Coupe du monde - Argentine : Tagliafico (OL) encore sur le banc

Tu nous as pas cité le chiffre de 57% de dépenses publique sur PIB, aujourd'hui OLV, t'as fini par comprendre ce qu'il veut dire, toi qui avais sur ce site admis ne pas être un spécialiste d'économie ?

Tant mieux si c'est le cas.

Petit rappel donc à ceux qui pensent (comme OLV le pensait) que plus de la moitié du PIB français était collectivisé (le fameux mensonger "les dépenses publiques représentent 57% du PIB") :

"Beaucoup de lieux communs sont répétés à droite et à gauche, sans esprit critique car les journalistes ne font pas leur travail. Je donne un exemple : ce chiffre qui circule un peu partout selon lequel la part des dépenses publiques dans le PIB serait supérieure à 52%. Chiffre répété en boucle par le gouverneur de la Banque de France, par le Président de la République, par les médias.

Ce chiffre est correct mais ne dit pas ce qu'il prétend dire. Lorsqu'on dit que la dépense publique représente 52% du PIB, alors on pense que la dépense privée c'est 48%, soit le complémentaire, donc la France, vue comme ça, ce serait pas loin de la Corée du Nord, étouffée par la dépense publique et ces millions de fonctionnaires qui ne travaillent pas, etc. C'est l'imaginaire véhiculé par ce chiffre. Or les dépenses privées rapportées au PIB, c'est plus de 200% du PIB. Si je fais la somme dépenses publiques + dépenses privées, on a donc plus de 250% du PIB. Il semblerait y avoir un problème car la somme fait plus de 100%. Mais non, c'est simplement que les 52% en question ne sont pas ce qu'on s'imagine qu'ils sont par rapport au PIB. L'astuce provient du fait que le PIB n'est pas la somme des dépenses d'une économie (plus de 250%, donc, dans notre cas) mais c'est la somme des valeurs ajoutées. Lorsque l'on fait une dépense (qu'on soit entreprise ou ménage), une partie de ces dépenses n'est pas de la valeur ajoutée, car il n'y aucune création de valeur, on rembourse par exemple juste la consommation intermédiaire qui a permis de produire un produit. Lorsqu'une entreprise fait un chiffre d'affaires en vendant un produit, une partie de ce chiffre d'affaires sert seulement à rembourser la consommation intermédiaire. Cela ne fait pas de la valeur ajoutée, il faut donc déduire cela du profit pour calculer la valeur ajoutée de l'entreprise.

Ainsi, si l'on regarde la contribution de la dépense publique à la valeur ajoutée dans l'économie française, on trouve 22%, pas du tout 52%. C'est normal, il reste donc une part de 78% de contribution du secteur privé à la valeur ajoutée française. Ces 22%, si l'on retire la dépense liée à la défense (l'armée française), on trouve 18%. Ce chiffre est stable depuis les années 80. En conséquence, premièrement, ce n'est pas vrai qu'il y a un explosion de la dépense publique, deuxièmement, ce n'est pas vrai que l'on se rapproche de la Corée du Nord. En vérité, la dépense publique est insuffisante en France. Troisièmement, vu que l'on se compare souvent avec les Allemands - soi disant ayant une dépense publique moins élevée, on voit que la contribution de la dépense publique allemande à leur PIB, c'est 18-19%. La différence, c'est que nous, on a une armée performante; Si l'on compare ce qui est comparable, nous sommes au même niveau que les Allemands. Ce n'est absolument pas vrai qu'il y a une dépense pléthorique en France à l'opposée d'une surefficacité de la fonction publique de l'autre côté du Rhin (même s'ils ont été bien plus performants pour gérer la pandémie)".

Gaël Giraud, économiste ex chef de l'Agence française de Développement.