L'examen est pour ce jeudi. Si l'OL est régulièrement en contact avec la DNCG, il passe devant le gendarme financier "pour de vrai" cette fois-ci. Avec toujours les opérations de John Textor en toile de fond.
C'est devenu un passage aussi important qu'une 34e journée de Ligue 1. La direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) vérifie ce jeudi si l'OL a bien respecté ses promesses d'économies, après le remplacement de l’Américain John Textor comme président par sa compatriote Michele Kang, le 30 juin.
Selon une source proche du club rhodanien à l'AFP, la direction, également illustrée par Michael Gerlinger, et la DNCG sont en contacts réguliers, mais cette dernière devrait maintenir ses mesures de restrictions de recrutement pour le mercato d’hiver.
Des comptes dans le rouge vif
Eagle Football Group, société qui régit l’Olympique lyonnais, a annoncé en novembre un résultat net déficitaire de 201,2 millions d’euros pour l’exercice 2024-25 arrêté au 30 juin, soit 175,3 millions d’euros de plus que la saison précédente. Au bilan, la dette monte à 517,9 millions d’euros. Eagle Football a toutefois informé d'une hausse de 7 % de ses produits d’activité au premier trimestre de l’exercice 2025-26, grâce notamment aux transferts de joueurs cet été.
Quid de Eagle Holding Bidco dans ce méli-mélo financier ?
Cette entité, basée à Londres et fondée par John Textor, chapeaute l’OL, Botafogo et Molenbeek. Sous la pression de son principal prêteur, le fonds d’investissement Ares, elle cherche à démêler les flux intra-groupe et à déterminer qui doit quoi et à qui. C’est la clé pour éviter des sanctions financières et régler les procédures judiciaires au Brésil et à Londres.
Les transferts entre l’Olympique lyonnais et Botafogo sont au cœur des interrogations. Les rapports financiers venus du Rhône mentionnent la cession, à son profit, des droits économiques de trois joueurs de Botafogo pour 91,7 millions d’euros en 2024 puis d’un autre pour 7,6 millions au premier trimestre 2025.
Luiz Henrique, Jaïr Cunha, Igor Jesus et Jefferson Savarino peuvent être concernés, sauf qu’aucun de ces footballeurs n’a évolué chez les septuples champions de France en raison des restrictions de recrutement imposées par la DNCG. Seul Thiago Almada a été transféré pour un prêt "gratuit" de janvier à juin 2025. Botafogo a reçu une avance d’environ 100 millions d’euros en trésorerie de la part d’une société d’affacturage – société intermédiaire qui permet d’avancer l’argent -, d'après une source proche du club. Seule une recette de 33 millions d’euros pour la vente d’Henrique figure dans les rapports financiers du groupe. L’affactureur réclame tout de même son dû à l’OL.
Des transferts surévalués avec Nottingham Forest
Impliqué dans les deux clubs, Textor était au centre du jeu, y compris dans ses relations avec Evangelos Marinakis, président de Nottingham Forest où Cunha et Jesus ont été transférés cet été pour seulement 31 millions. À l'été 2024, l’actuel 5e de Ligue 1 avait investi 67 millions d’euros pour Moussa Niakhaté et Orel Mangala, soit le double de la valeur marchande estimée des deux joueurs selon Transfertmarkt.
La défense de Textor
Face aux accusations de "transferts fantômes" du quotidien L'Équipe, John Textor évoque, dans un communiqué, "des transactions réelles, conformes aux règlements de la Fédération internationale (FIFA) et positives financièrement pour l’OL pour des joueurs légalement achetés qui ont généré des revenus lors de leurs reventes".
Il conteste également "la décision de la DNCG de bloquer rétroactivement l’enregistrement de joueurs déjà acquis, estimant cette sanction injuste et motivée politiquement, pour freiner le succès sportif de l’Olympique lyonnais et son modèle multiclubs". Il estime aussi que le club était "insolvable en 2022" quand il l’a racheté à Jean-Michel Aulas.
La question à un milliard d'euros, où est parti l'argent ?
Botafogo revendique environ 286 millions de reals (45 M€) de prêts nets à l’OL depuis 2023. Ces flux apparaissent dans les rapports financiers de l’Olympique lyonnais sous la rubrique “transactions avec parties liées”. Les Brésiliens affirment aussi avoir versé 410 millions de reals (65 M€) en avance à l’OL ou à des entités du groupe Eagle pour des opérations internes.
"Les comptes sont exhaustifs et reflètent l’ensemble des positions avec les autres entités Eagle Football", explique une source proche du club estimant "qu’il n’est pas pertinent d’examiner un flux isolément".
Avec l'AFP.

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