L’OL jouera la Ligue Europa s’il reste en Ligue 1

Salut @Philippeb et salut @Tongariro,

D'emblée je demande votre pardon pour mon intrusion dans votre échange quasi conjugal. Je plaisante bien sûr, en me référant aux propos de Tongariro qui a toujours un humour au second degré, voire au troisième, que j'apprécie.

Cette intrusion est liée au fait que suivant les sujets, je vous apprécie tous les deux, et comme je suis pour la paix des ménages, je n'ai pas pu résister.

Concernant Aulas, je suis plus proche de Philippe, mais j'ai quand même constaté que par rapport à Textor, vous êtes sur la même ligne ou presque, tout comme moi.

Bon, pour ma part je n'ai dès le début accordé aucune confiance à Textor, déjà parce que les méthodes qu'il annonçait, la multipropriété et particulièrement sa vision de celle-ci, allaient dans un sens diamétralement opposé à mes convictions générales, et en plus à ma vision du club dans la société dans laquelle nous vivons, sachant qu'à moi seul je ne peux pas la changer, et comme elle est très divisée sur un éventuel changement, je ne crois pas que de mon vivant elle aura fondamentalement évoluée.

Aussi, au moins pour le foot, j'ai mis de coté mes sympathies philosophico-idéologiques les plus générales, pour ne m'attacher qu'à la vie du club, dans le respect de des traditions et valeurs qu'Aulas a instaurées en le reconstruisant et le menant vers les sommets nationaux: stabilité relative, ambition sportive, résultats, et vision souvent très créative et gagnante, même si tout n'a pas réussi à la fin, sans pour autant que je lui en attribue la vraie responsabilité, sauf pour quelques erreurs mineures (quelques transferts inappropriés) selon moi, et plutôt liées à une solitude décisionnelle en fin de parcours, ses bons conseillers (sportifs) n'étant plus là.

Et je ne parle pas trop de Juninho, malgré la réussite de deux de ses transferts, dont la valeur humaine et sportive n'est évidemment pas en cause, mais qui pour moi a fait preuve de fragilité et rigidité (ce qui témoigne aussi d'une certaine authenticité) incompatibles avec les problèmes qui se présentaient et le poste qu'il occupait. Mais lui restera dans mon cœur de supporter à jamais.

Ceci dit, je ne m'aventurerais pas à parler trop ici de l'aspect économique global, puisque comme écrit plus haut, on vit dans une société ultralibérale, et pour réussir économiquement, il faut bien à minima en appliquer avec intelligence certains impératifs.

Ce que Jean-Michel Aulas à su faire plutôt brillamment, tout en gardant une relation affective avec la quasi totalité des employés, et des joueurs et joueuses. Et on peut encore constater aujourd'hui que les "historiques" du club, garçons et filles, lui gardent toute leur estime et affection, et en témoignent régulièrement, et aussi ceux qui n'ont pas été les plus en vue tout comme les plus humbles employés dans leur très grande majorité, et plus encore ceux qui ont été licenciés par Textor.

Quelques uns, rares finalement, manifestent encore un ressentiment à son égard, étroitement lié à une incompréhension en fin de parcours et de choix difficiles mais obligatoires. Je pense à Gonalons et Juninho surtout. Mais pour ce dernier, très affecté, je pense qu'au fond il aura toujours un lien très fort avec Aulas, un lien que les difficultés de sa fin d'activité ici lui masquent encore, mais qui disparaîtra fatalement un jour, tant le club, Aulas et lui ont eu un destin lié. Comme Lacombe qui vient de nous quitter.

Alors, j'occulte sciemment le coté businessman d'Aulas, parce que c'est un sacré gestionnaire, pour ne m'attarder que sur l'autre facette du personnage. Roué, malin, mais humain avant tout, et surtout sincèrement attaché au club et à la ville. En ce sens, je n'en vois guère d'autres dans le paysage du foot français, à part Rocher de Saint-Étienne, Bez, de Bordeaux. Mais ces deux là ont franchi la ligne rouge et ne peuvent se prévaloir d'un casier vierge et donc d'une reconnaissance au même niveau.

Évidemment, Tapie n'a rien à voir, lui c'était d'emblée un escroc, sympathique et habile, mais un escroc quand même, avant tout attaché à sa passion pour sa réussite personnelle, ses supports n'étant qu'interchangeables selon les époques. Dommage d'ailleurs, parce que sur le plan management et connaissance des hommes et du foot, il était très fort. Mais c'était sa méthode et sa corruption qui étaient inacceptables et qui lui ont valu sa chute, largement méritée.

C'était quand même un sacré bonhomme, et jamais je ne pourrais le comparer à Textor qui lui est un joueur/flambeur avant tout, et bonimenteur, et ne prend aucun vrai risque personnel, même dans l'escroquerie, sauf celui de se faire huer tôt ou tard.

Pour poursuivre la comparaison entre la gestion d'Aulas et celle de Textor, il y a un monde. Deux businessmen, mais deux comportements diamétralement opposés. L'un soucieux du respect des règlements, même s'il s'est longtemps battu pour les changer, dans la légalité.

L'autre qui n'a eu de cesse de promettre, mentir, et utiliser les pires subterfuges pour endormir le monde. Plus facile pour ce qui est de certains supporters, bien plus difficile quand même pour les professionnels de la gestion qui ont subi et toléré un temps ses gesticulations et promesses, mais qui ont mis un stop nécessaire lorsque la coupe était pleine.

Voilà pourquoi jamais je ne mettrai sur un même plan Aulas et Textor. Aulas a construit et fortement développé sur une longue période, Textor à brisé, dilapidé et détruit en un temps record.

Quoi qu'il en soit, Aulas appartient au passé et restera à jamais une icône ici, malgré ses détracteurs. Je doute que Tetxor laisse la moindre trace positive ici, et même ses fans de la première heure sont obligés de faire profil bas aujourd'hui.