OL : Memphis à cœur ouvert

Dans un long entretien accordé pour le magazine L'Equipe, Memphis s'est confié à cœur ouvert. De son enfance à sa nouvelle vie à Lyon, en passant par ses objectifs personnels, le Néerlandais n'a éludé aucun sujet.

Le public français l'a découvert un soir de janvier lorsqu'il a fait sa première apparition sous le maillot de l'Olympique lyonnais contre l'OM. Il l'a admiré en mars dernier lorsqu'il a marqué le plus beau but de la saison de Ligue 1 en décochant une frappe du milieu de terrain. Memphis, après huit mois passés à l'OL s'est déjà largement fait remarquer. Capable du pire comme du bien meilleur, le Néerlandais s'est livré à cœur ouvert dans une interview à paraître ce samedi dans le magazine L'Equipe. Il est notamment revenu sur sa nouvelle vie à Lyon, où il se sent mieux et commence à bien assimiler la langue de Molière. « Depuis le début du mois d'août, j'ai emménagé dans une maison, ce qui va me simplifier la vie, a-t-il confié. Je me sens de plus en plus à l'aise avec le Français. Quand le coach parle, je comprends presque tout. » Parfois décalé par rapport au jeu collectif, cela devrait l'aider à respecter les consignes de Bruno Genesio. L'ailier a fixé ses axes de progression. « Aujourd'hui, pour devenir un meilleur footballeur, je sais ce que je dois améliorer : ma prise de décision balle au pied. Si j'arrive à prendre systématiquement la bonne décision quand j'ai la balle, je deviendrai un joueur plus complet », a-t-il indiqué. Déjà auteur d'un but et d'une passe décisive depuis le début du championnat, l'ancien joueur de Manchester United marche fort niveau statistiques. Il avait aussi délivré sept passes décisives et trouvé le chemin des filets à cinq reprises en Ligue 1 la saison dernière. Il ne compte pas s'arrêter là : « Ça ne me suffit pas ».

« J'ai l'impression de payer ma réputation »

Décrié, parfois pris à partie au cours de sa jeune carrière, Memphis, à 23 ans, veut faire oublier ses erreurs. Comme lorsqu'il était arrivé en sélection, sous un soleil de plomb, avec une écharpe et un chapeau type Pharrell Williams. A cette époque, en 2015, il avait suscité la polémique aux Pays-Bas. Cela est aussi parfois le cas, lorsqu'il se met en scène sur les réseaux sociaux ou dans des clips de rap, « juste un passe-temps » pour lui. « Je suis un type honnête, qui peut être un peu émotif parfois. J'essaie toujours de dire la vérité. J'ai l'impression de payer pour ma réputation. Oui, dans ma jeunesse, j'ai commis des erreurs, mais tout le monde en fait », a-t-il souligné. Si l'ailier a commis des erreurs, c'est aussi peut-être parce que son père l'a abandonné à l'âge de 4 ans, lui et sa mère. La raison pour laquelle il ne veut pas de l'héritage nominatif de son géniteur au dos de son maillot. « Longtemps, je me disais : « Il n'a jamais été là pour moi. Pourquoi devrais-je porter ce nom dans mon dos ? », a soufflé Depay, qui vient de faire table rase du passé. Cette histoire avec mon père, c'est bon, c'est réglé aujourd'hui. Juste avant les vacances, je lui ai parlé. Il fallait que je le fasse, je suis un adulte désormais. Je lui pardonne. » Apaisé, l'enfant de Moordrecht, qui a l'impression d'avoir passé sa jeunesse « dans la jungle », dispose de tous les atouts pour réaliser une saison à la hauteur des espérances.