Saël Kumbedi, latéral de l'OL, lors de son interview avec Olympique-et-Lyonnais
Saël Kumbedi, latéral de l’OL, lors de son interview avec Olympique-et-Lyonnais (crédit : David Hernandez)

OL - Saël Kumbedi : "Le Havre m'a tout appris"

À l'OL depuis deux saisons, Saël Kumbedi a été formé au Havre. Pour la première fois depuis son départ, le latéral va retrouver le club havrais et la Normandie ce dimanche 14 janvier (17h05). Le tout couplé à une évolution personnelle.

Olympique-et-Lyonnais : Trois victoires avant la trêve, une en Coupe, tout va bien en ce moment à l'OL avant Le Havre ?

Saël Kumbedi : C'est vrai (sourires). On se prépare bien, le coach nous a fait passer les consignes, on a bien analysé cette équipe du Havre. On attend cette reprise de la Ligue 1 avec impatience pour poursuivre notre remontée au classement.

Le coach est là depuis un mois et demi désormais. Qu’est-ce que son coaching a changé dans le groupe ?

Il nous parle plus individuellement. On sait plus ce qu’on a à faire collectivement et à côté de ça de manière personnelle. Il apporte beaucoup au groupe que ce soit dans l’unité ou la solidité sur le terrain.

Il y a deux semaines, Pierre Sage insistait sur l’individualisation des performances avec l’arrivée de Jamal Alioui et surtout Damien Della Santa. C’est une différence que vous ressentez déjà ?

Oui, c’est quelque chose dont on se rend compte beaucoup à l’entraînement avec les deux adjoints. Par exemple, Damien ne va observer qu’un seul joueur durant la séance et à la fin, il vient faire un bilan de ce que le joueur aurait dû faire, de ce qu’il peut améliorer et c’est forcément quelque chose qui nous aide. À chaque entraînement, il y a un objectif et tu dois atteindre cet objectif-là afin de progresser.

Vous restez un jeune joueur, ça aide forcément de se retrouver cadré et suivi…

C’est important parce que ça me permet de rester concentré, de me fixer des objectifs à l’entraînement pour pouvoir être performant sur le terrain. Donc c’est une méthode que je valide.

Comme le reste du groupe, vous avez essuyé des critiques. Quel est votre regard sur votre phase aller individuellement ?

La première partie de saison était compliquée à l’image de l’équipe. Il y a eu beaucoup de changements, que ce soit sur le terrain ou en dehors du terrain, donc il fallait s’adapter et ça n’a pas été facile. 2024 est une nouvelle année, c’est un nouveau championnat qui commence donc c’est à moi de réussir à répondre présent. Grâce à 2023, j’ai pu voir ce qui pouvait aller et ce qui n’allait pas donc même dans le négatif, j’essaye d’y trouver du positif.

Après Pontarlier, Pierre Sage a salué votre allant offensif en seconde période. Était-ce une volonté de sa part ?

C’est mon jeu, je suis un contre-attaquant donc j’aime bien prendre mon couloir, apporter mes centres et être décisif comme face à Pontarlier. Mais je dois faire plus dans le match et la balle est désormais dans mon camp pour répondre totalement aux attentes du coach. On est sur quatre clean-sheets, on marque des buts, on est sur une bonne dynamique, donc il faut continuer comme ça. Après, attention à garder les pieds sur terre et la tête froide, autrement, on risque de vivre une vraie désillusion.

Au rayon des défauts, il y a cette tendance à prendre des cartons. Est-ce un domaine que vous arrivez à travailler depuis votre arrivée à l'OL ?

Ça passe par l’entraînement. On a identifié ce point selon lequel je prenais beaucoup de cartons et que je faisais beaucoup de fautes. Donc, on en a parlé, on essaye de travailler certaines phases à l’entraînement et c’est plutôt positif. Ça fait combien de temps que je n’ai pas pris un jaune ? (sourires). Le début de la saison non ? J’apprends à défendre un maximum sans faire de fautes, mais ce sont des progrès à tenir sur le long terme.

La saison dernière, vous viviez à l'OL Académie, cette année, vous êtes seul. Qu'est-ce que ça change dans votre préparation ?

Au centre, tu es un peu chouchouté, on ne va pas se mentir (sourires). On contrôle notre temps de sommeil, notre téléphone, on a des heures pour manger. Depuis le début de la saison, j’ai basculé dans la vie d’adulte, tu es obligé de devenir autonome. Manger à n’importe quelle heure, avoir accès à tout, c’est là où il faut faire attention et tu peux vite chuter. J’ai l’avantage d’être bien encadré. Il y a Isaac qui est là pour mes plats, j’ai mes agents, ma famille, ils sont tous là pour m’aider. Après, je suis quelqu’un d’assez autonome, donc j’arrive à me débrouiller tout seul à côté de ça.

Comment on fait à 18 ans pour ne pas perdre la tête ?

En vrai, il faut juste avoir la tête sur les épaules et être sûr de soi. Il ne faut pas commencer à trop penser, à trop tergiverser en se disant que je suis tout seul et donc je peux faire ça ou ça, ça ne va pas aller.

Vous renvoyez une image d'un jeune joueur assez mature. Cela vient de votre éducation familiale ?

Il y a l’éducation de mes parents qui rentre en compte, mais il y a aussi le fait que j’ai été avec les pros très jeune. J’ai pu voir, j’ai appris. Tu n’as pas le temps de faire l’enfant. Il y a des moments pour rigoler et d’autres pour être concentré. Je l’ai vu directement en arrivant ici à l’OL avec les Coco (Corentin Tolisso), Alex (Lacazette), Antho (Lopes). Il y a des moments où ils te taquinent, tu rigoles et quand il faut être sérieux, ils te le montrent directement. Tu développes donc cette maturité. Je l’avais déjà au Havre, mais quand je suis arrivé ici à Lyon, je me suis 'ok, c’est comme ça'.

Ce leadership s'est avant tout fait ressentir dans la passe difficile de l'OL ?

Ils ont toujours été comme ça, même l’année dernière quand ça allait bien mieux. Mais il est vrai que dans cette période compliquée, ils ont été encore un peu plus durs parce que c’était délicat pour nous, mais ils ont toujours eu ce rôle depuis que je suis là.

On vous a vu mettre l'ambiance dans le vestiaire après la victoire à Monaco. Comment vous situez vous dans le groupe ?

Je me situe au milieu même si j'ai 18 ans. Il y a les jeunes, les anciens et je suis entre les deux. Je parle avec tout le monde dans le vestiaire. Je peux parler avec Lacazette comme je peux être avec Mamadou (Sarr). J’aime bien échanger avec les gens, avoir leur point de vue, comment ils pensent. Ce que pense Alex est différent de la façon de penser de Mamad’ donc ça m’aide beaucoup parce que j’apprends des autres. Tous les jours, j’apprends.

Vous avez été propulsé en haut la saison dernière, comment vit-on ensuite les périodes de critiques comme les six derniers mois ?

Il faut faire abstraction de tout ça et rester concentré sur notre personne, le club et ses ambitions. On est des joueurs professionnels, donc on peut être critiqués comme on peut être encensés. Il faut vite "switcher" car on n’a pas le temps de s’attarder sur ce qu’il se passe à côté, en se demandant à ce que les gens disent sur nous. On te met sur le terrain, tu es bon, tu assumes, tu n’es pas bon, tu assumes pareil. Comme je l’ai dit, 2024 est une nouvelle année, c’est à moi de faire en sorte que la tendance soit de nouveau positive pour moi.

Vous avez joué 16 matchs malgré l'arrivée de Clinton Mata. Quelle est votre relation ?

La concurrence est saine, j’ai une bonne relation avec Clinton en dehors et sur le terrain. Je ne regarde pas trop ce qu’il fait, je me concentre sur moi. Le coach me donne des petites astuces. On parle avec Clinton, mais finalement plus d’autres choses que de foot.

Ce dimanche, l'OL affronte Le Havre. Un déplacement forcément spécial pour vous...

C’est quelque chose de fort, car j’ai fait toutes mes classes là-bas. J’ai été formé là-bas, j’y ai connu mes premières minutes en pros. J’ai tout appris donc ce sera quelque chose de fort, mais il faudra mettre les états d’âmes de côté pendant 90 minutes. Je viens pour prendre les trois points (rires).

Vous n'avez pas été gardé par le PSG. Comment un gamin de la région parisienne finit en Normandie ?

J’avais d’autres pistes à côté (le FC Metz notamment) mais c’est vraiment le projet de formation qui m’a convaincu, surtout avec l’historique des joueurs sortis du centre de formation du HAC comme Mandanda, Pogba ou encore Ferland Mendy. Pour ma progression, c’est le club qu’il me fallait. Je ne me suis pas trompé au final. Paul Le Guen m’a lancé, Luka Elsner m’a fait jouer et ce sont deux personnes formidables. Je les porte dans mon cœur.

Vous n'avez pas tant joué que ça en pros au HAC. L'OL, c'est une autre galaxie ?

C’est une marche au-dessus (sourires). C'est un club avec une grande histoire, de grands joueurs qui ont presque tout gagné, donc il faut s’adapter et se mettre au niveau de ce club.

Comme on l'a dit, vous étiez au centre la saison dernière, ça vous a permis de vous concentrer sur votre progression ?

Ça a été la meilleure décision que j’ai prise. À l’Académie, j’ai appris la culture lyonnaise. En grandissant au centre avec les jeunes du coin, j’ai vu comment ils agissaient, même leur langage. Donc je me suis adapté au centre et quand je suis arrivé dans le vestiaire, j’avais déjà un peu les codes. Avec Castello (Lukeba), Malo (Gusto), Bradley (Barcola), ce ne sont que des jeunes qui sortaient du centre, donc je me suis adapté et petit à petit, j’ai pu échanger avec Alexandre et Corentin. 

Le Havre - OL est à suivre en direct sur DAZN

5 commentaires
  1. Juni38
    Juninho 38 - dim 14 Jan 24 à 9 h 36

    ces momes de 18 ans qui parlent comme des adultes ayant 10 ans de ligue 1
    y a plus de jeunesse ma pov dame

  2. Toitoi
    Cœurdelyonnais - dim 14 Jan 24 à 10 h 19

    Merci pour cette longue entrevue !

  3. OLPassePresent
    OLPassePresent - dim 14 Jan 24 à 10 h 50

    Ça fait combien de temps que je n’ai pas pris un jaune ? (sourires).

    Effectivement, une nette amélioration de ce côté-là.
    Cette saison, 2 cartons seulement lors de la J1 et J5 de L1 (le 17/09/2023 pour le second contre le HAC, justement).
    Celui attribué lors de la J3 lui a été retiré par la LFP.

  4. Avatar
    Tondu - dim 14 Jan 24 à 11 h 34

    Il n'a pas pris de jaune contre Pontarlier mais c'est un miracle. Il mérite d'un prendre un dans les 30 premières minutes

  5. Avatar
    Olyonn@is - dim 14 Jan 24 à 12 h 42

    Le Havre ne lui a pas appris à ne pas prendre de cartons.🙃

Les commentaires sont fermés

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