Du rêve au cauchemard

Lyon n'aura pas fait le poids. En perdant sur sa pelouse en demi finale retour de Ligue des Champions 3-0 face au Bayern Munich, l'OL a pris un sacré coup sur la tête et aura certainement du mal à se remettre d'une telle claque. En apprentissage total à ce stade de la compétition, Lyon aura pris une leçon de football avec comme maître d'école le Bayern. La déception est à la hauteur des espoirs qu'avaient entretenus les Lyonnais avant ce rendez-vous Historique, immense.

Dès l'entame du match et un raté énorme de Müller à la deuxième minute, on sentait que l'OL allait avoir du mal et que l'équipe ne jouait pas en harmonie. Jouer, c'était pourtant l'intention annoncée par les hommes de Claude Puel, les olympiens n'auront finalement jamais posé le pied sur le ballon et auront trop souvent fait les mauvais choix. La faute à une équipe coupée en deux qui n'a pas su faire les efforts en même temps. La composition d'équipe de départ avait un côté alléchant, mais le 4-2-3-1 envisagé s'est très vite transformé en 4-2-4. Dans cette configuration, Delgado n'endossait pas son rôle d'organisateur et s'excentrait bien trop souvent sur le côté laissant Makoun et Gonalons seuls, sans solutions, noyés dans une doublette Van Bommel-Schweinsteiger de haut vol. Du coup l'attaque se retrouvait sevrée de ballon et la défense livrée aux assauts Munichois. Menés 1-0 à la pause après une réalisation de Olic à la 26ème minute, les Gones pouvaient s'estimer heureux de ne pas avoir pas encaissé un ou deux buts de plus. Et les choses n'allaient pas s'arranger en deuxième période. En plein coeur du temps fort de l'OL, Cris se retrouvait sévèrement expulsé (60e) et laissait une équipe abattue au bord de la rupture. Dès lors, Lyon fut littéralement asphyxié et encaissa logiquement deux nouveaux buts par l'homme de la soirée, Ivica Olic. L'OL n'aura pas jouer, mais le pouvait-il seulement ? Cette équipe, plus habituée à défendre ne sait plus comment se projeter vers l'avant et construire ses attaques. En face, le Bayern aura vraiment été trop fort, 4-0 sur l'ensemble des deux matchs quasiment sans concéder une seule occasion, chapeau bas. "Le football est un sport qui se joue à 11 contre 11 et à la fin c'est toujours l'Allemagne qui gagne", l'exemple aura été parfait, tant dans la technique bavaroise que dans la tactique. A force d'être "prenable", ce Bayern là aura finalement été monstrueusement injouable. Comparez le duo Makoun-Gonalons à celui de Van Bommel-Schweinsteiger et vous aurez tout compris.

Les larmes de Licha en dise long sur les conséquences morales d'une telle défaite. On se souvient de l'état mental des olympiens après le calvaire de Barcelone (5-2) l'an dernier et du déclin de Bordeaux plus récent. Pourtant, l'OL devra très vite se reprendre car dimanche, le déplacement à Montpellier sera décisif si les Lyonnais veulent continuer de jouer cette Ligue des Champions si magique et si cruelle à la fois. Je finirais en félicitant l'équipe pour cette formidable épopée. Tout n'est pas à jeter, loin de là. Il faut surmonter la déception et continuer de soutenir, encore et toujours, cette équipe qui doit désormais cravacher pour obtenir son sésame européen afin de nous faire rêver à nouveau la saison prochaine. Certes, on peut regretter cette gifle finale, mais merci à l'OL pour toutes ces émotions. Merci pour nous avoir fait vibrer à Anfield, Madrid et Gerland. C'est dans la défaite que naît l'expérience, pas dans la gloire de l'instant. L'OL peut au moins s'appuyer là-dessus pour continuer de grandir, encore et toujours.

 

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