OL - OM (2-1) : une réorganisation salvatrice

Incapable de mettre en danger l'OM en première période, l'OL est revenu avec les mêmes hommes après la pause. Dans son vestiaire, Peter Bosz avait réorganisé son équipe, un ajustement qui a tout changé dans la soirée lyonnaise (2-1).

La saison de l'OL a peut-être basculé dans le vestiaire vers 21h50 mardi. Inoffensif pendant 45 minutes face à l'OM, l'Olympique lyonnais était logiquement mené au score, maîtrisé comme une équipe de Gambardella face à des professionnels par les Marseillais. Au retour sur la pelouse, on s'attendait éventuellement à des changements de la part de Peter Bosz, il n'en fut rien sur le plan des hommes.

En revanche, le Néerlandais a modifié son schéma tactique, passant du 3-4-3 au 4-2-3-1 avec Malo Gusto et Emerson dans le rôle d'ailier. Un ajustement qui a presque eu un effet immédiat. Les Phocéens ont commencé à évoluer moins dans le confort, notamment pour relancer de derrière. Avec Rayan Cherki et Xherdan Shaqiri pour gêner le début des actions adverses, plus l'activité de Gusto pour mettre en difficulté Luan Peres, les Rhodaniens ont récupéré plus haut et plus vite le ballon, notamment grâce à un Maxence Caqueret de gala.


L'OL a finalement gagné la bataille du milieu


Au final, les coéquipiers de Léo Dubois ont été récompensés dans une rencontre aux deux visages. "La première mi-temps était complètement différente, le pressing avec un gardien adverse qui montait très haut entre ses deux défenseurs centraux, c'était difficile à gérer pour nous. On a changé ça, en montant Malo comme ailier droit, et à mon avis, on a même davantage joué en 4-3-3, souligne Bosz. On a déjà essayé de les fragiliser avec les courses dans le dos de leur défense, c'était la clé du matchMais c'était difficile d'avoir le ballon avec la position de leur portier. On n'a pas vraiment mis le pressing sur eux, tout a changé lorsqu'on a mis plus de monde au milieu et deux joueurs qui venaient presser sur les axiaux marseillais."

A la peine avant la pause, Shaqiri s'est réveillé dans la dernière demi-heure avec des frappes et surtout un but de la tête, récompensant sa présence dans la surface, puis une ouverture pour Moussa Dembélé sur la réalisation décisive. "Nous sommes très heureux. C'était difficile au début mais nous y avons toujours cru et avons mieux joué, différemment aussi, en seconde période, retient le Suisse. Nous avons marqué deux jolis buts. C'est une fin sympa. L'équipe s'est bien battue. Tout le monde voulait gagner."


Bosz a remporté la guerre tactique


Contrarié par son homologue, Jorge Sampaoli n'a pas trouvé les armes pour reprendre les commandes de la rencontre. Dimitri Payet a totalement disparu et avec lui, le fil du jeu marseillais. Il ne faut toutefois pas oublier l'occasion de Cengiz Ünder qui aurait pu enfoncer le clou (68e). "Lyon a fait ce changement en passant à quatre derrière et en mettant plus de monde au milieu de terrain. Ils ont pris le contrôle du match avec le ballon et nous, nous ne l'avions plusMalgré tout, on a eu l'occasion de mettre le 2 à 0, et si on avait réussi avec notamment des situations où Luis Henrique aurait pu mieux négocier, les analyses seraient totalement différentes, estime le coach argentin. Mais j'insiste : c'est la défaillance de notre équipe qui explique cette défaite."

Homme fort de ce succès, Malo Gusto a lui noté la réaction du groupe lyonnais. Une victoire qui souligne également le comportement collectif et mental d'une formation privée de ses meilleurs éléments. "C'était une bonne partie pour nous, on a été un peu mis en difficulté au début sur le premier but, mais on a su bien se rattraper et c'est ce qui a fait notre force aujourd'hui (mardi), apprécie le latéral gauche. On savait qu'on avait tout pour revenir. On a essayé de se motiver comme on a pu et rien lâcherC'est pour ça qu'on a gagné. C'est vraiment encourageant pour la suite."


Dembélé le facteur X


Mais ce changement de dispositif a été sublimé par l'entrée à la 64e de Moussa Dembélé. L'attaquant a pesé de tout son poids sur l'arrière-garde marseillaise. Sa réalisation intervient après plusieurs alertes, et notamment une retournée acrobatique, symbole de sa confiance retrouvée sur les dernières semaines. Héros de cette affiche, le buteur a pourtant failli manquer ce grand rendez-vous. "La préparation a été un peu bizarre bien sûr (il a passé un test PCR négatif avant la partie). Il ne s'est pas entraîné avec nous hier (lundi), c'est pour ça que je n'ai pas voulu toucher à mon équipe de départEn changeant de système on a été meilleurs et bien sûr, avec la rentrée d'un vrai avant-centre, c'était mieux aussi", observe Peter Bosz.

Sans plusieurs éléments importants de l'effectif, ce succès est d'une importance capitale. Malgré tout, il semble assez difficile de tirer des conclusions, hormis sur les capacités à rebondir de l'OL. En effet, le 11 changera certainement dans les grandes largeurs dès samedi à Monaco, et probablement encore plus sur les affiches à venir par la suite. Parfois questionné sur sa micro-tactique, Bosz a néanmoins montré qu'il pouvait influencer positivement sur les matches de son équipe en cours de jeu, une bonne chose dans l'optique de la remontée lyonnaise.

1 commentaire
  1. Avatar
    Aliocha57 - mer 2 Fév 22 à 13 h 19

    Deux points cruciaux pour l'avenir :
    1) Le coach a pu expérimenter par lui-même l'effet de ce changement tactique, ce qui devrait l'inciter à ne pas répéter systématiquement le schéma défensif entrevu ces dernières semaines, trop limitant en attaque. Le recrutement de Romain Faivre va d'ailleurs dans ce sens, couplé au retour prochain de KTE.
    2) L'OL redevient décisif dans le dernier quart d'heure, ce qui pourrait stopper cette défaillance mentale collective dans le money time ayant tant plombé les résultats jusqu'en décembre.
    Il y a de quoi être optimiste par rapport à la remontée au classement, désormais bien amorcée. Il va falloir entretenir la flamme durablement pour ne pas que l'équipe retombe dans ses travers.

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