OL - Zachary Brault-Guillard : "J'entretiens une relation de confiance avec Cris"

Né à Haïti et international U20 avec le Canada, Zachary Brault-Guillard s'affirme au sein de l'équipe réserve de l'OL depuis le début de saison. La tête sur les épaules et déterminé à décrocher son contrat professionnel, le jeune latéral droit de 18 ans se confie à Olympique-et-lyonnais.com

Olympique-et-lyonnais.com : Votre parcours est atypique puisque le foot n’a pas été votre premier sport…

Zachary Brault-Guillard : Mon père est Canadien et le Canada est un pays où j’ai vécu durant plusieurs années lorsque j'étais enfant. Je suis arrivé en France à mes 7 ans, le rugby a été mon premier sport. C’est ce qui se rapprochait le plus du football américain qui est le sport populaire par excellence en Amérique du nord. Au bout de deux saisons, Bourgoin voulait me recruter mais bon, les autres enfants de mon âge jouaient pour la plupart au football et je voulais faire comme eux (rires). Depuis, j’ai gardé l’état d’esprit que l’on m’a inculqué au rugby. Je n’ai pas peur d’aller au combat, prendre des coups. C’est de là où j’ai appris à être un guerrier sur le terrain.

Vous avez énormément voyagé durant votre enfance. Pouvez-vous nous retracer votre histoire ? 

Je suis né à Haïti, à Port-au-Prince. J’ai toujours le cœur là-bas et j’aimerai y retourner prochainement. J'ai été adopté par mes parents lorsque j'avais 6 mois. Comme je l’expliquais précédemment, j’ai vécu au Canada durant plusieurs années. Mon père était médecin du monde, on le voyait peu donc ma mère voulait qu'on le suive au cours de ses missions. De ce fait on changeait souvent de pays et j’ai pu découvrir l’Afghanistan et Israël par exemple. C’est enrichissant de découvrir de nouvelles cultures. J'ai vite compris que dans beaucoup de pays, il y a des difficultés importantes sur le plan démographique, politique, religieux. Avec les études, je comprenais davantage ce que je vivais durant nos voyages. Plus tard ma famille est rentrée en France à Paris puis a déménagé dans l'Ain.

L’OL vous repère quelques années plus tard ?

Au départ, je jouais à Lagnieu dans l’Ain. Pour l'anecdote, c'est un éducateur qui m’a repéré alors que je jouais en centre aéré durant un été. J’évoluais au poste de milieu défensif à mes débuts, on avait une belle équipe et nos résultats parlaient pour nous. Quelques années après, l’OL me recrute en U13. La semaine je m’entraînais à Lyon et le week-end je jouais à Ain Sud qui est un club partenaire. C’était une super saison et j’en garde de très bons souvenirs. Lorsque je retourne au club, j’apporte des cadeaux, des maillots. À Lyon, j'ai eu la chance de rencontrer des éducateurs et formateurs exceptionnels comme Cyrille Dolce, Armand Garrido ou encore Abdelkader BelarbiCyrille Dolce est l’entraîneur qui m’a replacé au poste d’arrière droit, il trouvait que mes qualités correspondaient aux exigences de ce poste et depuis je n’ai pas bougé. Je peux également évoluer dans l’axe de la défense, malgré mon gabarit et dans le couloir gauche. Cyrille Dolce et Armand Garrido sont des institutions ici, c'est un privilège d'apprendre avec eux.

Comment se passe votre intégration avec l'équipe réserve ?

Ma préparation a été tronquée, j’ai été éloigné des terrains durant un mois et demi à la suite d’une blessure à la cheville contractée à Vichy en Août. J’ai donc eu un retard au démarrage, aujourd’hui je ne ressens plus aucune gêne et je retrouve pleinement mes sensations. Il y a une ambiance fantastique dans le groupe, les joueurs s’apprécient. On a tous la volonté de progresser, de travailler pour apprendre et pour gagner. L’apprentissage auprès de Cris est très enrichissant, il m’aide à travailler sur mon positionnement, sur mes déplacements. On fait des vidéos pour analyser nos matchs et corriger nos erreurs, ça me semble incontournable avec les technologies dont on dispose aujourd'hui. Il faut savoir évoluer avec son temps, c'est un outil fantastique pour gommer nos erreurs.

Avez-vous traversé des périodes compliquées durant votre formation à l'OL ?

On a la chance à l’OL d’avoir des éducateurs et formateurs exceptionnels, tu peux te confier facilement à eux en cas de problème. Lorsque tu es au centre de formation, éloigné de ta famille, c’est vraiment difficile alors que tu n’es qu’un jeune adolescent. Ce sont les sacrifices du métier, il faut passer ces moments si on veut devenir footballeur professionnel. Durant ma formation, j’ai eu le malheur de perdre mon beau-père, c’était une période difficile à traverser. Avec l’affection et le soutien de mon entourage, je me suis relevé et j’ai su avancer. Dans le football, tout va très vite et il faut savoir rebondir. Même si ce n’est pas toujours évident.

"Cette saison, on veut décrocher le podium"

La saison dernière, vos prestations étaient excellentes. Pourtant, collectivement, l’équipe s’est sauvée de justesse...

J’ai réalisé une bonne saison. Forcément, découvrir la Youth League, c’est formateur pour un jeune footballeur. Notre parcours s’est arrêté prématurément et le groupe était très déçu par cette élimination. Pourtant, le début de saison était bon en championnat. Et puis notre élimination en coupe Gambardella a été un nouveau coup d'arrêt significatif. Par la suite il y avait moins d’entrain dans le groupe et le maintien a été assuré tardivement. En tant que capitaine de l'équipe U19, c’est une situation que j’ai vécu difficilement. Désormais, en National 2, c’est un autre football que l'on pratique. On passe d’un jeu de fin de formation à un jeu plus posé avec un contexte différent, un vice supplémentaire chez nos adversaires. La plupart des joueurs que l'on rencontre ont fondé une famille, travaillent la semaine, sont des anciens joueurs de Ligue 1, de Ligue 2 et de National. On se fait souvent chambrer parce qu'on est des jeunes.

Cris vous fait de nouveau confiance cette saison. Jouer en National 2, c’est un nouveau cap dans votre jeune carrière...

C’est une saison charnière puisqu’elle déterminera mon avenir au club. Mon objectif est de signer professionnel à l'Olympique lyonnais. Cris et le staff m’aident à m’améliorer et à me rapprocher du niveau professionnel. J'ai une relation de confiance avec le coach. On a une équipe joueuse qui aime aller de l’avant, on me demande d'apporter offensivement et d'être solide défensivement. Je sens que je progresse dans mon jeu. Il faut savoir garder la tête sur les épaules. Ici, même lorsqu’on joue National 2, on a de grandes ambitions. Quand tu goûtes à la victoire, tu arrives le lundi matin avec la « banane » et l’ambiance dans notre vestiaire est exceptionnelle. Dans ce championnat, on vise le podium et je suis persuadé qu’on a la capacité d'atteindre cet objectif. Ce qu'il y a de bien pour nous cette saison, c’est que l'on côtoie des joueurs qui ont beaucoup d’expérience, comme Mapou Yanga-Mbiwa, Pape Cheikh Diop, Jordan Ferri, Clément Grenier. Ils sont très pros, même lorsqu'ils jouent avec nous en National 2. Ce sont des exemples à suivre.

"Le football canadien ? "Kick off" !" 

À quoi ressemble le football canadien, plus exactement ?

Le football canadien ne ressemble pas au football que l'on pratique en France, le jeu est plus direct. On peut faire un rapprochement avec le football britannique même s’il y a bien plus de déchet technique. « Kick off » comme on dit ! Lorsqu'on joue dans un club européen, le rythme avec la sélection est intense car les voyages sont longs, le climat change, le régime alimentaire est différent. Le football varie d'un pays à l'autre en Amérique, un match face au Honduras ne ressemblera en rien à un match face au Mexique. Mon aventure avec la sélection U20 canadienne est enrichissante, j'ai parfaitement été intégré par mes coéquipiers et par le staff.



Le reste du temps, comment occupez-vous votre temps libre en dehors du foot ?

Avec le rythme des entraînements et l'accumulation des matchs, on se sert de notre temps libre pour récupérer. Le repos est essentiel si on veut être performant sur le terrain. Bien évidemment, je suis régulièrement avec ma famille, ma copine et mes amis. En ce qui concerne mes loisirs, je suis cinéphile et je vais au cinéma dès que possible. Pour décompresser, j'aime jouer à la console et lire des mangas. J’aimerai découvrir le Japon, un pays dont j’affectionne la culture.

Avez-vous d'autres passions ?

Je suis « Sneakers addict », un véritable passionné de baskets. J'ai quelques paires, il faut faire attention car les dépenses peuvent vite s'accumuler et ma mère me freine pas mal à ce propos (rires). En parlant de ma maman, elle est sommelière et elle m'a fait découvrir son métier. Je sais comment déguster un vin. Pour l'instant, je ne collectionne pas, je ne suis pas aussi passionné que Christophe Jallet par exemple. Peut-être plus tard ! 

Cette saison, Bruno Genesio a lancé de nombreux joueurs issus du centre de formation. Que pouvez-vous nous dire sur eux ?

L’OL a l’habitude de former de grands attaquants et cette saison Myziane Maolida et Willem Geubbels ont évolué avec le groupe professionnel. Amine Gouiri est un élément à très fort potentiel également, tout comme ceux qui viennent de disputer la coupe du monde U17 avec l'équipe de France en Inde. En défense, Dylan Mboumbouni et Gédéon Kalulu sont deux cadres de notre équipe en National 2, ils pourraient obtenir du temps de jeu. Gédéon, je prends exemple sur lui puisqu’il jouait à mon poste la saison dernière. Il joue juste, c'est un leader de groupe et un défenseur très athlétique. Dans l'ensemble il y a un très bon vivier au club, à nous de confirmer les espoirs placés en nous. Houssem Aouar enchaîne les matchs en ce moment, c’est un joueur fabuleux, il peut te faire basculer une rencontre sur un éclair de génie. Je le connais très bien, on était dans la même classe à l’école. Nos familles se côtoient, on a un lien particulier on va dire.

2 commentaires
  1. Naka De Lyon
    Naka De Lyon - jeu 26 Oct 17 à 14 h 44

    Bonne chance a toi Zachary .
    Je l'ai vu joué quelques fois et c'est clair qu'il a pas peur d'aller au charbon le Garcon .
    Apres , entre Rafa et Tete , les plaches seront cheres et dur a prendre mais il aura sa chance l'an prochain ou dans 2 ans , a lui de la saisir 🙂

  2. Avatar
    Eric.T - jeu 26 Oct 17 à 17 h 49

    en tout cas il a l'air d'avoir la tête sur les épaules le gone !

Les commentaires sont fermés

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