Le temps où Gerland conspuait Bafétimbi Gomis à chacune de ses sorties et de ses prises de balle n’est pas si loin. Depuis, peu de temps s’est écoulé, mais les supporters ont bien vite fait de retourner leur veste. Tentative d’explications de ce rapide changement de situation autour du numéro 18 lyonnais.
À son arrivée entre Rhône et Saône à l’été 2009, la tâche de l’international français s’annonçait ardue. Pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le joueur débarquait directement de Saint-Etienne, l’ennemi juré. L’accueil a donc été mitigé, et c’est sur le terrain que Gomis devait gagner le cœur des lyonnais. Le natif de La Seyne-sur-Mer possède également un profil peu commun pour un attaquant. Pas très rapide, il est surtout à l’aise dos au but et dans le jeu de déviation. Cependant, l’idée d’une association avec Lisandro Lopez qui jouerait davantage le rôle de tueur est à l’époque soulevée par Claude Puel.
Après des débuts prometteurs où il inscrit sept buts (dont trois en C1) en l’espace de deux mois, Bafé sombra. Les espoirs qu’il avait fait naître s’estompèrent rapidement. Incapable de faire la différence et perdant son efficacité des premiers mois, il dut se contenter de quelques bribes de matchs. Les supporters s’agacèrent rapidement de ses prestations et finirent par perdre patience, le sifflant à chacune de ses apparitions. Malgré ce climat peu propice à la réussite, il termine tout de même la saison avec 15 unités au compteur, dont 10 en championnat, ce qui n’est pas si mal pour une première année. À l’intersaison, Jean-Michel Aulas laisse entendre que si une bonne offre arrive sur son bureau, il est prêt à laisser partir son joueur. Gomis reste cependant au club, clamant haut et fort son intention de rester à l’OL pour s’y imposer.
Son début d’exercice actuel est à l’image de sa fin de saison précédente : médiocre (mis à part son doublé face à Caen). Mais l’ancien stéphanois ne perd pas espoir, il travail dur pour trouver sa place au sein de l’effectif. Ses efforts payent puisqu’il enchaîne aujourd’hui les matchs et les buts, profitant de son association avec Lisandro. Son doublé face à Lorient est le troisième de sa saison, portant à huit le nombre de réalisations en championnat. Gomis s’est métamorphosé, Gerland aussi ! Les ovations ont remplacé les broncas. À Bafé de continuer sur cette dynamique et de s’inscrire dans la durée pour gagner définitivement le cœur de Gerland. Car les supporters oublient plus vite les buts que les occasions ratées !
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