OL - Fernando Marçal : "Je réalise déjà un rêve"

Entretien – Fernando Marçal évoque son enfance, sa passion pour la pêche, sa fierté de porter le maillot lyonnais et son envie d’entraîner à la fin de sa carrière.

Pouvez-vous nous raconter votre parcours ? Avez-vous toujours été passionné par le football ?

Fernando Marçal : J’ai toujours aimé le foot, je suis un vrai passionné de ce sport. Mon père était une sorte de directeur sportif d’un club du quartier et l’un de ses amis a remarqué que j’avais un bon niveau. Il lui a dit qu’il fallait aller faire des essais. Lors de mon premier test, à 11 ans, c’était la première fois que j’enfilais des crampons, c’était compliqué pour moi, je ne me sentais pas à l’aise et puis surtout j’ai eu de nombreuses ampoules aux pieds (il éclate de rire). Pour moi, j’étais passé à côté, j’avais mal joué, mais les recruteurs m’ont dit qu’ils étaient très satisfaits… sauf qu’ils ne m’ont jamais rappelé. Un an plus tard, j’ai repassé un test, qui cette fois s’est avéré concluant.

À quoi ressemblait votre enfance au Brésil ? Dans quel environnement social viviez-vous ?

Je vivais dans un milieu assez pauvre, mais grâce à ma mère, qui était une travailleuse acharnée, on avait au moins un repas par jour. Elle faisait tout pour qu’on puisse avoir de quoi se nourrir. Mes parents ont divorcé quand j’avais quelques mois ; ils n’habitaient pas loin l’un de l’autre, mais ils ne se parlaient plus du tout. À 7 ans, mon père m’a proposé ainsi qu’à mon frère d’aller vivre avec lui. Je suis le seul à avoir accepté, car j’ai senti qu’à ses côtés cela pouvait me permettre d’aller plus loin dans le football. Il faut savoir que mon père vivait dans un meilleur environnement. Avec lui, on avait trois repas par jour ! Nous sommes deux enfants à avoir le même père et la même mère, mais comme ils ont tous les deux refait leur vie, désormais j’ai dix frères et sœurs (sourire).

Lors de votre passage à Guingamp, vous avez laissé une belle image. Là-bas, les gens vous ont adopté… Cela a-t-il été compliqué de quitter la Bretagne pour Lyon ?

On le sait bien, le changement, ce n’est jamais facile. Surtout lorsqu’on a des enfants, de la famille, cela peut être perturbant. Mais, effectivement, j’ai passé de bons moments à Guingamp, j’ai adoré jouer là-bas. Ils m’ont vraiment très bien accueilli. D’ailleurs, les fans continuent de m’envoyer des messages. Mais, honnêtement, lorsque la proposition de Lyon s’est présentée, je n’ai pas hésité une seconde. L’OL est un grand club.

L’OL a-t-il encore la cote au Brésil ?

Quand vous parlez de Lyon au Brésil, tout le monde connaît. Même si le Paris-Saint-Germain, surtout avec l’arrivée de Neymar, a clairement une notoriété supérieure. Ceci dit, si vous parlez de la France et de l’OL à un joueur brésilien, il y a un pouvoir attractif ; il fera tout pour venir jouer ici. Cela reste un club important. On a tous encore en mémoire le passage à l’OL de joueurs tels que Juninho, Fred, Cris, Caçapa…

Cette saison, le club a décidé de doubler les postes pour les latéraux. Comment vivez-vous cette concurrence ? Cela vous oblige-t-il à être encore meilleur pour prétendre à une place de titulaire ?

Franchement, cette concurrence, c’est plutôt une bonne chose. Elle est nécessaire dans un club comme l’OL et pas seulement pour les latéraux mais pour tous les postes. Et puis cela permet de toujours se surpasser, de tirer le maximum de son potentiel. C’est sain, car cela porte ses fruits au niveau des résultats de l’équipe.

"Dès que je peux, je vais pêcher"

Selon vous, quels sont vos points forts et vos points faibles ?

On va commencer par mes points faibles : je manque d’agilité et je ne suis pas un grand dribbleur. Concernant mes points forts, on va dire la technique – c’est la caractéristique des joueurs brésiliens. Et j’ai également l’habitude de jouer en Europe, je connais le championnat français. C’est un atout supplémentaire.

Pensez-vous que l’OL peut, cette saison, titiller Monaco et terminer à la deuxième place du classement ?

Je m’attendais un peu à cette question. Bien évidemment, c’est dans nos objectifs et nos possibilités. On peut atteindre cette deuxième place. Notre souhait, notre ambition, doit être de se rapprocher du PSG.

Visiblement, vous êtes un amateur de pêche. Que ressentez-vous lorsque vous pêchez ?

Cette passion me vient de mon père, c’est lui qui m’a donné le goût pour la pêche. C’était un moyen pour moi de passer du temps avec lui. Depuis que je joue en Europe, j’ai été proche de la mer, que ce soit au Portugal ou à Guingamp. D’ailleurs, mon ancien coéquipier Étienne Didot a un bateau et ensemble on a fait de nombreuses parties de pêche. Dès que je peux, je vais pêcher. J’ai déjà testé à Lyon, dans le Rhône et la Saône, mais je n’ai pas eu de succès ! Même si l’entraîneur aime également la pêche, je préfère ne pas tout mélanger et faire ça avec d’autres joueurs qu’avec lui (sourire).

Sinon, que faites-vous en dehors des entraînements et des matchs ?

Vous savez, j’ai trois enfants à la maison, donc cela m’occupe déjà bien… Je viens de vous dire trois enfants mais c’est quatre – enfin, selon la parution de votre article – puisque ma femme va accoucher d’une petite fille durant ce mois de décembre. Lors de mes temps libres, comme je suis croyant, j’en profite pour aller à l’église. Et je me rends régulièrement chez Rafael [son coéquipier brésilien, NdlR] qui m’invite souvent.

Vous intéressez-vous à l’actualité, à ce qui se passe dans le monde ?

Oui, car je suis très curieux. Je suis attentivement l’actualité française, brésilienne, mais également portugaise. J’aime bien pouvoir parler de tout, pas seulement de football. Par exemple, échanger sur la politique, c’est quelque chose qui m’intéresse. Je cherche à comprendre.

Vous l’avez dit, vous êtes croyant et pratiquant. À ce sujet, comment cela se passe au sein du vestiaire ?

Pour moi, la religion est quelque chose de personnel et on ne doit pas l’exposer. Quelle que soit ta croyance, il faut se respecter entre nous. Et c’est le cas à l’OL. À mon avis, il ne faut pas imposer sa religion car, quand on cherche à l’imposer, c’est là que ça ne va pas et que les choses se compliquent.

"J’aimerais devenir entraîneur"

Aimez-vous la gastronomie
lyonnaise ?

J’adore la gastronomie lyonnaise ! J’ai aimé manger à la brasserie de Bocuse L’Est. Dernièrement, j’ai goûté le canard et j’ai beaucoup aimé. Ce n’est pas un grand secret, la cuisine française, c’est l’une des meilleures au monde. La nourriture brésilienne ne me manque pas.

Quels sont vos traits de caractère ? Depuis votre arrivée, on vous trouve assez calme, sur la réserve… Cachez-vous votre jeu ?

Vous avez raison, je peux paraître un peu réservé. En fait, cela dépend du moment. Mais je suis heureux dans ma vie de tous les jours. J’aime rire, je suis détendu. Par contre, oui, sur un terrain, je suis très concentré, car je veux donner le maximum.

Lors de votre passage à Guingamp (2016-2017), après chaque victoire, vous demandiez à vos enfants de mettre le doigt sur une carte afin de choisir au hasard une ville de la région pour aller la visiter. Continuez-vous ce rituel à Lyon ?

(Sourire.) Ici, à Lyon, c’est un peu plus difficile. À Guingamp, j’avais un peu plus de temps libre parce que les matchs n’avaient lieu que les week-ends. Mais, oui, j’espère pouvoir faire la même chose à Lyon dans les semaines à venir.

Avez-vous un plan de carrière ? Un club en Europe qui vous fait rêver ?

Vous savez, je réalise déjà un rêve puisque l’OL a toujours été un club que j’admirais. J’ai de la chance de porter ce maillot. Mais sinon, je n’ai pas un club à vous citer, je peux juste vous dire que j’aimerais un jour jouer en Angleterre, évoluer en Premier League.

Quelle trace souhaitez-vous laisser à l’OL ?

Je veux laisser l’image d’un joueur qui travaille énormément, qui donne tout à chaque fois. Je vous ai parlé des messages que je reçois de supporters de Guingamp, j’aimerais recevoir les mêmes de Lyonnais. Être respecté, c’est quelque chose d’important. Humainement, j’espère qu’on dira que je suis quelqu’un de joyeux et sympathique.

Songez-vous à l’après-carrière ? Aimeriez-vous rester dans le football, ou faire autre chose ?

J’aimerais devenir entraîneur. Enfin, je dis ça, mais quand je regarde les entraîneurs, avec la pression, ils vieillissent tous plus vite (rires). C’est un métier très exigeant. Mais si cela ne peut pas se faire dans le foot, je pense être capable de rebondir. J’espère pouvoir réussir et prouver qu’un footballeur est capable de faire autre chose. D’ailleurs, pour l’anecdote, je suis déjà associé dans une entreprise d’applications pour téléphone.

8 commentaires
  1. Avatar
    OL-38 - dim 24 Déc 17 à 10 h 44

    Bonjour à tous,
    Marçal joue bien mais son problème c'est qu'il est fragile un peu.

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      fandelol - dim 24 Déc 17 à 14 h 01

      Fragile de quoi? Sa dernière vrai blessure remonte au printemps 2016. Les matchs qu'il a manqué avec nous, sauf erreur de ma part, c'était suite à des coups donc pour pouvoir récupérer et être à 100%. Rien d'inquiétant pour moi.

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        Polygone - dim 24 Déc 17 à 17 h 56

        Je pense qu il fait référence au debut de saison, où marcal est sorti plusieurs fois en cours de match. C etait du à des gros chocs avec un adversaire, a chaque fois.

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    Trust69 - lun 25 Déc 17 à 19 h 43

    Il est bon mais parfois, limite avec l’arbitrage... pour l instant ça ne nous a pas porter préjudice...
    Belle recrue, il s est déjà bien adapter... ah si Memphis pouvois lâcher les chevaux ça ferais mal côté gauche...

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      fandelol - lun 25 Déc 17 à 21 h 15

      Pour ma part je trouve Marcelo bien plus limite avec l'arbitre. Il lui gueule souvent dessus pour protester, c'est souvent que j'ai peur qu'il se prenne un carton pour ça. Comme le rouge débile face à Angers. Bon, on est bien d'accord que pour le coup c'était totalement involontaire mais si au lieu de râler, sachant que ça sert à rien du tout, il s'était replacé tranquillement...

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    Lyonnais69500 - mar 26 Déc 17 à 6 h 55

    Triste sans article triste sans football les semaines paressent plus longue

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      fandelol - mar 26 Déc 17 à 8 h 58

      C'est toujours comme ça à cette période malheureusement.
      Il va falloir attendre au moins l'ouverture du mercato voir même le match face à Nancy.

    2. Jacks
      Jacks - mar 26 Déc 17 à 9 h 29

      Au contraire je trouve très profitables ces périodes où le foot suspend son vol.

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