LOSC - OL : percer la muraille

En affrontant le LOSC dimanche soir, l'OL aura quoiqu'il arrive un déplacement très difficile. Car on ne se débarrasse pas de Lille si facilement, bien au contraire.

A l'évocation du LOSC ce vendredi en conférence de presse, les premiers mots qui viennent à l'esprit de Bruno Genesio et Alexandre Lacazette sont "organisés" et "regroupés". C'est bien là une réputation qui colle à la peau des Dogues, et ce n'est pas l'arrivée de Frédéric Antonetti qui changera la donne. Celle-ci n'est en plus pas si usurpée.

Lille, c'est chiant à jouer

Quels joueurs symbolisent le mieux l'équipe lilloise cette saison ? On pense à Vincent Enyeama, sans doute un des meilleurs gardiens de Ligue 1, mais aussi à Renato Civelli en tant que maître de la défense ou encore Rio Mavuba, milieu défensif et capitaine qui a tout connu au club. Soit trois joueurs à vocation défensive, ce qui montre bien le caractère de cette équipe. Même si Lille fait une saison décevante (lutte pour le maintien ?), il n'est jamais facile de marquer au stade Pierre Mauroy. En effet, il s'agit de la troisième meilleur défense à domicile du championnat avec 10 buts derrière le PSG et Angers, des références en la matière. Aussi, encore plus significatif, sur les 26 matchs disputés par les Nordistes en championnat, 22 ont été très serrés (soit un nul vierge, soit un résultat avec 1 but d'écart). Même en difficulté, les joueurs d'Antonetti ne lâchent jamais. Sauf qu'ils sont peu menaçants. Avec seulement 13 buts à domicile, c'est la troisième plus mauvaise attaque de Ligue 1, et que dire de leur capacité à être efficace. On pensait que l'OL était maladroit dans ce domaine (ce qui est vrai), ce n'est rien comparé au LOSC. Alors qu'il s'agit de la troisième formation de l'Hexagone en terme de tirs tentés, seulement 30% des tentatives lilloises sont cadrées... Par conséquent, Lille a tout de l'équipe que les Gones détestent jouer. Ce genre de formations qui fait déjouer les hommes de Genesio (lui-même le reconnait), car elles laissent la possession aux Rhodaniens, attendent bas et font mal en contre. Soit tout ce qui s'est avéré efficace contre Lyon cette saison. Mais alors que faire ?

Efficacité, le mot d'ordre

On se répète peut-être, mais si l'OL a enchaîné les bonnes performances ces dernières semaines, c'est notamment parce qu'il a ouvert le score en début de match, ce qui engendrait un scénario idéal. Avec un but encaissé, le onze adverse devait entreprendre obligatoirement, donc monter d'un cran sur le terrain et mettre un peu plus le pied sur le ballon. Ce qui convenait parfaitement à l'OL, qui avait par conséquent plus d'espace devant lui lors de la récupération, et qui pouvait apporter de la vitesse aux attaques grâce à des transmissions faites dans les intervalles et entre les lignes. Avec les joueurs de l'effectif lyonnais disponibles actuellement, il semblerait que ce soit la recette qui fonctionne pour allier jeu et résultat, le point d'équilibre cher à Bruno Genesio. Alors face à un adversaire tel que Lille, ses joueurs savent d'autant plus ce qu'il faut faire, sous peine d'un scénario à la Bastia. Cependant, déjà sans Tolisso, un autre problème pourrait se poser : il concerne Gonalons. Malade depuis quelques jours, il est incertain pour ce déplacement dans le Nord.

S'il devait déclarer forfait, comment faire sans la sentinelle titulaire et celui qui fait office de doublure quand le capitaine est absent ? Voulant brouiller les pistes en conférence de presse, le technicien rhodanien a évoqué plusieurs possibilités, dont celle de n'aligner que des joueurs au profil offensif au milieu de terrain. Cela se tient, si on considère l'adversité qui attend les hommes du président Aulas. Avec un bloc assez bas qui s'oppose, mieux vaut avoir le contrôle du ballon, à condition que ce ne soit pas de la possession stérile. Dans ce cadre également, quid de l'équilibre lors de la perte ? Des joueurs comme Grenier ou Ferri n'ont pas la capacité défensive des deux habituels titulaires, ni la capacité de projection de Tolisso d'ailleurs. Mais on peut être séduit par l'idée ... à condition que Gonalons soit bien forfait !