La propagation du Covid-19 a obligé les dirigeants du football européen et français à suspendre leurs compétitions. Depuis le 4 mars et la demi-finale de Coupe de France perdue contre le PSG (1-5), l'Olympique lyonnais n'a plus joué à domicile. Une situation compliquée pour certains prestataires missionnés les jours de match par l'OL. Caroline de Ravel, responsable d’agence à Profil, une société lyonnaise chargée de l'accueil des spectateurs au Parc OL, révèle les difficultés rencontrées par cette entreprise suite à cette inactivité.
Olympique-et-lyonnais.com : Quelles sont les missions de l'agence Profil vis-à-vis de l'Olympique lyonnais ?
Caroline de Ravel : Il y a la gestion d'hospitalité, donc les hôtes et hôtesses qui accueillent les invités dans les loges et les salons. C'est de l'orientation, du placement, de la remise de bracelets mais également donner des renseignements. Il y a aussi les agents d'accueil. Ils travaillent à l'accueil du grand public, c'est-à-dire les supporteurs dans les tribunes. Les tâches restent sensiblement les mêmes mais le public change.
"On a la chance d'avoir une équipe fidélisée et fiable"
Combien de personnes engagées par l'agence travaillent au Parc OL les jours de match ?
Cela dépend des rencontres mais entre 280 et 300. On travaille étroitement avec les services de l'OL pour ajuster les jauges en fonction des matchs. Ces personnes sont embauchées en CIDD (contrat d'intervention à durée déterminée). Elles sont très investies, elles sont présentes depuis l'ouverture à Décines. On a la chance d'avoir une équipe fidélisée et fiable.
Quel est l'impact de l'arrêt des activités pour le personnel d'accueil ?
Pour certains, c'est juste de l'argent de poche, mais d'autres comptent sur ces missions pour payer leur loyer, leurs études ou encore à manger. C'est catastrophique pour eux aussi. On a un contrat plutôt moral avec eux. Tant qu'ils font du bon travail, on les reprend mais du jour au lendemain, ils n'ont plus rien. Donc on pense beaucoup à eux.
"Actuellement, il n'y a plus rien donc on patiente"
Comment s'adapte l'entreprise à cette crise ?
Actuellement, il n'y a plus rien, donc on patiente comme beaucoup d'autres sociétés je suppose. On est en veille sur l'actualité de la FIFA pour être réactif et proactif lorsque les compétitions vont reprendre. Dans l’événementiel, il faut savoir répondre dans un laps de temps très court à des problèmes ou à des demandes de la part des clients. On se tient prêt pour redémarrer la machine. On a deux chargés d'affaires dédiés à l'Olympique lyonnais. Ils sont pour l'instant au chômage technique mais ils se tiennent à disposition de la société dès la reprise. Nos équipes d'encadrants, d'hôtes et d'hôtesses ainsi que les agents d'accueil aussi. Je pense qu'ils n'attendent que ça.
"Financièrement, c'est compliqué"
Quel est l'impact économique de l'arrêt des activités pour l'agence Profil ?
C'est une vraie perte financière pour nous. On a des frais de structure et en face, nous n'avons plus de chiffre d'affaires qui rentre. Donc même si beaucoup de notre personnel est au chômage partiel, environs 98 % des CDI, il faut tout de même payer le loyer, les logiciels, etc... Financièrement, c'est compliqué.
Lorsque les matchs vont reprendre, comptez-vous changer les habitudes de travail des employés ?
Il est encore trop tôt pour répondre à cette question car le fonctionnement était plutôt bon. Il y a d'autres choses dans notre entreprise que l'on modifiera en priorité. De plus, on ne sait pas quand cela va reprendre. Il ne faut pas non plus tomber dans la psychose. Il peut se passer beaucoup de chose d'ici là. Concernant le port des gants, on se posera la question, c'est certain. Au début de l'épidémie, on avait mis à disposition de nos employés du gel hydroalcoolique. Des choses vont changer mais il est trop tôt pour dire quoi. Si la saison redémarre au mois de juin, on prendra plus de précaution que si c'est en septembre.
Comme tout le monde, malheureusement !