OL - Philippe Montanay : "Le premier titre, c’était un truc de fou"

Ancien présentateur d'OL Télé entre 1999 et 2005, Philippe Montanay a vécu au plus près du vestiaire de l'Olympique lyonnais durant presque six ans. De la victoire en Coupe de la Ligue en 2001 au sacre de 2002, d'un obscur déplacement en Norvège dans le froid glacial à la Peace Cup en Corée du Sud, l'ancien journaliste revient pour Olympique-et-lyonnais.com sur ses meilleurs souvenirs avec l'OL.

Olympique-et-lyonnais.com : Pouvez-vous nous raconter votre arrivée à OL Télé ?

Philippe Montanay : En 1999, lorsque OL Télé se lance sur TLM, la chaîne est venue me chercher car j’avais toute la légitimité due à mon passage à Radio Scoop, où je suivais déjà l’Olympique lyonnais. Je suis resté à OL Télé jusqu’en juin 2005. On était des journalistes salariés de TLM, mais détachés pour faire les programmes OL Télé. C’était le début des chaînes dédiées aux clubs. L'émission était gratuite et accessible à tous, ce qui en a fait son succès. On devait être la deuxième émission à se lancer après la chaîne OMTV, qui était payante. On était libres, mais c’était une collaboration très intelligente avec l’Olympique lyonnais qui était partie prenante là-dedans. On proposait des reportages au cœur du club donc ça touchait les gens.

Que retenez-vous de cette aventure à OL Télé ?

Ça commençait à être la belle époque de l’OL. Je n’ai gardé que des bons souvenirs. OL Télé c’était des histoires de rencontres avec des gens formidables. Régis Guillet, rédacteur en chef, et des journalistes tops qui sont toujours sur OLTV d’ailleurs. C’était une super équipe, une super aventure. C’était nouveau et on était dans la dynamique de l’OL. On a vécu que les belles années de l’Olympique lyonnais. C’était une superbe aventure humaine avec les journalistes et professionnelle car on a appris plein de trucs. J’aurais bien aimé savoir ce que sont devenues les archives d’OL Télé. Il y a des pépites de beaucoup de membres du club qui se lâchent. J’ai pu vivre de l’intérieur tout ce qui se faisait au sein de ce groupe, accompagner cette dynamique-là.

"Je n’ai gardé que des bons souvenirs d'OL Télé"

Avez-vous en mémoire des anecdotes de votre passage à OL Télé ?

Je me souviens d’abord des voyages à travers toute la France et l’Europe. Je me rappelle d'un déplacement à Rosenborg (Norvège) en décembre (1-1). J’étais en direct avant et après le match avec le micro en fer qui me collait dans les gants à cause du froid. J’avais les mains tétanisées.

On a suivi l’OL pour une coupe en Corée du Sud, c’était la Peace Cup en 2003. On était une petite équipe, on était avec l’Olympique lyonnais 24 heures sur 24, on faisait des interviews. Le soir de la finale, dans les tribune, il y avait Pelé et j’ai pu l’interroger à l’arrache. J’ai 1 minute 30 d’interview de lui en anglais car il était un peu le parrain de la compétition. J’aimerais bien savoir ce qu’est devenue cette interview. Lors des titres, les joueurs portaient des t-shirts spéciaux. Pour le deuxième sacre en 2003, j’en ai récupéré un dédicacé par toute l’équipe.

"J'ai interrogé Pelé"

Quels souvenirs gardez-vous du premier titre de champion en 2002 ?

Le premier titre, c’était un truc de fou. On avait hyper bien préparé le rendez-vous. On avait fait des interviews de tous les côtés. Des émissions spéciales avant et après à Gerland. On avait une caméra en centre-ville et surtout le lendemain, on avait réalisé un 45 minutes sur le match et sur les à-côtés. On avait vécu ce moment dans une caserne de pompiers, avec des supporteurs de l’OL, en tribune avec Bernard Lacombe, sur le banc avec Sonny Anderson quand il est sorti. Une fois que l’on avait tout monté, nous sommes allés les rejoindre au « Fish ». On avait fait la fête avec eux jusqu’à point d’heure. Il y a de belles fêtes dans mes souvenirs. Ensuite, nous sommes allés à Saint-Tropez faire vivre les trois jours de festivités, sous la pluie d’ailleurs, mais cela n’a pas altéré la fête et la joie.

On parle beaucoup du premier sacre de champion, mais la victoire en Coupe de la Ligue en 2001 est aussi hyper importante. Ce titre a lancé la dynamique positive de l’OL. C’était aussi très intéressant. Le soir de ce match, on était avec les joueurs pendant la soirée, lors de la fête à Paris et pour le retour à Lyon.

On vous parle encore de votre passage à OL Télé?  

Je croise souvent des gens qui m’en parlent oui. Il y a une chose que l’on me dit principalement, c’est : « Je vous connais, je regardais OL Télé quand j’étais petit. » On me le répète souvent ça. C’est vrai que maintenant, ça fait plus de 20 ans que l'émission a été créée. Il y a 15 jours, un chirurgien que j’ai rencontré me dit « Je regardais OL info tous les jours à 20H45, je n’attendais que ça. »  Je pense que c’est lié au fait que TLM, c’était la 7 et cette chaîne était très regardée à l’époque. Il arrive que les gens se mélangent entre OL Télé et TLM car j’y ai quand même passé huit années ensuite. On m’en parle toujours de manière sympathique.

"Dans mes souvenirs, il y avait de belles fêtes"

Et vous, vous arrive-t-il d’y penser ?

Non, je n’y pense plus (rire). Le matin, je pense à ma société (Maniac Média) et à mes clients car je m’éclate dans ce que je fais. Lorsque je recroise des amis avec qui j’ai travaillé, on se souvient des apéritifs pris tous ensemble, des anecdotes que l’on a vécues pendant les titres et les soirs de match. On se remémore les prises de tête avec certains entraîneurs ou joueurs mais pas forcément OL Télé.

Quelles relations aviez-vous avec les joueurs ?

On n’était pas tout le temps avec eux, mais lorsque l’on demandait une faveur, on l’avait assez facilement car ils nous connaissaient. On avait plutôt des relations amicales, mais cela dépend desquels. Govou, Coupet, Delmotte, Laigle, Anderson, tous ces anciens joueurs jusqu’en 2003-2004-2005, on se connaît, on sait ce que l’on a fait. On a partagé de très bons moments et tissé quelques liens un peu plus particuliers, notamment avec Alain Caveglia. Lorsque j’ai continué mes émissions sur TLM, c’était plus facile pour les interroger en direct. Avec certains, lorsque l’on se revoit, on parle de nos vies, de nous, on ne parle plus de l’OL. Par exemple, avec Éric Roy, je parlais de la bourse et avec Patrice Carteron on parlait de la musique.

"Je parlais de la bourse avec Éric Roy"

Y a-t-il un joueur de l’OL que vous avez interrogé et qui vous a marqué ?

J’aimais bien interviewer Éric Carrière. Il était juste, clair et précis. Il était aussi juste en entretien que sur le terrain. Il avait toujours une analyse détaillée. La preuve, on voit maintenant ce qu’il devient comme consultant sur Canal +. Et lorsqu’il ne voulait pas nous parler, il nous disait : « Non, aujourd’hui je ne réponds pas. »

Et un entraîneur ?

Dans cette époque-là, il y en a un qui m’a marqué, c’est Gérard Houllier. Aussi bien en tant que science du football, des médias et la prestance sur un plateau, il était très fort. Je me régalais de faire une interview de lui. Je me souviens avant les émissions, il me demandait à quelle heure elle était diffusée pour qu’il prévienne sa maman. Dans sa façon de parler du jeu de son équipe et dans son argumentation, c’est le coach qui m’a le plus marqué. J’ai appris beaucoup du football en échangeant avec lui.

"J’ai appris beaucoup du football en échangeant avec Gérard Houllier"

Avez-vous noté une évolution dans les rapports entre les médias et les joueurs ?

Avant, on n’avait pas besoin des conférences de presse pour avoir les joueurs. Les interviews se faisaient à la volée sur le parking de Tola-Vologe. Maintenant, il y a une cloison entre les joueurs et la presse. Je dirais tant mieux, et aujourd’hui c’est le communicant que je suis qui parle, car cela permet à l’OL et aux sportifs de maîtriser leur communication. D’un autre côté, c’est dommage pour les journalistes car ça manque de spontanéité.

Certains grands médias ont toujours des affinités avec les joueurs car ils ne sont pas idiots, ils savent qu’ils vont faire passer leur propre message à travers les grands journaux et les grandes chaînes. Pour les journalistes de la presse régionale, il y a une perte de proximité. Aujourd’hui, la conférence de presse quotidienne, il faut y aller sinon on n’a plus rien. A mon époque, si je n’y allais pas, je passais un coup de fil au joueur et je faisais l’interview par téléphone, ce n’est plus possible maintenant.

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