Dans le dur à Utrecht et à Lille, l’OL a fait preuve de résilience pour s’offrir deux nouvelles victoires. Si cela ne masque pas les difficultés dans le jeu, l’état d’esprit lyonnais fait pour le moment des miracles.
Sans une infériorité numérique et des décisions arbitrales qui ont fait jaser, l’OL serait peut-être à 18 points après six journées. Il n’en a "que" 15 et c’est déjà un petit exploit en soi. Qui aurait pu miser sur un tel total après un mois et demi de compétition ? Pas grand monde, malgré la bonne préparation estivale. Il y a eu tellement de péripéties dans l’été lyonnais que la question était de savoir si la formation rhodanienne avait les armes pour bien figurer en Ligue 1.
Le chemin est encore long jusqu’à la 34e journée, mais après six matchs, l’OL est dauphin du PSG et c’est une dynamique qu’il ne faut pas rabaisser. Comme l’a si bien dit notre consultant Nicolas Puydebois dans "Tant qu’il y aura des Gones", il faut "profiter du moment présent, on ne sait jamais combien de temps ça dure." C’est d’ailleurs toute la question qui se pose dans l’environnement lyonnais. Jusqu’à quand cette parenthèse enchantée va-t-elle tenir ? S’arrêtera-t-elle un jour ?
Les égos mis de côté
Difficile de le savoir, mais les deux dernières sorties lyonnaises ont logiquement poussé à se poser ces interrogations. Dans le dur dans le jeu, que ce soit contre Utrecht ou contre Lille, l’OL n’a pas montré le visage flamboyant qu’on a pu lui connaitre courant août. Les organismes sont mis à rude épreuve avec un effectif et des rotations limitées, tandis que la surprise d’un jour n’en est plus vraiment une désormais. "Les adversaires commencent à nous connaitre, note notre consultant. Il y a la vidéo et il va donc falloir trouver des solutions pour continuer à surprendre." Le système en 4-2-4 continuera certainement de poser des problèmes défensifs aux équipes rencontrées, mais est-il viable sur la durée ? Selon les adversaires, oui probablement.
Mais aujourd’hui, plus qu’une composition tactique, c’est avant tout un état d’esprit qui guide cette équipe. Comme si les soubresauts estivaux avaient créé non pas un monstre, mais une unité collective parée à toutes épreuves. "Au-delà des résultats, c’est l’état d’esprit affiché qui me plait, poursuivi l’ancien gardien de l’OL. Je pense qu’on peut voyager avec cet état de fraîcheur et cet allant collectif qui se dégage de cette équipe." Critiqué par moments depuis son arrivée, Paulo Fonseca n'est pas étranger à cette transformation, bien aidé par le nouveau projet où personne ne semble au-dessus de l'autre et donc des joueurs peut-être plus malléables.
Le bilan comptable comme seul curseur
Après sept matchs disputés, cette symbiose collective, couplée à un vrai réalisme offensif et à une solidité défensive, permet de caracoler en tête de la Ligue 1 et d’avoir bien lancé la Ligue Europa. Le programme d’octobre et les adversaires rencontrés peuvent permettre de poursuivre dans cette dynamique positive. Avec un contenu plus séduisant ? Tout le monde espère logiquement voir l’OL afficher un jeu léché et des actions à faire lever les foules. Paulo Fonseca aussi, mais est-ce là le vrai nerf de la guerre ?
Avec 15 points pris sur 18, les coéquipiers de Corentin Tolisso ont montré que l’important ce sont les trois points. Jouer mal et gagner ou perdre avec les honneurs ? La réponse est toute trouvée, même s’il ne faut pas créer un sentiment de frustration. La sortie médiatique du capitaine dès le coup de sifflet final à Lille montre que l’ambition est bien présente dans le vestiaire lyonnais. La victoire au stade Pierre Mauroy a montré qu’elle était avant tout collective. Un collectif qui est gourmand, mais aussi lucide. Peut-être bien la clé d’un succès futur.
Attention à ne pas retomber dans nos travers, on en parlais en fin de saison passée ici : une trop forte exigence.
Je pense que parfois/souvent, on a été trop exigent avec l'équipe, cela créé une certaine pression négative sur les joueurs. Parfois cela peut-être positif, mais j'ai l'impression que récemment cela nous a plus desservi qu'autre chose.
Alors que si on regarde notre début de saison, par rapport à ce qu'on attendait cet été, on ne peut être que ravi et même surpris de notre position dans le classement ! Peut-être que se satisfaire du travail qui a été fait, des points récoltés, des prestations abouties, permettront aux joueurs et au staff de travailler plus sereinement, et de performer encore longtemps. Plutôt que d'être souvent dans le négatif, se focaliser sur ce qui ne va pas, se mettre la pression, et bafouer notre jeu.
C'est clair que ça fait du bien au mental, mais les joueurs et le staff se rendent forcément compte que ça passe difficilement à chaque fois, même contre Angers l'équipe a joué plus ou moins comme ça. Il y a beaucoup de bricolage en attaque et on a un milieu qui n'est pas extraordinaire pour l'instant. Bon il y a le fait qu'on est bien obligé de faire avec les joueurs qu'on a, faut bien reconnaître que Fonseca n'a pas beaucoup le choix. Pour l'instant ça passe tant mieux, tjrs des pts de pris en effet.