OL – Féminines : Pedros a déjà imposé sa patte

Alors qu’il vit sa première saison sur le banc d’un club de football féminin, Reynald Pedros a réussi à pérenniser la machine OL, tout en lui dictant un nouveau style de jeu. 

Lundi soir, l’Olympique lyonnais a fait un grand pas vers son 12e titre consécutif de champion de France. En dominant Montpellier (2-1), avec maîtrise mais sans la réussite offensive habituelle, les Fenottes ont quasiment tué le suspens en D1, où elles comptent cinq points d’avance sur le PSG. Une saison à peu près comme les autres, pour des Lyonnaises qui évoluent depuis bien longtemps dans une autre galaxie. Dans cette hégémonie, quelque chose a pourtant changé. S’il n’est encore qu’un novice, puisqu’il vit sa première saison sur le banc d’un club de football féminin, Reynald Pedros souffle un vent de fraîcheur sur l’OL. Débarqué l’été dernier avec des principes de jeu auxquels il est fortement attaché, le nouveau technicien rhodanien a réussi à imposer sa patte, dans une équipe qui paraissait déjà avoir tiré la quintessence de ses qualités. Plus de six mois après son arrivée, l’ancien milieu offensif est en train de réussir son pari.

Le jeu « à la nantaise » prôné

C’est pour marquer la rupture avec son prédécesseur Gérard Prêcheur et apporter « une touche offensive et un jeu extrêmement léché », dixit Jean-Michel Aulas, que le président lyonnais est allé débaucher Reynald Pedros des studios de Canal Plus. L’ancien consultant, façonné par le jeu « à la nantaise » de son mentor Jean-Claude Suaudeau, s’attelle chaque jour à remplir sa mission. C’est avec « Coco », que l’entraîneur lyonnais a vécu ses grandes heures en tant que joueur, avec un titre de champion de France en 1995, acquis grâce à un jeu salué par tous les observateurs. Au football féminin et à l’OL, Pedros est parvenu à inculquer les valeurs et préceptes qui l’ont façonné durant toute sa carrière.  « Il a cette envie d’un jeu un peu plus direct, toujours tourné vers l’avant », souligne Romain Balland, journaliste et homme de terrain pour Eurosport, qui détient les droits télévisés de la D1 féminine. Jeu sans contrôle, simplicité du geste, science du mouvement et intelligence sont ainsi prônés.

Ce n’est pas que l’Olympique lyonnais ait attendu son nouveau tacticien pour conquérir quatre Ligue des champions, mais au sein de la maison rhodanienne on vise désormais au-delà de l’excellence. « Avant, c’était quand même intéressant de voir une équipe dominante avec des principes de jeu différents, se rappelle Romain Balland. Patrice Lair (entraîneur de 2010 à 2014, ndlr) était déjà quelqu’un qui avait cette capacité à prôner un jeu direct pour casser les lignes, et Gérard Prêcheur (2014-2017, ndlr) avait cette obsession de la possession, parfois au détriment du jeu. Là, on se retrouve avec Reynald Pedros qui est un mixe des deux. » Cela se traduit un petit peu dans les statistiques. Après 14 journées de championnat, les Fenottes ont autant marqué (65 buts) que la saison dernière au même stade de la compétition. Seulement, elles ont encaissé trois réalisations de moins (6 buts en 2016-2017 contre 3 en 2017-2018). Mais c'est en Ligue des champions (30 buts inscrits en 4 matches) et en Coupe de France (30 buts inscrits en 2 matches), que les protégées de Jean-Michel Aulas ont fait exploser les compteurs.

Un effectif façonné à l'image de Pedros

Alex Morgan repartie aux Etats-Unis avant qu’il ne prenne ses fonctions, Reynald Pedros n’a pas eu la chance de travailler avec la star américaine. L'attaquante de l’autre côté de l’Atlantique, l’entraîneur lyonnais dispose quand même de ce qu’il se fait de mieux sur la planète football féminin. Sarah Bouhaddi vient d’être élue meilleure gardienne du monde pour la deuxième année consécutive, Wendie Renard est sans doute la défenseure la plus complète qui existe, quand Ada Hegerberg et Eugénie Le Sommer empilent les buts saisons après saisons. Au milieu de celles-ci et des Kumagai, Majri ou Buchanan, Pedros a ajouté des joueuses essentielles à ses principes de jeu. « Les recrues ont permis de rendre cela encore plus évident, avec en priorité Lucy Bronze, qui est vraiment une joueuse qui a une capacité de percussion et de dédoublement, qui aime aussi prendre l’initiative du jeu », remarque Romain Balland. Dans le 4-4-2 fétiche du technicien, la championne d’Europe Shanice van de Sanden apporte aussi sa pierre à l’édifice, comme la jeune arrière gauche Selma Bacha (17 ans). La plaque tournante Dzsenifer Marozsán, encore plus forte pour sa deuxième saison dans la capitale des Gaules, rend cet OL un peu plus stratosphérique. « Je les trouve plus impressionnantes que les années précédentes dans la richesse de l’effectif et dans la force de percussion, lance le journaliste. Vous rajoutez à cela les recrues hivernales Amandine Henry et Morgan Brian » Et vous obtenez un cocktail capable de vous mener à une cinquième Ligue des champions, ce qui ferait de l’OL le club le plus titré dans l'histoire de la compétition. Les outils en main et la greffe prise, la patte Pedros n’aura, quoi qu'il arrive, de valeur qu’avec un nouveau triplé.

16 commentaires
  1. Avatar
    jeepy - jeu 8 Fév 18 à 8 h 02

    Deja en tant que joueur Reynald était magnifique, élégant... Il apporte Sa science á nos filles... C'est un réel plaisir que de les voir jouer. Merci

  2. JFOL
    Juni entraineur OL - jeu 8 Fév 18 à 9 h 17

    Ne serait-ce pas un entraineur très crédible chez les garçons pour remplacer Genesio ?
    Pour rappel, Genesio, ça reste zéro au niveau du fond de jeu de l'équipe, aucun progrès face aux équipes qui jouent en blocs ...
    Certes les résultats sont meilleurs cette année grâce au bon recrutement ...

    1. Avatar
      fandelol - ven 9 Fév 18 à 10 h 10

      Oui alors pour le coup c'est toi qui planes à 20000 Beeeeen. Tu peux me sortir les carrières de joueurs de Mourinho, Emery, Wenger, Klopp, Allegri? Bien pire que celle de Genesio donc ce critère il vaut rien du tout.

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    OL-38 - jeu 8 Fév 18 à 10 h 37

    Bonjour à tous,
    Renald Pedros fait du très bon travail pour sa première saison avec les Filles. Il doit continuer comme ça. Si seulement B. Genesio pourrait s'en inspirer

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    jeepy - jeu 8 Fév 18 à 12 h 05

    La comparaison des Championnats respectifs est difficile... Mais cette philosophie du jeu offensif prôné par Renald fait que c'est un régal de voir ce jeu... Á la limite, meme ávec la défaite, cela resterait positif car on ne s'ennuie pas comme ávec le jeu insipide que pratique souvent nos garçons....

  5. janot06
    janot06 - jeu 8 Fév 18 à 12 h 40

    On s'est plaint du fait de confier les clés de l'OL à un entraîneur inexpérimenté -Genesio- et on vient dire ou sous-entendre que Pedros serait très bien pour l'équipe masculine ?
    Du grand n'importe quoi.
    Comparons ce qui est comparable : les filles sont sur le toit du monde sans opposition et n'importe quel coach -comme du temps du grand OL masculin- pourrait les entraîner.

    1. Altheos
      Altheos - jeu 8 Fév 18 à 13 h 22

      Je suis totalement en phase avec le début de ton commentaire. Ce qu'il faut à l'OL pour passer un cap, c'est un entraîneur avec de l'expérience, du charisme et une solide connaissance tactique. Pedros fait un boulot magnifique avec les fenottes, de là à remplacer Génésio...
      En revanche, si tu crois que c'est facile de coacher l'OL féminine, demande donc à Houllier si c'était facile ou à Emery actuellement.
      Les problèmes ne sont surement pas les mêmes, mais niveau psychologie, gestion d'égo et management, c'est autrement plus complexe que de gérer le quotidien de Guingamp.

      1. janot06
        janot06 - jeu 8 Fév 18 à 14 h 11

        Je ne doute pas qu'en coulisse pour les hommes du grand OL et surtout du PSG d'aujourd'hui tout ne soit pas aussi facile et que les luttes d'ego peuvent être déstabilisantes mais en ce qu concerne l'OL de Juni, c'est ce qui se disait à l'époque jusqu'à l'arrivée de Perrin du moins ; mais là, le grand OL arrivait en fin de cycle.
        Pour les filles, même un Précheur a accumulé les titres et pourtant les voir jouer était une véritable souffrance.

    2. JFOL
      Juni entraineur OL - jeu 8 Fév 18 à 14 h 05

      Prêcheur l'an dernier avec les mêmes filles, a regarder les matchs, c'était pauvre niveau jeu !
      Tant qu'aulas sera en place, il n'y aura jamais de grand entraîneur sur le banc comme ranieri a nantes... Je ne pensais pas que certains ne l'avait pas compris.
      Quitte à remplacer genesio par cris ou juninho, un Pedros serait a mon avis peut être intéressant au vue de ce qu'il fait chez les filles, il ne sort pas de nulle part quand même !!

      1. janot06
        janot06 - jeu 8 Fév 18 à 14 h 13

        Sortir de Nantes en tant que joueur est une chose ; appliquer le concept nantais chez les hommes en est une autre surtout à un haut niveau.

      2. janot06
        janot06 - jeu 8 Fév 18 à 18 h 35

        Je ne dis pas qu'il est moins légitime ; je pense simplement que remplacer Genesio par Pedros ce n'est pas avancer dans la bonne voie.
        On veut un entraîneur confirmé oui ou non, ou on repart pour des essais ?

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        fandelol - ven 9 Fév 18 à 10 h 14

        Genesio aussi devait être un intérim. Au final ça sera 3 ans et demi ^^

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    Pat Bour - jeu 8 Fév 18 à 15 h 38

    Les autres avant lui avaient fait le job et il est plus facile de rouler en ferrari que de mettre en marche une 2CV à la manivelle

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      fandelol - ven 9 Fév 18 à 10 h 14

      Tu dois beaucoup suivre les filles toi dis donc...

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    ol-91 - jeu 8 Fév 18 à 17 h 07

    Le match contre Montpellier des filles était réjouissant sans être tout à fait satisfaisant. Les joueuses n'ont pas encore pris leurs marques. Les offensives lyonnaises ont une toute autre allure que sous Prêcheur ! Bien construites au lieu d'être servies par de longs ballons balancés au petit bonheur. Seules les maladresses des joueuses ont gâché d'innombrables occasions (Ada ne jouait pas). Un but encaissé sur CPA, sur une tête croisée. Une joueuse adverse plus grande que les autres (Wendie ne jouait pas)

  8. OLVictory
    OLVictory - jeu 8 Fév 18 à 22 h 37

    Sa patte de... dinde, bien entendu

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