Auteur d’un nouveau clean-sheet jeudi soir contre Salzbourg, l’OL n’en finit plus de se montrer solide défensivement. Derrière le trio Greif - Mata - Niakhaté, la formation lyonnaise n’en finit plus de surprendre dans ce secteur.
C’est une qualité qu’on ne connaissait plus à l’OL depuis bien longtemps. Si la saison passée avait été pointée du doigt dans ce secteur, la fébrilité défensive ne remonte pas à ces douze derniers mois. Cette incapacité à garder une cage inviolée, la formation rhodanienne la traine comme un boulet depuis plusieurs saisons déjà. Presque depuis le départ de Rudi Garcia, serait-on capable de dire, tant Bosz, Blanc, Grosso et même Pierre Sage ont eu du mal à inculquer cet effort défensif. Et puis il a fallu un été compliqué en dehors du terrain pour que tout le monde se mette à aimer défendre.
En l’espace de trois mois, c’est un OL métamorphosé défensivement qui se présente à chaque sortie. Hasard de la chose, c’est pourtant avec la même défense que l’an passé que les Lyonnais arrivent à être une référence européenne après bientôt deux mois de compétition. "Ça fait plus d'un an et demi (un an et trois mois, soit 42 parties, NDLR) qu'on joue ensemble (avec Niakahté). Forcément, on a créé des liens. Il y a de la complicité entre nous, énormément de communication sur le terrain, a noté Clinton Mata après OL - Salzbourg. Tout cela facilite les choses."
Un travail de besogneux
Toutefois, cette assise défensive ne doit pas seulement à une bonne communication entre les deux centraux. Ces derniers profitent clairement de la bonne passe pour chasser les critiques d’hier, mais cette embellie tient avant tout du collectif. En faisant de l’équipe « la star du projet », Paulo Fonseca et la cellule de recrutement ont rendu à l’OL ce côté besogneux qui plait tant à Nicolas Puydebois, notre consultant dans "Tant qu’il y aura des Gones". Jeudi soir, Pavel Sulc n’a pas été très inspiré offensivement, à l’image de son penalty raté. Pourtant, dans l’effort, le Tchèque n’a pas été de trop, même si le RB Salzbourg n’a pas été l’adversaire le plus coriace de ce début de saison.
Mais, hormis quelques sauts de concentration, il existe désormais une rigueur défensive à toute épreuve. En plus de son but, Martin Satriano a réalisé un vrai travail de sape sur le front de l’attaque. "Ça veut dire que tout le travail qu'on fait à l'entraînement, ça se ressent aussi sur le terrain. Avant de commencer le match, on ne se dit pas qu'il ne faut pas prendre de buts, etc. C'est clair que si on peut l'éviter, c'est avec plaisir. Mais avant tout, on est focalisés sur notre jeu. Le reste, on sait que si on fait les choses qu'on a préparées à l'entraînement, on sait que tout se passera bien." On joue comme on s’entraîne, Moussa Niakhaté l’avait également mis en avant dans l’entretien qu’il a accordé à Olympique-et-Lyonnais.com.
Greif encore décisif contre Salzbourg
Avec sept matchs sans encaisser de buts sur huit possibles, l’OL s’avance comme une référence sur le Vieux Continent. Intouchable à onze contre onze sur le terrain, la formation lyonnaise est aujourd’hui cette équipe unie que voulait construire Paulo Fonseca au début de l’été. Et quand bien même le bateau peut tanguer à certains moments, le flegme de Dominik Greif est là pour rassurer tout le monde. Il a eu beau rentrer au vestiaire en sifflant comme une façon de célébrer le travail accompli, le Slovaque n’est pas étranger à cette solidité qui se poursuit.
En quatre matchs, il n’a toujours pas pris de but et ses arrêts ont empêché 2,5 buts en 360 minutes. Même dans un match presque ennuyant pour un gardien comme celui de jeudi, Greif a réussi à se montrer décisif. Et c’est peut-être aussi ce qui fait la différence. Reste à voir comment fera cette défense de fer pour durer dans le temps. Mais l’OL sait désormais qu’il peut faire front collectivement quand les choses n’iront plus toutes dans le bon sens et c’est toujours bon à prendre.

Quand toute l'équipe est concernée par le travail défensif, avec les replis, les compensations, le pressing, le positionnement dans les lignes de passes, forcément la ligne arrière à moins de boulot.
Il ne faut pas minimiser les perfs de Moussa et Clinton, mais ils bénéficient également du changement d'état d'esprit de l'équipe.
Moins tu as de situations chaudes à gérer, moins tu es susceptible de faire une erreur.
C'est une équation simple mais fondamentale.
Et à ce niveau là, pour l'instant l'OL est irréprochable (ou presque, il ne faut pas que les quelques erreurs de suffisance vues en C3 jeudi se reproduisent, c'est un bon signal à prendre en compte)
Quel plaisir de lire ce genre d'article qui encense la défense. Ça doit faire 10 15 ans que j'en fais mon cheval de bataille. On a tellement oublié l'importance de la défense qu'on était aux portes de L2 en essayant de construire ce foutu "jeu". Je suis ravi de ne plus lire "on pose le bus c'est la honte", "c'est par le jeu qu'on s'en sortira", "Mata il est pas assez technique il faut mettre Morton en défense centrale pour construire le jeu" et tout ce genre d'inepties footballistiques. On joue avec 2 milieux défensifs purs, là où on en avait même plus dans l'effectif et le pire c'est que c'était normal et ça convenait !
Aujourd'hui la mode du tout pour le jeu passe, et on redecouvre le plaisir de gagner des matchs 1-0 grâce au collectif, à la gestion d'un match, l'efficacité et en gagnant des duels. Tout l'inverse du "jeu". Je ne sais pas où tout ceci mènera l'ol, car viendront des moments plus compliqués, mais c'est un régal de voir les commentaires dithyrambiques sur une équipe défensive !
@Interol
Mentalité défensive et jeu ne sont pas antonymique comme tu sembles le penser.
Au contraire, beaucoup d'équipe avec un projet de jeu ont aussi une bonne assise défensive. Je pourrai citer Man City, Arsenal ou le Barca de Guardiola.
Notre OL défend bien et pas forcément bas. Il y a une alternance de pressing haut et de bon replis.
Par ailleurs, nous produisons aussi du jeu. Avec parfois une vraie prise de risque à la relance.
Contre Salzbourg, sans Fofana et sans 9 de haut niveau, il aurait inutile de jouer long systématiquement.
La différence avec les années précédentes c'est que l'entraîneur a un groupe à sa main (austérité oblige, les individualités au dessus du lot sont parties). Les tauliers sont des mecs qui ont un sens du collectif et du sacrifice : Tolisso, Tagliafico et Niakhaté. Les recrues sont des mecs qui doivent prouver et/ou sont à leur maximum avec l'OL : les deux tchèques, Morton, notre 9.
Salut GoneCatalan
Ce que tu dis est très juste. L'idéal pour moi n'est pas d'être dogmatique, mais d'être capable de varier son jeu. Savoir jouer la possession, la contre attaque, être bon sur coup de pied arrêté ou être capable d'être asphyxié dans ses 30m sans être perturbé. Celui qui a le mieux réussi ça chez nous, époque "moderne", est Rudi Garcia.
Ce que j'évoquais dans mon précédent message, ce que justement, il y a encore peu de temps, tout devait être spectacle et jeu. Tout le monde se foutait pas mal de la défense. Les coachs défensifs étaient moqués et grillés. Aujourd'hui c'est l'inverse. Ce sont les coachs à col roulé style Dall'Oglio, Furlan, Nagelsmann, Postecoglou qui sont complètement grillés et perdus.
Pour l'OL, défendre ça se limitait à recruter un DC performant dans son club, et à le livrer en pâture aux contre attaques adverses. En sachant que la priorité était leur relance... Aucun travail de défense. Aucun ! La stratégie c'était quoi ? "ALLLLLLEZ COURT !!!" suivi du traditionnel "les attitudes sont inadmissibles, on va en parler avec les garçons". Alors qu'on a eu droit à des bouillies de foot en jouant 20m trop haut, parce que c'était la mode, qu'il fallait jouer, sinon "on pose le bus" et c'est la honte. J'ai vu sous Genesio l'OL prendre un but contre Bastia, sur une contre attaque après un corner. Dégagement de la tête, un bastais récupère à 70m de son but, et fil droit au but car il n'y avait aucun lyonnais en couverture. Quand tu en es à ce niveau, j'ose même pas imaginer le travail défensif à l'entrainement...
Bref, ce que je disais, ce n'est pas qu'il faut bétonner comme en 2000. c'est que je suis ravi de voir que les notions de combat, défense, structure, duels, redeviennent positives et ne sont plus complètement ignorées voire moquées. Car c'est comme ça qu'on gagne. Pas en misant tout sur des faux pieds claqués, ou des milieux de 60kg partout. On joue régulièrement avec une ligne de 4 purs défenseurs (dont un DC à droite), 2 milieux défensifs, pas de 9, on peut passer les 30 dernières minutes dans nos 40m, et tout le monde apprécie ! ça aurait été juste impossible il y a quelques années.
"La différence avec les années précédentes c'est que l'entraîneur a un groupe à sa main (austérité oblige, les individualités au dessus du lot sont parties). Les tauliers sont des mecs qui ont un sens du collectif et du sacrifice : Tolisso, Tagliafico et Niakhaté. Les recrues sont des mecs qui doivent prouver et/ou sont à leur maximum avec l'OL : les deux tchèques, Morton, notre 9."
Pour répondre à cela, je préciserais aussi que, en plus de ce que tu dis, il y a également une vraie direction sportive choisie par l'OL pour recruter des joueurs rigoureux, batailleurs et collectifs. C'était le fil conducteur du mercato. Car oui l'austérité est passée par là, mais rien ne nous aurait empêché de recruter des petits techniciens profil possession qui n'ont rien dans le bide au lieu de Satriano, et des 2 tchèques. C'est ce qu'on aurait fait fut un temps. Et on serait 9e, et Niakhaté se ferait lyncher en tribune. On aurait un effectif déséquilibré, et l'obligation de faire du jeu. C'est pas si loin, C'était en 2023-2024, et ça nous emmenait en L2.
Bref, je disais pendant le mercato que vue la situation financière du club, je n'attendais rien d'autre que de voir la direction sportive choisie et comment allait travailler le club. Je suis donc absolument ravi par ce qui se passe. Et ce qui est un sacré virage, vu la direction sportive de ces 10-15 dernières années !