arbitrage vidéo (Photo by JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

OL - Lille (0-1) : la VAR au cœur du problème

Lundi, Pascal Garibian a admis une erreur sur le but de Lucas Paquetá annulé par Clément Turpin. Sur cette situation, la VAR est dans l’œil du viseur car elle n’a pas fourni à l’arbitre toutes les images pour juger cette action.

Dimanche soir après le revers contre Lille (0-1), Jean-Michel Aulas et Peter Bosz ne décoléraient pas. Battu par le Lille, l’OL aurait dû au moins repartir avec le point du match nul si l’égalisation de Lucas Paquetá avait été validée. Mais Clément Turpin, qui a dans un premier temps accordé le but, a été appelé par la VAR pour consulter cette action. Après quelques secondes de réflexion, il a choisi d’annuler cette réalisation.  

Le président de l’Olympique lyonnais avait demandé au directeur technique de l’arbitrage de s’expliquer, ce qu’il a fait lundi. Pascal Garibian a bien reconnu que cette décision était mauvaise, justifiant cela par une faute de la vidéo. L’homme en noir n’a pas eu les bonnes images pour décortiquer le geste de Léo Jardim et du Rhodanien. “Ce qui pose problème, c’est qu’il fait le bon choix. Il est contredit par la VAR. Nous connaissons les limites de ce système. Elle était censée mettre un terme aux polémiques et maintenant, elle met l’officiel dans la difficulté alors qu’il avait fait le bon choix en direct, regrette Bruno Derrien, ancien arbitre international. Comme quoi, c’est possible que la technique fasse modifier une décision qui était bonne.


"Un véritable dysfonctionnement" Bruno Derrien


Il faut maintenant s’interroger sur pourquoi Clément Turpin n’a pas pris plus de temps devant la télévision, et comment est-il possible que Mikaël Lesage et Benjamin Pagès, qui étaient dans le camion, n’ont pas pu envoyer plusieurs images à leur collègue. “L’arbitre visionne les angles qu’on lui montre et ils n’ont pas tous été montrés. Cela pose un vrai problème dans l’utilisation de la VAR, confirme Bruno Derrien. Pour une décision aussi importante, il faut que l’officiel, à partir du moment où on décide de faire appel aux images, ait l’ensemble de celles-ci. Sur celles qu’on lui a montrées, il a peut-être vu qu’il y avait faute, mais il ne les avait pas toutes. Ce serait bien qu’il ait tous les outils à sa disposition pour l’aider. C’est un véritable dysfonctionnement, une erreur, et le directeur de l’arbitrage l’a reconnu.

Pourtant, il semblait assez évident sur cette action que Paquetá n’avait pas commis d’infraction aux règles. “Selon moi, il n’y a pas de faute ni de jeu dangereux. Il vient jouer et contrer le ballon, il n’y a pas de pied en avant sur le gardien. C’est de bonne guerre. Le portier veut dégager mais l’autre est rapide et arrive très vite, décrit l’ancien arbitre. En dégageant, il vient taper avec sa jambe sur le Lyonnais.”  

Toutefois, cette situation n’est pas toujours simple à décortiquer pour l’homme au sifflet, même si Turpin avait assez vite signalé qu’il n’y avait pas de faute du milieu offensif de l’OL. “C’est un contact devant la surface. Ce n’est pas toujours facile à juger, notamment les sorties des gardiens dans les pieds des attaquants, même si là c’est une action un peu différente, explique Bruno Derrien. Qui fait faute ? Est-ce qu’il exagère le contact ? C’est compliqué parfois à gérer. Là, l’arbitre a validé le but et n’a pas eu d’hésitation initialement.


Une prise de parole importante pour Garibian


Si cela ne redonnera pas un point à l’Olympique lyonnais, la sortie publique de Pascal Garibian est néanmoins une bonne chose. Cela permet de montrer plus de transparence. “J’ai toujours pensé qu’une conférence de presse devait être organisée, que l’arbitre devait s'exprimer. Je pense que monsieur Garibian a pris la parole car là ça faisait une grosse polémique qu’il fallait dégonfler, estime Bruno Derrien. On a entendu tout le monde lundi et mardi matin, sauf les principaux acteurs. Il était important d’avoir cette réaction suite à la situation de jeu, ç’a été fait et c’est normal.

Cette “affaire” comme l’appelle Jean-Michel Aulas, va également remettre sur la table le sujet de la sonorisation des officiels. “J’y suis favorable. Au moins, on connaîtra leurs échanges. Comment il a été interpellé et ce qu’il s’est dit. Ce sera intéressant dans un esprit pédagogique”, apprécierait Bruno Derrien. Effectivement, cela permettrait au moins de comprendre le raisonnement des arbitres et pourquoi ils prennent ces décisions.  

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