OL - Monaco : un Rocher moins imposant et affaibli mais ...

... quand même deuxième avec 19 points. L’Olympique lyonnais reçoit l’AS Monaco ce vendredi (20H45, Canal+ Sport) au Groupama Stadium. Une formation moins séduisante sur le papier et sur le terrain que l’an dernier, mais encore sacrément efficace dans les deux surfaces. Elle est néanmoins fortement démunie et prépare un match de Ligue des champions capital. De quoi faire les affaires des Lyonnais.

Depuis la dernière venue de Monaco à Lyon le 23 avril dernier, quatre titulaires sont partis cet été (Dirar, Bakayoko, Bernardo Silva et Mbappé). Germain entré en jeu ce jour-là et Benjamin Mendy absent, ont également quitté la Principauté. Face à un OL remanié, avec notamment Jean-Philippe Mateta en pointe, l’ASM s’était imposée 1-2. Une victoire très importante dans la course au titre de champion de France. Il s'agissait par ailleurs du premier succès de Leonardo Jardim en Ligue 1 face à l’OL en six tentatives depuis son arrivée dans l’Hexagone. Victime de son succès, Monaco a donc vécu un mercato agité. Mais son projet, très solide, lui permet aujourd’hui de pointer quand même à la deuxième place du championnat après huit journées, à trois points du Paris Saint-Germain.

Monaco solide mais moins impressionnant

Six victoires, un nul et une défaite. Un bilan plus que satisfaisant pour Rachid Ghezzal (qui sera absent ce soir) et ses nouveaux coéquipiers. « Ils ont très bien commencé malgré l’agitation du mercato, d’autant plus qu’ils n’étaient pas sûrs de conserver tout le monde jusqu’au bout, glisse Mathieu Faure, suiveur de l’ASM pour Nice-Matin. Au retour des sélections en septembre, il y a un premier accroc avec une grosse claque dans le derby à Nice (voir plus bas). Ils ont raté leur match. Ils se sont un peu rassurés à Leipzig ensuite et on pensait la machine relancée avec les victoires sans encaisser de but contre Strasbourg (3-0) et Lille (0-4). Puis il y a ce nouveau couac à domicile contre Porto (0-3) où ils n’ont pas vu le jour, ont explosé physiquement et tactiquement. Ensuite vient le match face à Montpellier (1-1), lorsqu’ils se font reprendre à la fin après une mauvaise prestation ». Bien engagés en Ligue 1, les Monégasques ont raté leur début de campagne européenne (à l’instar de l’OL). Ce qui fait dire à Michaël Lefebvre, correspondant pour la chaîne l’Equipe et RTL : « On a l’impression qu’ils ont un peu plus de mal contre les grosses équipes. Certes il y a le carton contre Marseille (6-1) mais l’OM n’était pas un gros à ce moment-là. Je parle de Nice ou de Porto. Le niveau de l’ASM a baissé mais c’était évident, il faut reconstruire la moitié de l’équipe, c’est normal qu’ils se cherchent encore ». Son confrère, également pigiste pour So Foot abonde, et pense que l’ASM éprouvera des difficultés ce soir : « les matchs contre Lyon, il y a beaucoup d’intensité, du vice. Ce n’est pas le genre de rencontre où Monaco excelle. Hormis Glik, il n’y a pas beaucoup de vicelards. Monaco sait jouer des blocs bas ou des équipes qui font le jeu, mais quand il faut du combat et du vice ils ont plus de mal ». A la différence de Lyon qui a également renouvelé une bonne partie de son effectif à l’intersaison, Monaco a su engranger des points et reste aujourd’hui le favori pour la deuxième place derrière un PSG qui semble intouchable. Grâce à qui ? En grande partie à Radamel Falcao, meilleur buteur du championnat (12 buts). Heureusement pour les Gones, il ne sera pas là ce soir au Groupama Stadium.

Un Monaco démuni qui prépare un match charnière

L’attaquant colombien « a joué cette nuit (dans la nuit de mardi à mercredi), puis il y a les différents voyages, a déclaré Leonardo Jardim en conférence de presse mercredi. Essayer de jouer à Lyon, cela pourrait le "tuer". Il ne jouera pas. D’ailleurs sa condition physique ne lui permettrait pas de jouer deux matchs en 48 heures », a-t-il ajouté. Une grande perte pour l’équipe du Rocher. « C’est simple, sur ses 13 derniers tirs en Ligue 1, il y a 12 buts. C’est une menace constante pour l’adversaire même s’il n’a pas beaucoup d’influence dans le jeu. L’équipe fait déjà moins peur que l’an passé sur le plan offensif, alors si en plus il n’y a pas Falcao ... », résume Mathieu Faure. « Il y a un peu une Falcao-dépendance en ce début de saison », confirme Michaël Lefebvre. Une excellente nouvelle pour l’OL qui devra se passer de Marcelo suspendu. Le Brésilien sera remplacé par Mouctar Diakhaby, déjà titulaire à Angers et qui a joué avec l’équipe de France Espoirs jeudi dernier. Mais Falcao ne sera pas le seul absent puisque Fabinho est lui suspendu. S’il n’est plus totalement le joueur de l’an dernier, celui qui porte le numéro 2 reste quand même un maillon fort. « Il était en déprime, il s’est fait enfler parce qu’il avait un bon de sortie oral, il voit Mbappé partir au PSG et il ne comprend pas, explique le journaliste du quotidien azuréen. Il a fait des matchs plutôt neutres jusque-là mais c’est lui qui stabilise l’équipe. Il apporte un peu de densité physique. Si tu pars avec Tielemans et João Moutinho face à Tousart et Ndombele tu vas te faire manger. L’absence de Fabinho sera un vrai manque ». Jardim pourrait être tenté de faire jouer Meïté ou N’Doram pour palier à cela. Jovetic, blessé avec le Monténégro, sera également défaillant et Jardim devra gérer les cas des Brésiliens Jemerson et Jorge, rentrés seulement jeudi d’Amérique du Sud. Cette gestion d’effectif est primordiale pour le champion de France puisqu’il recevra dès mardi le Besiktas en Ligue des Champions. Avec un point en deux matchs, l’ASM n’a plus vraiment le droit à l’erreur, mais la rencontre face à l’OL ne sera pas négligée pour autant. L’entraîneur portugais l’a affirmé face aux médias. Nos deux suiveurs sont d’accord sur un point, Monaco doit montrer un autre visage que ces derniers temps face aux Rhodaniens, pour aborder le match face à la formation turque dans les meilleures conditions. « Si tu te mets dans le dur avant Besiktas ce n’est pas bon, estime Mathieu Faure. C’est important de relancer la machine, il faut au moins faire un match nul mais avec du jeu, montrer quelque chose. C’est également important en terme d’image ». « Il faut montrer autre chose dans le jeu que contre Montpellier, assure également Michaël Lefebvre. Cela dépend du contenu, mais un nul pourrait rassurer les Monégasques. L’ASM a plus besoin d’une victoire en LDC qu’en Ligue 1 ».

Nice a montré l’exemple

On l’a dit plus haut, Monaco a du mal face aux gros en ce début de saison. Contre à Nice le 9 septembre dernier, les conditions étaient sensiblement similaires à celles du match de ce vendredi soir. L’OGCN était en difficulté en championnat, on sortait d’une trêve internationale et Monaco jouait la Coupe d’Europe quelques jours plus tard. A l’Allianz Riviera, les hommes de Jardim ont complètement sombré et se sont inclinés 4-0. Les deux équipes présentaient un onze type, seul Dante était suspendu chez les Aiglons. « Nice avait été un peu heureux l’an passé lorsqu’il avait également collé un 4-0 à l’ASM. Cette saison c’était amplement mérité, juge Jean-Baptiste Marie suiveur de l’équipe de Lucien Favre pour France Bleu Azur. C’était le premier match de Seri après son vrai/faux départ au FC Barcelone. Ils avaient été imparables au milieu de terrain en faisant les efforts tous ensemble. Ils n’avaient pas permis à Fabinho et Moutinho de s’exprimer. Là où Monaco est très fort, c’est au milieu. Quand tu réussis à maintenir leurs milieux c’est très dur pour eux de s’exprimer. Il faut les sevrer de ballon. Nice avait réalisé un pressing très agressif sur le porteur de balle et les joueurs parvenaient à enchaîner très vite dès la récupération. Devant, ils avaient fait preuve d’une efficacité maximale avec un doublé de Balotelli. Le GYM avait retrouvé des vertus de l’an dernier, avec beaucoup de passes courtes et l’équipe était parvenue à bien varier entre la verticalité et l’horizontalité dans le jeu ». Ce jour-là, Nice avait réalisé un « match de très haut niveau », dixit le journaliste. Lyon est prévenu et devra se souvenir de ses grandes performances face à Monaco, que ce soit la saison passée à Louis-II (1-3) ou le mémorable 6-1 dans ce qui s’appelait encore le Parc OL, le 7 mai 2016.