OL - Mercato : l’imbroglio Anthony Lopes

Toujours dans l’impasse, les négociations autour de la prolongation de contrat d’Anthony Lopes sèment le trouble sur son avenir. Les récentes déclarations de Juninho et le recrutement d’un nouveau numéro 2 alimentent l’hypothèse d’un départ.

Tout au long de la saison, Anthony Lopes s’est évertué à ne pas se disperser dans des affaires extra-sportives pour se concentrer uniquement sur le rectangle vert. Après avoir créé la polémique à plusieurs reprises pour son comportement en dehors du terrain, le gardien lyonnais ne fait désormais plus que parler de lui pour ses bonnes performances. A une exception près : sa prolongation de contrat. Un dossier qui irrite au plus haut point en interne, et qui pourrait finir par crisper les plus fervents supporteurs de l’Olympique lyonnais.

Débutées en janvier, les négociations concernant la prolongation de contrat de l’international portugais (28 ans, 7 sélections) sont au point au mort. Les positions des différentes parties sont figées et l’avenir du portier rhodanien apparaît de plus en plus incertain. En toile de fond, une histoire de gros sous et une requête à laquelle l’Olympique lyonnais ne souhaiterait pas accéder. Alors qu’il perçoit actuellement 220 000 € brut mensuels, Anthony Lopes souhaiterait presque doubler son salaire. Par l’intermédiaire de ses conseillers, qui gèrent les négociations depuis le début, le gardien de but aurait demandé une revalorisation salariale estimée à 400 000 € brut par mois. Ce qui ferait de lui le plus gros salaire du vestiaire lyonnais, devant Memphis Depay et ses 360 000 €. L’OL ne serait pas disposé à casser sa grille salariale pour un joueur du cru, qui plus est un gardien. Le dernier rempart souhaite de son côté s’aligner sur le salaire des meilleurs gardiens de Ligue 1. A l’OM, Steve Mandada touche par exemple 350 000 € par mois, loin derrière les 700 000 € d’Alphonse Areola, qui évolue dans une autre dimension au PSG.

Juninho met la pression

Attaché à la bonne santé économique de son club, Jean-Michel Aulas brandit sa politique salariale comme son principal argument dans les négociations pour la prolongation de son portier. Le président lyonnais estime d’ailleurs que les conseillers d’Anthony Lopes « vivent dans un autre monde », comme il l’avait déclaré en février dernier. Des déclarations qui ont alimenté les tensions entre les différentes parties. Celles de Juninho ont également pu irriter. Lors de sa conférence de presse de présentation, le nouveau directeur sportif de l’OL a dressé le portrait robot du gardien de but moderne. Celui-ci n’a pas grand-chose à voir avec Lopes. «Le changement par rapport à l’époque où je jouais, c’est qu’on s’est mis à jouer avec le gardien. Le terrain est devenu trop petit et les matches vont de plus en plus vite, le jeu au pied du gardien permet donc d’écarter un peu plus le terrain, indiquait le Brésilien. Maintenant, si un gardien ne joue pas avec le pied, il ne sera pas considéré comme un bon gardien.»

Un moyen de mettre la pression sur l’international portugais, dont le jeu au pied est plus que perfectible. Même s’il tient Anthony Lopes en haute estime, Juninho veut lui montrer qu’il est prêt à bouger les lignes. En témoigne le recrutement d’un nouveau numéro 2, qui devrait être Ciprian Tatarusanu, à la place de Mathieu Gorgelin, qui s’épanouissait dans son rôle de doublure depuis cinq saisons. D’une manière moins subtile, Jean-Michel Aulas avait également mis la pression sur son gardien titulaire en 2015, en évoquant un intérêt pour Steve Mandanda. A l’époque, les négociations pour la prolongation de Lopes étaient déjà tendues et les discordances étaient les mêmes. Le joueur formé à l’OL avait fini par prolonger, onze mois avant la fin de son contrat. A l’heure actuelle, les différentes parties espèrent la même issue. La possibilité de voir partir le portier lyonnais libre dans un an, n’est également pas à exclure. En attendant, un nouveau rendez-vous entre ses conseillers et les dirigeants de l’OL est prévu la semaine prochaine.