(Photo by John MACDOUGALL / AFP)

Zénith - OL : quinze ans après, Sergei Semak a oublié la France

S'il a été le bourreau du PSG un soir de décembre 2004, Sergei Semak a aussi été l'un des flops de la décennie pour le club de la capitale. Le Russe retrouve mercredi la France, comme entraîneur du Zénit Saint-Pétersbourg qui reçoit l'OL (18h55).

C'était il y a quinze ans quasiment jour pour jour: le 7 décembre 2004, le milieu du CSKA Moscou, en marquant trois fois, élimine à lui tout seul le PSG (3-1) qui pouvait encore espérer se qualifier pour les 8es de finale en cas de succès. Pour sa causerie d'avant-match, le technicien âgé de 43 ans pourra s'inspirer de cet épisode glorieux de sa carrière car l'OL, comme le PSG il y a quinze ans, peut voir la phase finale s'il s'impose mercredi.

Mais pas sûr qu'il raconte à ses joueurs la suite: recruté dans la foulée de son exploit individuel par le club de la capitale, jamais il n'a réussi à s'y imposer, jusqu'à son retour au pays en février 2006. Trop discret, timide, le milieu international a joué 29 matches, pour un seul but, avec le PSG. Peut-être aussi le saut était-il trop grand pour ce joueur attaché à ses racines, qui revendique régulièrement venir se ressourcer dans le monastère où son frère, ex-footballeur professionnel, est moine.

Incompris au PSG

A sa décharge, le PSG pré-qatari était à l'époque plongé dans une crise perpétuelle. Vahid Halilodzic, l'entraîneur qui l'avait fait venir, a été limogé quelques jours après la signature de l'ex-capitaine du CSKA. Le successeur du Bosniaque, Laurent Fournier, a tenu moins d'un an. "L'acclimatation, l'ignorance de la langue et le chassé-croisé des entraîneurs", expliquait récemment Sergei Semak dans un entretien au site sportif Championat.com pour justifier son échec parisien.

La faute aussi à une incompréhension sur son poste, sûrement causée pas son fameux coup du chapeau au Parc des princes: au PSG, Semak a joué quasiment meneur de jeu alors que c'est en milieu récupérateur qu'il a glané quatre titres de champion de Russie une fois rentré au pays, avec le Rubin Kazan puis le Zenit. De ce séjour en France, Semak dit retenir les "fantastiques supporters" du PSG et l'ambiance des PSG-Marseille de l'époque. Mais s'il ne renie pas "cette expérience significative sur le plan humain et sportif", l'éphémère Parisien reconnaît en souriant qu'il "doute être resté très populaire" chez les amoureux du club.

Avant le Parc, le Stade de France

En Russie aussi, l'exil français de Semak est aujourd'hui presque oublié. Quand on l'interroge sur son expérience en France, l'ex-milieu de terrain doit en fait le plus souvent se souvenir d'une autre date, encore plus lointaine celle-là: le 5 juin 1999. Au Stade de France ce jour-là, l'équipe de Russie, avec Semak titulaire, infligea aux champions du monde français leur première défaite (3-2) depuis le sacre de 1998.

En France, cette défaite sans conséquence (les Bleus se sont qualifiés tout de même pour l'Euro-2000, qu'ils finiront par gagner) est oubliée mais le match est considéré en Russie comme une des plus grandes victoires de la Sbornaïa, au point que des dossiers spéciaux, avec interviews des protagonistes, furent publiés pour son 20e anniversaire. Semak, le joueur, a pris sa retraite en 2013. A suivi Semak l'entraîneur, d'abord comme adjoint d'André Villa-Boas au Zenit, puis notamment de Fabio Capello en sélection russe.

En décembre 2016, ce père de huit enfants, végétarien qui revendique ne plus boire une goutte d'alcool, a obtenu son premier poste d'entraîneur en chef à Oufa, nouveau venu en première division qu'il emmène pour la première fois de son histoire en Coupe d'Europe. Un bon début confirmé au Zenit : pour sa première saison au club, Semak a ramené en mai dernier un titre de champion qui fuyait depuis quatre ans l'équipe de Saint-Pétersbourg, devenant au passage le premier champion de Russie en tant que joueur puis entraîneur. Une carrière bien partie, très loin de la France.

Thibaut MARCHAND

3 commentaires
  1. Valbranque
    Valbranque - mar 26 Nov 19 à 18 h 40

    Comme quoi c’est jamais une bonne idée de recruter son propre bourreau. Mais à l’OL on est assez coutumier du fait

    1. JFOL
      Juni forever OL - mar 26 Nov 19 à 20 h 43

      Pas toujours même t as raison !
      Ex miralem piajnic, quel joueur !!
      On l'a vendu pour faire éclore grenier il me semble, quelle erreur

      1. Avatar
        cavegone - mar 26 Nov 19 à 22 h 07

        @Valbranque: oui Traoré, vraiment on se le traine ce choix stupide.
        Gomis aussi qui s'il a fait une carrière honorable à l'OL est parti pour 0€ dans un club qui voulait en mettre 10 M€ l'année d'avant en signe de gratitude.
        Bastos aussi ce fut une déception, malheureusement il est tombé avec le pire coach de l'ère Aulas il faut dire.
        Mais Semak en avait planté 3 au parc, c'est quand même assez marquant 😆
        Quand on l'a vu jouer en équipe de Russie comme capitaine on avait l'impression d'un autre joueur. Incroyable !

        @Juni forever OL: La vente de Pjanic et celle de Martial sont les plus grosses erreurs de notre histoire récente.
        Je rajoute Gonalons à titre personnel on ne saura jamais s'il n'aurait pas évité les blessures en restant chez nous.

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