AZ Alkmaar – OL : Lyon n’a plus le choix

L’Olympique lyonnais joue une partie de sa saison ce jeudi soir sur le terrain de l’AZ Alkmaar, en seizième de finale aller de la Ligue Europa (19h). Autre chose qu’une victoire serait un mauvais résultat.

A mi-février, c’est déjà un tournant dans la saison de l'Olympique lyonnais. Largué en Championnat, éliminé des deux coupes nationales, l’OL n’a plu que la Ligue Europa pour sauver les apparences. Après la défaite à Guingamp samedi dernier (1-2), Jean-Michel Aulas l’a clamé haut et fort, il vise la victoire finale. « Le podium de Ligue 1, c’est encore une possibilité, mais ça devient extrêmement tendu. La Ligue Europa est une compétition qui peut nous permettre d’écrire une histoire. L’OL n’a jamais gagné cette compétition et peu de clubs français l’ont gagné. On va inscrire en lettres d’or cet objectif, on sait que le vainqueur se qualifiera pour la Ligue des champions », a-t-il déclaré. Pour ça il faudra passer l’obstacle AZ Alkmaar. En décembre, sur le papier ce tirage avait tout d'idéal. Dans le contexte actuel, la prudence est de mise.

Une victoire et rien d'autre

Pratiquement trois ans après, l’Olympique lyonnais va retrouver une compétition qu’il avait quitté par la grande porte au Juventus Stadium, un soir d’avril 2014 en quart de finale. Lopes, Tolisso, Gonalons, Ferri, Lacazette et Fekir étaient déjà là. Ils savent donc à quoi s’attendre en Ligue Europa. « Il faudra vraiment faire attention en Coupe d'Europe parce que l'intensité est plus élevée. On sait les exigences que ça demande, on travaille en conséquence », a prévenu le capitaine lyonnais. Si ce jeudi soir, l’adversaire sera moins prestigieux que l’illustre Vieille Dame, il n’en reste pas moins redoutable. L’AZ Alkmaar, à l’instar de l’OL, veut « aller loin dans la compétition », comme l’a rappelé son entraîneur John van den Brom. Le club néerlandais en a les capacités. Mais si la logique est respectée, il devrait être éliminé face à Lyon. Au septuple champion de France, donc, d’assumer son statut de favori. Encore plus dans la crise de résultats qu’il traverse, il doit se mettre dans les meilleures conditions en vue du match retour. Le club rhodanien n’a pas le droit de tâtonner et doit enfin relever la tête. Toute autre chose qu’une victoire serait un mauvais résultat. Ce serait également l’occasion de partir du bon pied dans cette compétition. « Il faut y aller étape par étape. La route est longue, il y a des équipes prestigieuses et d’autres qui sont le moins mais qu’il faut respecter car elles peuvent être dangereuses. Maintenant, on peut envisager un parcours intéressant et aller au bout. Mais procédons par étape », a admis Bruno Genesio ce mercredi, qui ne veut pas encore voir plus loin que ce match à l’AFAS Stadion. Jean-Michel Aulas, lui, vise la finale à Stockholm.

L’OL serait quand même bien inspiré de gagner. Cela permettrait, d’abord, de sortir un petit peu de la crise, et ensuite d’inverser la spirale négative dans laquelle le club est empêtré. Une nouvelle défaite, voire un nul, serait considéré comme un affront. Les supporters, dimanche contre Dijon en Ligue 1, ne manqueraient pas d’exprimer leur colère et leurs ressentiments à l'égard des joueurs. Après le match contre Nancy (4-0), il y a huit jours, l’Olympique lyonnais sait de quoi ils sont capables. Bruno Genesio, qui est visé par certaines critiques, s’offrirait également un bol d’air, même s’il estime ne pas en avoir besoin. « Quand un entraîneur n’a pas de résultat, il risque gros. Que ce soit moi ou un autre entraîneur ailleurs. Ce n’est pas nouveau et on vit avec. Je fais mon travail à 100% et je suis motivé à 100% pour bien le faire jusqu’à la fin de la saison. On fera ensuite les bilans au terme de celle-ci. Je ne suis pas obsédé par l’idée de me dire que je suis menacé ou par celle de savoir si je risque ma tête à la fin de la saison », a-t-il affirmé ce mercredi. Son bilan, en cas de contre-performance ce jeudi, sera en partie jugé sur cette confrontation face à l’AZ Alkmaar. Par bien des aspects, ce match revêt bien plus qu’une dimension sportive.

Ne pas prendre l'AZ Alkmaar de haut

L’AZ Alkmaar est une équipe méconnue en dehors des frontières bataves. Elle a quand même des arguments à faire valoir sur la scène européenne. Son redoutable trio d’attaquant, notamment, ne se fera pas prier pour punir l’OL, s’il le prend d’un peu trop haut. « De ce que l'on a pu savoir, c'est une équipe qui est quatrième de son championnat derrière le trio de tête habituel (PSV, Ajax, Feyenoord), qui vient également de remporter son dernier match... Si elle est là, c'est qu'elle a du potentiel », a simplement jugé Maxime Gonalons. Bruno Genesio est un peu plus renseigné. « On est venus superviser cette équipe à deux reprises et on a vu de nombreux matchs en vidéo. C’est une équipe bien organisée dans la philosophie néerlandaise avec un attaquant en fixation intéressant. On a parlé de l’AZ avec Memphis (Depay). Il m’a dit que ce n’était pas une équipe du Top 3 mais capable de nous concurrencer sur un match », a reconnu l’entraîneur rhodanien. L’Olympique lyonnais devra donc montrer tout autre chose que lors de ses dernières sorties. Même sans Valbuena ni Rafael, il a les arguments pour faire respecter son statut. Les Lyonnais n’ont plus le choix, ce jeudi ils doivent emprunter un chemin qui les mènent à Stockholm. Sans sortie de route précoce ni accrochage, il faudra au moins ça pour redorer un blason, qui a déjà été assez « souillé ».