OL : la preuve par 9

On pensait que l'OL avait trouvé son attaquant, mais cela a été remis en cause. Pour là aussi une trouvaille. Avec Mariano Diaz et Memphis, Lyon dispose de deux attaquants de pointe efficaces, mais très différents. Ou pas.

L'un compte 18 buts en Ligue 1 Conforama, l'autre 16. Sauf que l'autre n'a pas été recruté pour cela, et occupe même le poste d'attaquant de pointe depuis la mi-mars. Petit à petit, Memphis a pris la place de Mariano Diaz (même si ce dernier a été un peu blessé par moments). En cette fin de saison, on est en droit de se demander lequel convient le mieux au jeu de l'OL ?

Mariano Diaz, à l'ancienne

Un doublé pour commencer la saison contre Strasbourg et se faire connaître. Le Dominicain a démarré la saison en trombe, poursuivant par la suite son rythme de façon régulière en marquant en moyenne lors d'un match sur deux. Lors de ses premières sorties, l'ancien du Real Madrid agace quelque peu les suiveurs et supporters de l'OL. En effet, on remarque très vite ses fortes tendances individualistes, lorsqu'il part ballon au pied, tête baissée, pour frapper de n'importe où dès qu'il en a la possibilité. Le tout sans un regard pour ses coéquipiers. Mais il marque, et surtout gagne petit à petit la sympathie des supporters. Et pour cause, son style parle pour lui et on ne peut rien lui reprocher.

Dans une première partie de saison où l'Olympique lyonnais a dû mal à faire le jeu, d'autant plus à domicile, et préfère jouer plus bas, en évoluant en contre comme cela se fait à l'extérieur, Mariano est l'attaquant idéal. Pressing incessant et intense sur les défenseurs centraux ainsi que le gardien adverse, l'attaquant axial fait un gros travail pour ses coéquipiers notamment sur le plan du replacement défensif, ces derniers lui rendant bien en passes décisives. On lui reproche d'être moins bon lorsqu'il faut participer au jeu, décrocher et toucher le ballon, faire le lien dans les phases offensives avec des déviations ou des décalages. Mais au fil des rencontres, on le voit progresser dans ce domaine, ce qui bénéficie au joueur des Pays-Bas de même qu'à Bertrand Traoré, les deux ailiers pouvant s'appuyer sur lui quand ils repiquent dans l'axe. A ce moment là, Memphis évolue sur le côté gauche et nous frustre, ses performances n'étant pas toujours bonnes. Ce n'était peut-être pas son meilleur poste ...

Memphis, la continuité de Lacazette ?

De plus en plus, Bruno Genesio n'hésite pas à laisser le Néerlandais sur le banc lors de quelques parties, pour se cantonner à un rôle de supersub. On se souvient de son but victorieux sur la pelouse de l'OM mi-mars, mais c'est lors d'un match amical avec sa sélection que sa saison bascule du bon côté. Le 26 mars dernier, quelques jours après avoir joué les sauveurs à Marseille, Memphis est titularisé à la pointe de l'attaque des Oranje lors d'un amical face au Portugal. Résultat, une victoire 3-0, avec une ouverture du score à la clé. Le technicien rhodanien a vu, et devant les circonstances (Mariano est suspendu), décide de tenter l'expérience au retour d'une trêve internationale contre Toulouse. Résultat positif là encore avec un succès 2-0 et un doublé pour le numéro 11 (dans un contexte négatif à l'OL à ce moment, faut-il le rappeler). A partir de là, il ne quittera plus cette place (sauf contre Amiens le 14 avril dernier où il est aligné aux côtés du Dominicain). La différence est alors nette en terme de style de jeu. Les Gones sortent doucement d'une très mauvaise passe, retrouvent leur dynamique et surtout sont beaucoup plus à l'aise pour faire le jeu, notamment face à des équipes ayant un bloc bas très regroupé.

La présence de l'ancien de Manchester United n'est sans doute pas étrangère à ce changement. Touchant en moyenne au moins deux fois plus de ballons par match que le titulaire habituel (25 pour Mariano contre environ 55 pour Memphis), la nouvelle pointe s'épanouit à son poste. Jamais fixe, toujours en mouvement, son amour du ballon (il faut qu'il touche la gonfle pour se sentir impliqué) le fait décrocher régulièrement pour participer au jeu, en y instaurant une certaine continuité dans les transmissions vers l'avant. A ce poste, bien qu'il touche beaucoup le cuir, l'ex du PSV Eindhoven le garde un peu moins, ce qui accélère le jeu lyonnais. Son mouvement créé des espaces, fructifiés par les joueurs autour de lui qui s'engouffrent et se projettent facilement. Ce qui ne l'empêche pas de se trouver souvent dans la surface à la réception de centres, et de nous mettre de vrais buts d'avant-centre. On vous rassure, les deux ont fait des passes décisives pour l'autre cette saison. Petit signe par ailleurs, l'été dernier, Memphis a laissé le numéro 9 à Mariano, lui qui venait d'arriver à Lyon...