Ayant connu Bernard Lacombe comme conseiller du président à son arrivée en 2001, Claudio Caçapa était forcément meurtri mardi soir. Des États-Unis où il dispute la Coupe du monde des clubs avec Botafogo, l'ancien capitaine de l'OL a accepté de revenir sur le rôle joué par son "papy" dans sa carrière pour Olympique-et-Lyonnais.
Olympique-et-Lyonnais : après la nouvelle du décès de Mr Lacombe, la peine prédomine forcément ?
Claudio Caçapa : Oh que oui ! C'est très triste. Il y a quatre mois en arrière, j'étais allé le voir. On a passé un bon moment, un bon petit moment ensemble, il était bien encore. Mais là, aujourd'hui (mardi), dès que j'ai appris la mauvaise nouvelle, ma journée est devenue catastrophique. J'ai pleuré dès que j'ai vu le message sur les réseaux. Il faut savoir que Bernard, pour moi, et je parle pour moi, c'était quelqu'un qui m'a beaucoup aidé.
C'est quelqu'un qui m'a vraiment pris dans ses bras. Il m'a dit qu'il allait m'aider à mon arrivée, il a tout fait pour. Si je suis resté à Lyon pendant six ans et demi en tant que joueur, c'est grâce à lui. C'est grâce à lui, parce qu'il était quelqu'un de généreux, de respectueux envers moi, envers ma famille. C'est quelqu'un qui a marqué ma vie, et je n'oublierai jamais, jamais ce monsieur.
Beaucoup de joueurs le décrivaient comme leur "papa". C'était également le cas pour vous ?
C'était mon papy, même pas papa. Je l'appelais "papy", c'est encore plus fort, je pense, mais avec beaucoup d'amour, avec beaucoup de respect pour le monsieur qu'il était, pour la personne qu'il était. C'est une très grosse perte, il va laisser un vide. Les gens ne le savent pas, mais Bernard est quelqu'un de très, très très intelligent, et comme j'ai dit, il va laisser un vide, un vide énorme.
"Il était gentil, mais dur en même temps"
Il a connu l'OL comme joueur, puis entraîneur et enfin conseiller. C'était le garant des valeurs pour vous, les Brésiliens ?
Tout à fait, c'était un très grand joueur. Les Brésiliens, il nous a vraiment pris dans ses bras, en disant que faire, surtout pas faire, et je pense que c'est là qu'il nous a beaucoup aidé aussi. Il nous a permis d'être les joueurs qu'on a été, d'être tranquilles dans la vie et sur le terrain, parce qu'il nous a apporté beaucoup de choses, des conseils, des bons conseils surtout.
Vous l'avez ensuite connu comme en passant de joueur à entraîneur. Est-ce que votre relation a changé ?
Rien n'a changé, de temps en temps, on pouvait même aller manger. Il m'a invité à manger chez lui. Vous voyez, c'était quelqu'un de très, très important pour moi. Aujourd'hui (mardi), je vous dis, quand j'ai vu le message, mon Dieu, je me suis mis à pleurer, parce que c'est quelqu'un de très important, c'est comme quelqu'un de ma famille, c'est comme mon père. Bernard, c'est quelqu'un qui va rester à jamais dans mes pensées.
Avez-vous une anecdote en particulier, même si ce n'est pas le moment le plus facile ?
Oui, c'est très difficile, mais c'est normal. Il faut que les gens savent de qui on parle, qui était Bernard Lacombe. J'ai vécu de très bons moments avec lui, mais des anecdotes comme ça, je ne les ai pas. J'ai juste envie de parler en disant qui était Bernard. C'était quelqu'un de gentil, mais bien sûr, en même temps dur, mais gentil. J'ai envie de rester là-dessus, gentil. Bernard Lacombe est une figure emblématique de ce club qu'est l'OL.
On peut un tout petit peu se consoler ce matin en constatant que les hommages sont très nombreux et unanimes pour dire l'impression d'avoir perdu un ami, un membre de la famille, une partie de soi, comme le dit ici Captain Caçapa. Dans le foot, et dans la vie, il y a des gens qu'on admire pour leur talent, et puis il y a ceux qu'on aime et à qui on s'identifie. Il était de ceux-là.
"Les morts sont tous de braves types" dit le poète, mais c'est tellement vrai pour Bernard Lacombe. Bien sûr, il nous a fait rêver par son talent, ses exploits de joueur et sa réussite de dirigeant en duo avec Jean-Michel Aulas. Mais il nous a aussi montré la voie par sa simplicité d'homme du peuple, son courage, son enthousiasme et sa passion, et la mise en pratique quotidienne de sa foi chrétienne par sa gentillesse et une vie tournée vers les autres et le partage, comme il le faisait dans le jeu.
C'est aussi le symbole d'une époque qui n'a pas complètement disparu mais qui s'estompe. Gone with the wind...
Claudio avoue qu'il est tombé en larmes , je crois que Sonny a beaucoup pleuré aussi ...
C'est trop injuste qu'un homme si bon s'en aille si tôt , frappé par une sale maladie .
C est au vide qu'ils laissent autours d'eux qu'on se rend compte de l'importance des gens et de leur grandeur d'âme.
Beaucoup de joueurs parlent de lui comme d un papa, papy, quelqu'un de la famille.
Je pense que ça en dit beaucoup.
Il était l OL
Je vais marcher en Belledonne aujourd'hui, et je mettrai une petite pierre au sommet , en pensant à lui.
+69, merci
Émouvant.
Un des grandes icônes de l'Olympique Lyonnais s'en est allé au paradis des footballeurs.
Tous les hommages de ceux qui l'ont côtoyé sont unanimes pour saluer le personnage qu'il était.
Le Club, Lyon ont perdu un monument.
Étant de sa génération et ayant donc suivi ses exploits et son parcours je suis touché par sa disparition.