucoup de jeunes ici, durant ce stage. Êtes-vous surpris du niveau de certains d’entre eux ?

Je suis très heureux de cela. Actuellement, nous n’avons que 50 % du groupe, mais c’est une très bonne chose de voir ces joueurs ici. Pour être honnête, je ne peux pas développer individuellement les qualités techniques et tactiques de chacun, parce que je ne les connais pas encore bien. Mais cela m’amuse de voir des joueurs comme eux, âgés de 19 ans, 17 ans, et même 16 ans. Ils pourraient être mes fils !

Attendez-vous l’arrivée d’Andersen, et éventuellement d’un autre joueur ?

J’ai parlé à Florian (Maurice), et il semblerait qu’on ait trouvé un accord avec Andersen et son club de la Sampdoria. Le dossier a donc l’air de bien avancer. En tout cas, je l’espère. (Youssouf) Koné vient de démarrer ses vacances, nous l’attendons aussi. Nous verrons au bout de deux, trois matchs si nous avons besoin de renforcer certains postes.

Avez-vous réclamé l’arrivée de certains joueurs depuis votre prise de pouvoir à Lyon ?

Oui, mais le président... (rires) Non, je plaisante. J’ai commencé à discuter avec le président il y a un mois et demi. C’était difficile, car j’étais impliqué dans la préparation de la sélection brésilienne. J’estime que le club travaillait déjà très bien dans ce domaine, avec Florian (Maurice), le président, Vincent (Ponsot), et bien sûr maintenant Juninho. Ce sont eux qui sélectionnent des joueurs, puis on en discute ensemble et je donne éventuellement mon accord.

Vous aviez l’air très sérieux et tendu lors de votre présentation. Était-ce dû à l’importance de ce moment dans votre vie ?

Je vais être honnête. Dieu a un grand sens de l’humour. Je parle espagnol, portugais, anglais, et même italien, mais je ne suis pas capable de parler français. (rires) Donc parfois, je ne me sens pas à l’aise parce que je ne parle pas français avec vous. Le premier jour était forcément difficile par rapport à ça, même si j’étais confiant pour le reste. Mais j’espère que d’ici trois, quatre, peut-être cinq ou six mois, je me serai amélioré.

Juninho a déclaré que la compétition serait saine cette saison. Est-ce le message que vous allez envoyer au joueur ? Qu’il n’y aura pas de passe-droits ?

Quand je mets onze joueurs sur le terrain, j’estime que c’est avec eux que l’on peut gagner le match. Bien sûr, vous pouvez commettre des erreurs, cela fait partie du travail. Mais si les joueurs me montrent qu’ils méritent de jouer, ils auront forcément mes faveurs.

Vous avez eu la chance de jouer avec des stars durant votre carrière. Est-ce important de savoir se comporter avec ce genre de joueurs ?

Ce sont eux qui ont eu de la chance de jouer avec moi ! (rires) Ces joueurs sont complètement différents. Ils pensent différemment, se comportent différemment. Quand vous disposez de joueurs avec beaucoup de talent, même si c’est une très bonne chose, ce n’est pas facile du tout à gérer. Il faut les comprendre. J’en ai effectivement rencontré au fil de ma carrière, et j’ai adoré jouer avec eux. Les gens viennent assister à des matchs pour les voir, ils reconnaissent le talent.

Qu’attendez-vous des premiers matchs amicaux ? Sur quoi allez-vous porter votre attention lors de ces rencontres ?

Il y a deux ou trois choses qui sont importantes. La première, c’est qu’il est important pour chaque joueur de jouer, au minimum 45 minutes. Les séances d’entraînement, c’est bien, mais ça ne vaut pas les conditions de match. La deuxième, c’est qu’il faut qu’ils comprennent ce que le coach demande. Il faut que je sois clair dans mes consignes avec chacun des joueurs sur le terrain. Comme je ne les connais pas tous bien, les voir évoluer durant un match est une bonne chose. Je peux mieux les découvrir, et déterminer à quel poste ils sont capables de jouer.

Pensez-vous que le match contre le Servette Genève sera difficile pour les joueurs ?

Quand vous revenez de vacances, c’est toujours difficile de reprendre. La présaison est très importante pour nous, et les joueurs comprennent ça, contrairement à dix ans auparavant où elle était un peu sous-estimée.