Football - Vidéo : deux Lyonnais au cœur du derby de Rosario

 Vincent Serrano et Yannick Taleb, deux jeunes Lyonnais, ont décidé de réaliser leur rêve : faire vivre de l’intérieur les plus beaux derbys du monde grâce à leur projet "Derby Explorer".

Après le derby sévillan dans l'épisode 1, les deux Lyonnais, Vincent et Yannick, sont partis à Rosario, en Argentine, à la rencontre des supporteurs du Club Atlético Rosario Central et du Club Atlético Newell's Old Boys, les deux équipes historiques, mythiques de la ville. À l'occasion de la sortie de ce deuxième épisode (voir la vidéo à la fin de l'article), nous avons interrogés ces deux passionnés qui sont guidés par l'amour des gens, du voyage, du football et de la vie.

Olympique-et-lyonnais.com : Qu'est-ce qui vous a poussé à partir pour l'Argentine et spécialement pour la ville de Rosario ?

Vincent Serrano : On sait que chez les Américains du Sud, surtout en Argentine et particulièrement à Rosario, la ferveur est décuplée. Ce sont deux immenses clubs. Si on compare avec le derby Boca Junior–River Plate de Buenos Aires, c'est assez différent car il faut savoir que Rosario est la troisième ville du pays. Le foot de la Capitale ne les intéressent pas vraiment. Ils ont un peu l’impression d’être dans l’ombre, notamment médiatique. Ce qui renforce davantage leur passion. À l’entrée de la ville, il y a les couleurs des deux clubs de partout, comme s'ils voulaient marquer leur territoire.

Yannick Taleb : La particularité de Derby Explorer est aussi de couvrir des derbys un peu méconnus en Europe. Et puis au-delà de découvrir un derby, on découvre une ville, une atmosphère. Et l'Argentine est le pays idoine. Si on compare avec le River-Boca qu’on a vécu par hasard à Madrid le 10 décembre 2018 (à l'époque, la finale retour de la Copa Libertadores entre les deux ennemis jurés de Buenos Aires avait été délocalisée à Madrid pour des raisons de sécurité, Ndlr), c’est beaucoup moins internationalisé, et c'est ce qu'on voulait.

Vous avez rencontré César "Chelito" Delgado sur place, comment cela s'est passé ?

Y.T : On a contacté « Chelito » Delgado en amont grâce à nos différents contacts. L’avoir avec nous dans ce projet nous donnait une double légitimité. Delgado est né à Rosario, c’est une légende du club de Central. On s’est rencontrés au bord du Parana, le fleuve qui borde la ville, sous un magnifique soleil, et on a partagé un maté. C’était un super moment et on a pu échanger avec lui sur l’ambiance particulière de ce derby et des derbys en général comme un OL - ASSE.

Vincent, on peut voir dans ce deuxième épisode, que vous parvenez à participer à un "Banderazo". En quoi cela consiste-t-il ?

V.S : Le "Banderazo" se déroule uniquement chez les supporteurs de Newell’s tous les jeudis avant un derby à l’extérieur. Le but est que les joueurs viennent voir les fans, ce sont les joueurs qui se déplacent vers eux et non l'inverse. Cela a une vraie portée symbolique, c’est une façon de dire que les supporteurs sont autant importants que les joueurs, si ce n'est plus. Le "Banderazo" est ouvert à tous, c'est un événement gratuit, la communion est totale.

De votre côté, Yannick, vous êtes partis assister au derby au stade Stade Gigante de Arroyito en compagnie des supporters de Central...

Y.T : On a chacun vécu le derby à notre façon avec Vincent. lui avec les supporteurs de Newell's, moi avec ceux de Central. C’est une immersion totale comme un supporteur à part entière. Le but est d’être le moins intrusif possible, donc ne pas arriver avec une grosse caméra sur l’épaule. On filme généralement avec une petite caméra accrochée au sac à dos. L'ambiance était juste phénoménale malgré le match nul.

Qu'est-ce qui différencie un supporteur de Rosario Central à un supporteur des Newell's Old Boys ?

V.S : Pas grand chose en réalité. La principale différence est historique. Il faut savoir qu'à Rosario, le football est né en même temps que la ville. Il y a 200 ans, ce n'était qu'un simple village. Le club de Rosario Central a été créé en même temps que les chemins de fer, alors que le club de Newell’s est plus en lien avec les activités portuaires de l'époque et l'école. Sinon, il n’y a pas de rupture sociale ou politique entre ces deux clubs. Ces supporteurs viennent de la même ville, ils aiment leur ville.

Y.T : Il n’y a pas de différence de classe sociale, ce sont juste deux clubs avec deux histoires différentes, la ville de Rosario est indissociable de ses deux clubs. Après ce n’est qu’une question de transmission entre les familles et les différentes générations. La ville n’est pas coupée en deux géographiquement comme à Buenos Aires par exemple. Ces deux clubs sont l’incarnation de la ville, ils sont rivaux mais se complètent parfaitement.

Comment prépare-t-on un tel projet ?

V.S : Il y a évidemment un gros travail de préparation en amont. La première chose est d’éplucher les différentes dates de derby, car on est dépendant du calendrier. Une fois la ville choisie, on fait de l’investigation, de la recherche sur l’histoire de la ville et sur tout ce qu’il faut savoir sur le derby en question. Ensuite, avec nos différents réseaux, on essaye de contacter les personnes qui pourront nous aider sur place et nous faire vivre le derby au plus près et le plus intensément possible.

Quels sont vos objectifs à court et moyen terme ? Savez-vous déjà où vous serez pour le troisième épisode ?

Y.T : Le potentiel de la série est immense, les derbys sont universels. Avant tout, on aimerait faire connaître notre travail et que nos vidéos soient diffusées mondialement, notamment en Argentine. Avoir plus d'exposition est notre premier objectif, on espère se faire repérer par une plateforme pour tourner une saison entière.

Place maintenant à cette immersion au cœur du derby de Rosario

2 commentaires
  1. Avatar
    tigone - jeu 2 Avr 20 à 9 h 28

    C'est bon ça !!!!

  2. JUNi DU 36
    JUNi DU 36 - jeu 2 Avr 20 à 11 h 10

    Super délire bravo à vous 👏👏

Les commentaires sont fermés

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