Parc OL

OL : le club reste une valeur sûre pour les boursiers

Suite à l'arrêt prématuré de la Ligue 1, Jean-Michel Aulas craint pour les finances de l'Olympique lyonnais. D'après Trion Reid, analyste de la Berenberg Bank en Allemagne, le club rhodanien reste une valeur sûre pour le long terme.

La décision de la Ligue de football professionnel de mettre fin à la Ligue 1 a provoqué le courroux de Jean-Michel Aulas. Son club termine en-dehors des places européennes. "L'annulation du championnat, en particulier avec Lyon à la 7e place, est clairement négative pour OL Groupe (la société mère du club) car elle supprime la possibilité de participer à une compétition européenne l'année prochaine", constate Trion Reid, analyste de la Berenberg Bank en Allemagne.

Interrogé par Off The Pitch, il confirme ce que le président de l'OL redoute, une non-qualification en coupe d'Europe serait synonime de pertes financières conséquentes, environs 83 millions d'euros en prenant en compte les droits TV et les recettes des matchs."Bien sûr, Lyon était en Ligue des champions l'année dernière et cela semblait peu susceptible de se répéter la saison prochaine. La Ligue Europa vaut toujours beaucoup moins que la Ligue des champions, mais ce serait clairement une perte de revenus importante", déclare-t-il. 

L'OL peut craindre des complications pour le naming du stade

Mais pour Trion Reid, l'Olympique lyonnais reste une valeur sûre grâce au développement que le club met en place en plus du sportif. « Nous continuons de penser que les actions d’OL Groupe sont plus intéressantes à plus long terme, compte tenu de la capacité du club à développer des talents puis à les monétiser sur le marché des transferts. Il a également une exposition préférentielle, par son rapprochement avec des entreprises lucratives liées au football, comme le football féminin, le foot aux Etats-Unis ou le esport, énumère-t-il. Il offre des opportunités de monétisation en plus avec OL City et le développement qui se fait autour du stade »

La crise financière liée au Covid-19 pourrait également compliquer la tâche de l'Olympique lyonnais dans la quête d'un nouveau partenaire pour le naming de son stade. Pour rappel, le contrat avec Groupama expire à la fin de la saison. "Cela n'aide pas du tout les négociations de dénomination du stade, estime l'analyste. Compte tenu de la récession mondiale dans laquelle nous vivons, les entreprises chercheront à réduire les coûts et le marketing est souvent l'un des premiers ciblés. En conséquence, il y aura clairement moins demande pour ces droits de naming."

2 commentaires
  1. Toitoi
    Moimoioumoi - mer 13 Mai 20 à 16 h 12

    En complément de cet article, en voici un autre qui fait le tour de la question (que je mets en entier, il y a la place car ça ne sera pas sur cette page qu'il y aura le plus de commentaires...), issu du site "Le journal des entreprises" :

    "Coronavirus : les défis économiques qui attendent l’Olympique Lyonnais

    Printemps agité pour l’Olympique Lyonnais. Alors que le club termine la saison 2019-2020 à la septième place du classement de la Ligue 1, brusquement arrêtée au soir de la 28e journée pour cause d’épidémie de coronavirus, la fin de saison s’annonce pour le moins délicate économiquement pour le club de Jean-Michel Aulas.

    Les conséquences de la crise liée au coronavirus sur l’activité d’OL Groupe (CA 2018 : 309 M€ / 450 salariés) sont déjà là. Au 31 mars, la crise aura coûté 9 millions d’euros au club lyonnais, pour quinze jours d’inactivité.
    Mais le manque à gagner d’ici au 30 juin 2020 est attendu à 50 millions d’euros, essentiellement dû à l’absence de revenus issus de la billetterie, des droits TV et marketing, et de l’annulation des événements.
    Une chute brutale des revenus alors que, trois mois plus tôt, le groupe annonçait relever ses perspectives de croissance de 20 à 40 millions d’euros supplémentaires en 2024, à 440 millions d’euros de chiffre d'affaires.

    Pas de revenus depuis mi-mars

    À l’exception de ceux issus de la vente en ligne de merchandising, le club ne génère aucun revenu depuis la mi-mars 2020. Une situation qui a notamment obligé OL Groupe à avoir recours au chômage partiel pour près de 300 des 470 salariés, dont l’effectif professionnel. Sur les émoluments des joueurs, l’État prend en charge 5 500 euros. Charge au club de payer le reste.
    Aucun accord n’a pour l’instant été signé avec l’équipe masculine concernant une baisse de leur rémunération, malgré la volonté de la direction.
    Les membres du Comité exécutif ont eux acté une baisse de 15 % de leurs rémunérations fixes, et le président Jean-Michel Aulas a renoncé à 30 % de la sienne, selon le club.
    Des mesures de réduction des charges d’exploitation qui doivent permettre au groupe de générer de 35 à 40 M€ d’économies d’ici au 30 juin.

    Pour pallier ces pertes de revenus, l’OL est en train de recourir à un prêt garanti par l’État (PGE). Un prêt d’un montant de 93 millions d’euros est envisagé, dont les modalités de « mise en œuvre sont actuellement en cours », précise le club. « Le prêt va permettre de passer l’échéance de mai et juin », fait savoir Jean-Michel Aulas au Progrès.
    D’autre part, un PGE contracté par la Ligue de Football professionnelle pourrait apporter un complément de revenus de l’ordre de 20,4 M€.

    OL Groupe a perdu 30 % de sa valeur

    Même du côté des marchés financiers, le ballon ne tourne plus très rond. Coté en Bourse depuis le 9 février 2007, la valeur de l’action OL Groupe vaut aujourd’hui 2,10 €, contre 3 € en début d’année.
    Le krach boursier survenu avec l’épidémie du coronavirus a accentué la chute de la valeur de l’action du groupe. En deux mois, l’action OL Groupe a perdu 30 % de sa valeur.

    Malgré tout, il peut compter sur une situation financière saine. Dans son rapport d’activité du 3e trimestre de l’exercice 2019-2020, le groupe affiche une trésorerie globale de 90 millions d’euros au 30 avril, dont 30 millions de réserve en facilité de crédit. De même, son chiffre d'affaires global a progressé de 19,1 % sur neuf mois par rapport à l'année précédente. De quoi voir venir les prochaines semaines et surmonter les tourments actuels.

    Une « catastrophe économique » pour les clubs ?

    Reste que l’impact de la crise s’étendra sans aucun doute sur le prochain exercice. Si l’OL ne se qualifie pas pour une compétition européenne au mois d’août, le club sera privé d’une prime de participation non négligeable (15 millions d’euros pour la Ligue des Champions, 3 millions pour une qualification en Ligue Europa). Tout cela, sans compter les revenus issus de la billetterie les soirs de matchs, des droits TV et des recettes annexes.

    Jean-Michel Aulas a d’ailleurs déposé deux recours en justice contre l’arrêt anticipé du championnat. Le président du club anticipe une « catastrophe économique » pour les clubs français.
    Il craint aussi les conséquences pour les clubs sur le marché des transferts face à d’autres équipes européennes. Depuis quelques années, l’OL s’est fait spécialiste d’une politique de trading de joueurs visant à revendre à des prix élevés des joueurs issus de son centre de formation. Sur les trois premiers trimestres de l'exercice 2019-2020 en cours, le groupe voit ainsi le produit issu de la cession de contrats joueurs progresser de 133 % sur un an, à 90,6 millions d’euros. Un record !

    Sponsoring en berne

    D’autres enjeux financiers viennent s’ajouter à ce contexte sanitaire et économique particulier. Avec l’arrêt de ses activités, le groupe a décidé de revoir son objectif de réaliser entre 43 et 46 M€ de revenus issus du sponsoring pour le prochain exercice.
    Les prochaines semaines s’annoncent décisives alors que le contrat de naming liant l’OL à Groupama Auvergne Rhône-Alpes pour son stade de Décines arrive à son terme fin juillet.
    L’actuel contrat est estimé entre 4 et 7 millions d'euros par an depuis trois ans. Si des négociations sont en cours entre les deux parties, le club cherche à augmenter la valeur du contrat. Francis Thomine, directeur général de Groupama Auvergne-Rhône-Alpes, a de son côté fait savoir au Journal des Entreprises qu’il ne verserait pas davantage mais souhaiterait poursuivre le partenariat.

    En parallèle, l’OL négocie avec d’autres partenaires potentiels pour valoriser le naming.
    « Le naming est un investissement dans le temps sur une enceinte. L’activation est différente et permet de se dissocier de l’actualité », fait remarquer Thierry Sauvage, directeur général du groupe dans un communiqué.
    Début 2020, l’OL a également signé l’arrivée d’un nouveau sponsor maillot principal avec la compagnie aérienne Emirates pour 20 millions d’euros par an pendant cinq ans, à partir de la saison prochaine.

    L'événementiel à l'arrêt

    Quid de l’événementiel, secteur vers lequel OL Groupe s'est tourné depuis un peu plus d’un an pour se diversifier ?
    Les prochaines semaines s’annoncent tout aussi incertaines avec l'impossibilité d’organiser des événements rassemblant plusieurs milliers de personnes dans l’immédiat.
    La première édition du festival Feylin, prévue les 19 et 20 juin et qui devait rassembler 80 000 spectateurs sur deux jours, a été reportée à 2021. De même, les concerts de Paul McCartney et de Rammstein, prévus en juin et en juillet, sont annulés ou reportés à des dates ultérieures. Autant de revenus qui n’entreront pas dans l’immédiat dans les caisses du groupe.".

  2. Dede Passion 69
    Dede passion 69 - mer 13 Mai 20 à 18 h 00

    Très intéressant comme souvent...

    Préférable à des titres ravageurs et aux insultes.

    Merci à toi.

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